| Le  départ de notre promenade se situe à Saint-Sauves-d’Auvergne au carrefour de la  rue du Sancy et de la rue de l’Ile-aux-mouches. C’est en effet là, profitant  d’une suite de virages de la «route d’Aurillac» (ouverte au milieu du XVIIIe siècle, écrit l’Histoire  de la ville de Clermont-Ferrand), que partent les premiers hectomètres de  la R.N.496 historique (D996) qui file en direction de la Bourboule. La route  vers cette station thermale a été ouverte après la première moitié du XIXe  siècle (on n’en trouve pas trace sur la carte d’état-major 1820-1866 publiée  par l’IGN sur le Géoportail). Avant, comme l’indique en 1837 le Guide  pittoresque portatif et complet du voyageur en France, vers Murat-le-Quaire  on «quitte la grande route qui conduit au Mont-D'or, et l'on prend un chemin  assez rapide, par où l'on descend à la Bourboule, éloignée de Murat d'un petit  quart de lieue. Les sources, et les maisons qui en sont voisines et constituent  le hameau, se trouvent situées dans une belle vallée, traversée par la Dordogne».  «La notoriété de la station, où l’on arrive désormais par l’avenue  Gueneau-de-Mussy, raconte le site ville-labourboule.com, commença en  1814 avec la construction du premier établissement thermal». Mais c’est  1854 qui est «une année déterminante grâce à la découverte des propriétés  thermales des eaux: chacun rêve alors de capter "sa source", et une  véritable "guerre des puits" s'instaure avant d'aboutir à  l'établissement Choussy», le cœur de la station thermale d’alors. Et,  pendant tout le XIXe siècle, la ville d’eau se présentera comme la "reine  des eaux arsenicales", aux vertus anti-inflammatoires. En 1875, la  Bourboule devient une commune autonome et, dans la foulée, naît une Compagnie  des eaux minérales de la ville qui réalise d’importants investissements: des  ponts jetés sur la Dordogne permettent l’extension de la cité, des rues et des  routes relient la station thermale avec les environs, une gare est inaugurée à  Laqueuille (11 km) en 1881, puis au centre-ville en 1899 (fermée aujourdhui)…  Un tramway et un funiculaire voient le jour en 1902, explique un Inventaire  du patrimoine thermal de la Bourboule rédigé en juin 2014 par Léa Lemoine  et Elsa Schneider-Manuch publié sur le site villesdeaux.com. Au XXIe  siècle, «l’âge d’or du thermalisme» semble bien lointain et l’on éprouve une  véritable nostalgie à regarder les façades orientalisantes ou Art Déco des  anciens palaces et casinos qui ont accueilli la jet set européenne en cure… 
              
                |  | R.N.122: 
                  LA GAILLARDE DU CANTAL Depuis Gaillac, la R.N.122 historique, route de Toulouse à Clermont, remonte jusqu'au coeur du Massif Central. Beaux villages, beaux paysages... la belle France, quoi!! (lire)
 |  
 
              
                |  |  
                | Devant un prolifique rosier... on est à l'automne heureusement, cette magnifique plaque Michelin inaugure les premiers pas de la R.N.496 historique    (photo: Marc Verney, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | Sortie de la Bourboule    (photo: MV, octobre 2019). |  On quitte  la Bourboule par l’avenue des Etats-Unis (qui longe l’ancienne gare) et  l’avenue du Maréchal-Leclerc qui virevolte sur la rive droite de la Dordogne.  C’est au niveau du lieu-dit Les Planches que l’on retrouve la voie en  provenance de Murat-le-Quaire. Cette chaussée est tracée jusqu’au Mont-Dore sur  la carte d’état-major (1820-1866) publiée par le Géoportail de l’IGN. «Les  eaux chaudes du Mont-Dore sont connues depuis l'Antiquité pour leurs propriétés  curatives, découvre-t-on en consultant le site auvergne-centrefrance.com. Elles ont favorisé la construction d'un important ensemble thermal  gallo-romains, déjà tombé en désuétude à l'époque médiévale...». La  redécouverte de ces eaux intervient à la fin de l’Ancien Régime: «Sur la fin  du siècle dernier (le XVIIIe, NDLR), écrit Louis Batissier dans l’ouvrage Le  Mont-Dore et ses environs, on commença à comprendre que les eaux  thermales et minérales du Mont-Dore pouvaient acquérir une grande importance.  M. de Chazerat, dernier intendant de la province d'Auvergne, obtint un arrêt  qui l'autorisait à construire un hôtel où les eaux seraient convenablement  distribuées, et à faire pratiquer une grande route qui conduirait à Clermont.  La route seule fut faite. Les fondements de l'hôtel, bâtis sur pilotis, étaient  hors de terre quand la Révolution arriva et vint suspendre les travaux».  D’importants réaménagements urbains interviennent de 1815 à 1828. De nouveaux  plans d’alignement sont élaborés, on détourne le ruisseau qui coupe encore la  rue principale… Le nouvel établissement thermal est achevé en 1832, voit-on  dans l’Inventaire du patrimoine thermal publié sur le site villesdeaux.com.  En 1885, le concessionnaire, Jean Chabaud, souhaite faire du Mont-Dore l’un des  plus grands établissements thermaux de France: la gare ferroviaire  (prolongation depuis la Bourboule) est mise en service en 1899. Un architecte  clermontois, Louis Jarrier, intervient massivement au début du XXe siècle dans  la petite cité; il fait édifier palaces et villas… La station est alors  fréquentée par le gotha européen, les princes venus d'Asie, les grandes  familles d'industriels, les banquiers et les artistes... Aujourd’hui, des  stations de ski (ici, on pratique ce sport depuis… 1902!) enserrent le massif  du puy de Sancy, le plus haut sommet de la région avec ses 1886 mètres… 
              
                |  |  
                | La route du col de la Croix-Morand (ou de  Dyane) est d'une grande beauté austère     (photo: MV, octobre 2019). |  Après  avoir suivi l’avenue des Belges, on tourne abruptement sur l’avenue du  Général-Leclerc qui grimpe en direction du col de la Croix-Morand (ou de  Dyane). Par ici, on avait construit «une route sur le chemin d'accès de  Clermont, sous l'intendance de Monsieur de Chazerat entre 1740 et 1741»,  écrit le journal La Montagne en 2015. Cette chaussée, déjà évoquée  précédemment, ne suivait pas le tracé initial de notre R.N.496 historique au  sortir du Mont-Dore: elle s’embranchait sur la voie de la Bourboule au niveau  du Queureuilh en suivant la «route de Prends-Toi-Garde», montait vers la  cascade du Rossignolet, rejoignait la ferme de la Tache et s’approchait de la  D996 avant d’obliquer au travers des montagnes vers le village de Pessade. Ce  qui n’est pas le cas de la route n°496 de 1959 qui tournicote du côté de la  cascade du Saut-du-Loup et du hameau de Barbier, délaissant sur la gauche la  R.N.683 historique (D983) avant de gagner le col de la Croix-Morand où deux  virages ont été rectifiés dans la deuxième partie du XXe siècle. Cette voie,  qui n’apparaît pas sur la carte d’état-major (1820-1866) publiée par l’IGN est  cependant signalée jusqu’à Issoire en 1876 par l’ouvrage Géographie  militaire (volume 1), rédigé par Anatole Alexandre Marga. En descendant  vers Chambon-sur-Lac, on est frappé par la rudesse des paysages et l’ampleur de  la scène… Un peu comme une caméra grand angle! L’œil s’égare et retrouve mille  détails enrobant ces croupes désolées et pourtant arpentées par les hommes depuis  des siècles… Passé le hameau de Bressouleille, une forte descente nous dirige  vers Chambon-sur-Lac. Le virage sec qui emmenait vers les premières maison est  désormais rectifié et la D996 ne passe plus dans le bourg… ce qui est fort  dommage car ce village est bien mignon et a laissé apercevoir quelques  anciennes signalisations lors de mon passage à l’automne 2019. 
              
                |  |  
                | Dans le village de Chambon-sur-Lac      (photo: MV, octobre 2019). |  Juste  après, voilà le lac Chambon, formé par un volcan qui a obstrué le lit de la  Couze de Chambon. Peu profond (de 4 à 6 m), il fait quand même une soixantaine  d'hectares. Le temps de passer les hôtels et restaurants qui bordent l’étendue  d’eau voilà déjà Murol, un site occupé depuis l'époque gauloise. Le château du  bourg est construit au XIIIe siècle (Wikipédia). On traverse le village  par la rue d’Estaing, puis la «route de Saint-Nectaire» s’avance au milieu des  champs jusqu’au ruisseau de Frédet qu’elle va franchir et suivre sur quelques  kilomètres. Voici Saint-Nectaire. «Deux localités sont réunies sous ce nom,  apprend-on sur le site auvergne-centrefrance.com, la station thermale  de Saint-Nectaire le Bas, qui s'étire sur 2 km dans une vallée verdoyante, et  le vieux village de Saint-Nectaire le Haut que domine sa magnifique église».  La ville possède plus de quarante sources. Leurs eaux jaillissent à des  températures allant de 8 à 56 degrés. Au XVIIIe siècle, la fréquentation est  essentiellement régionale. Dans Voyage d’Auvergne (1788), de Legrand  d’Aussy, on lit ces lignes: «Tant qu’il n’y aura ni chemin pour y parvenir,  ni logement pour les malades, on ne pourra espérer y voir des bains». A  Saint-Nectaire le Haut, les bains du Mont-Cornadore ne sont bâtis qu’en 1832…  et les Bains-d’en-Bas vont se développer à la fin du XIXe siècle seulement.  Mais la station thermale va décliner à partir de la Seconde Guerre mondiale et  se tourne aujourd’hui vers le bien-être et la remise en forme. A Saint-Nectaire  le Haut, en 1952, la route n°496 empruntait la rue de l’Ancienne-Poste. 
              
                |  |  
                | Les anciens thermes de Saint-Nectaire       (photo: MV, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | Après saint-Nectaire       (photo: MV, octobre 2019). |  Puis  voici le village de Saillant traversé par la D996. Barrée par une coulée de  lave, la Couze de Chambon y «saute» l’obstacle avec une cascade de 7 mètres de  hauteur. La chaussée suit ensuite la rivière jusqu’à Montaigut-le-Blanc. Au XIe  siècle, les habitants des villages proches cherchent refuge sur les hauteurs.  C’est ainsi que naît Mons Acutus, écrit le site montaigut-le-blanc.fr. Au tout début, il n’y a que le château et une église fortifiée. Puis des  murailles sont bâties autour des maisons. Les seigneurs de Montaigut sont  puissants, ils participent aux croisades et dirigent alors les ordres des  Hospitaliers et des Templiers. A la fin du XVIIIe siècle, le vieux village, sur  la butte, est abandonné peu à peu. Les habitants se regroupent, raconte encore  la page web municipale, «dans la vallée de la Couze Chambon, le long du chemin  de Besse où il y avait plusieurs moulins importants». Le «chemin de Besse»  apparaît en effet sur la carte de Cassini (XVIIIe); c’est désormais la D71, au  sud de Montaigut. Vers l’est, on le voit filer vers Champeix sous le nom de  «chemin d’Issoire», suivant peu ou prou le tracé de la route n°496 (D996). Cet  axe, dit l’ouvrage La vie rurale dans les massifs volcaniques des Dores, du  Cézallier, du Cantal et de l'Aubrac, a été ouvert en 1770 entre Champeix et  la grande route d’Issoire à Clermont. Dans la région, le XIXe siècle voit  l’implantation sur les coteaux d’un vaste vignoble qui sera pourtant anéanti  par le phylloxéra. On arrive à Champeix. Citée dans une charte de 1262, la  cité, qui relève d'une branche des comtes d'Auvergne, apparaît déjà «comme  un lieu d’échanges et de productions variées (céréales, vin, fruits). De  nombreuses foires et marchés se tiennent à proximité du château. De cette  activité marquante le quartier du château a gardé le nom de Marchidial (lieu de  marchés)», écrit le site village-champeix.fr. Puis, au début du XVIe  siècle, la seigneurie est vendue à un puissant bourgeois issoirien, Thomas  Boyer, seigneur de Saint-Cirgues. Sous l’ancien Régime, Champeix est acquise en  1732 par le maréchal Yves d’Allègre, raconte encore le site municipal. «Sur  la rive droite de la Couze, l'ouverture de la route de Besse à Clermont au  XVIIIe siècle favorisa le développement des quartiers de la place du Pré et du  quai d'Aubary», explique de son côté le site issoire-tourisme.com.  Au XIXe siècle, le travail de la vigne et des arbres fruitiers en terrasses  -les pailhats- nécessite de nombreux journaliers employés dans des  exploitations de taille réduite. C'est l'heure de gloire du vignoble auvergnat,  dopé par l'ouverture -en 1855- du chemin de fer de Clermont à Paris. Mais,  après la crise du phylloxéra, le départ des hommes à la guerre en 1914 provoque  une nouvelle phase d’abandon de la vigne, poursuit encore le site village-champeix.fr. 
              
                |  |  
                | Vue de la rue principale de Montaigut-le-Blanc        (photo: MV, octobre 2019). |  A  la sortie du bourg, on laisse partir à gauche la route de Clermont (D978) pour  gagner Issoire par Perrier où l’on rejoint le cours de la Couze Pavin. A  Issoire, notre chemin d’ouest en est croise la route nationale 9 historique qui  descend de Moulins à l’Espagne (D716 intra-muros). La ville, racontent  les Annales de la ville d'Issoire, «est située dans une grande et  spacieuse plaine, composée d'excellents jardinages, prés et terres très  fertiles. Au milieu de cette plaine ou campagne passe une rivière nommée la  Couze, flottant contre les murs de la ville, et dont la communication est faite  par un beau pont. Sur son cours, se trouvent des coteaux plantés de vignes qui  produisent d'assez bon vin»… Au VIe siècle, Grégoire de Tours désigne  Issoire sous le nom d'Ysiodorum ou Vicus Isiodorensis, écrit le site issoire.fr.  L'homme rapporte également que Stremonius (Saint-Austremoine), le futur  évêque de Clermont, serait venu évangéliser la Gaule au milieu du IIIe siècle  et aurait fondé un monastère à Issoire. Au IXe siècle, l'arrivée des Normands  pousse des moines bénédictins à fonder vers 938 une abbaye consacrée à  Saint-Pierre et Saint-Austremoine. L'enceinte fortifiée primitive daterait du  Xe ou XIe siècle. Au XIIe siècle, on réalise l'église de Saint-Austremoine, la  plus vaste des églises romanes auvergnates avec ses 60 mètres de long. Au XIVe  siècle, Issoire est mentionnée comme étant une des «treize bonnes villes» du  Bas Pays d’Auvergne. Un siècle plus tard, les derniers remparts sont bâtis,  matérialisés aujourd'hui par les actuels boulevards de ceinture. Mais les  Guerres de religion meurtrissent fortement la ville car le protestantisme y est  fortement implanté. Au XIXe siècle, la trame urbaine d’Issoire évolue: des  voies nouvelles s'ouvrent au centre-ville et, en mars 1835, le conseil  municipal s’inquiète d’un nouveau pont sur la Couze, à réaliser dans le  prolongement de la nouvelle traverse de la route royale n°9, afin de  désengorger le vieux pont, déjà visible sur l’Atlas de Trudaine (on raconte  qu’il est dû à l’empereur Charlemagne allant guerroyer contre les Maures  d’Espagne). Celui-ci (réparé vers 1880) permet encore aujourd’hui à la R.N.496  historique de s’ouvrir vers Parentignat (rue du Docteur-Sauvat). Le début du  XXe siècle verra l’installation à Issoire d’un camp militaire puis d’industries  lourdes en lien avec l’aéronautique et l’automobile, écrit enfin un fascicule  d’informations édité par l’office du tourisme. 
              
                |  | R.N.9: 
                  SILLON D'AUVERGNE La RN9 de 1959 relie Moulins à l'Espagne  en passant 
                    par Clermont-Ferrand, Millau, Béziers et Perpignan. Une route lascive et belle comme le vent sur le Causse. (lire)
 |  
 
              
                |  |  
                | Le vieux pont d'Issoire sur la Couze Pavin         (photo: MV, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | Les restes du pont en "fil de         fer" sur l'Allier sont impressionnants (photo: MV, octobre 2019). |  A  un jet de pierre du centre d’Issoire voilà la rivière Allier qui remonte vers  le Nord. Ici, la construction d'un pont en «fil de fer» sur l’Allier à Parentignat  est autorisée en juillet 1830. Et, en 1831, le bac est remplacé par un ouvrage  de 120 mètres de long qui restera en service jusqu'en 1976, indique un panneau  d'informations présent sur la rive droite de la rivière. Au centre de  Parentignat, la route n°496 de 1959 laisse le château (le «Petit Versailles  auvergnat») sur la droite, passe le ruisseau (au joli nom) de l’Eau-Mère et  s’oriente vers Varennes puis Sauxillanges. «Quittant ici la plaine,  écrit Adolphe Joanne dans l'Itinéraire général de la France (1874),  on contourne la base de la butte volcanique d'Usson. Au sommet de la butte, sur  l'ancien cratère, s'élevait jadis un château, regardé longtemps comme "une  des plus fortes et seigneureuses places du royaume". Il était entouré de  trois enceintes redoutables et couronné de deux donjons»... Le tracé de la  chaussée dessiné sur la carte d’état-major du XIXe siècle publiée par l’IGN (Géoportail)  s’arrête à Sauxillanges. Nous voici dans le massif du Livradois, longtemps  resté pauvre et enclavé. On n’y a souvent trouvé, jadis, que des «chemins de  charité», construits par les sans-travail et les pauvres, qui, «gravissant  cependant les croupes par le plus court, se prêtaient mal au roulage»,  expliquent Lucien Gacbon et Antoine Richard dans leur article «Le massif du  Livradois», publié en 1924 dans les Annales de géographie. Au XVIIIe  siècle, racontent encore les auteurs, on ne trouvait qu’une vieille route de  Clermont à Ambert, passant par Billom, Saint-Dier et Saint-Amant-Roche-Savine  (soit la route n°496 historique, des environs de Cunlhat à Ambert). A l’époque,  entre Sauxillanges et Cunlhat, il n’y a rien. Dans la région, «le réseau des  routes ne fut terminé que pendant la première moitié du XIXe siècle»,  affirment Lucien Gacbon et Antoine Richard. «On fit circuler des routes  mieux assouplies au relief que les anciens chemins de charité. Ce réseau voyer  se trouva constitué à point pour relier le Livradois au réseau ferré»,  découvre-t-on encore dans l’article «Le massif du Livradois». 
              
                |  |  
                | Le long du chemin, les nombreux ouvrages d'art en pierre de taille donnent un charme tout particulier à notre promenade (photo: MV, octobre 2019). |  Au  cours du XXe siècle, écrit Michel-Jean Bertrand dans son article «Les rapports  entre villes et villages du Bas-Livradois» (1970), «Sauxillanges connaît une  renommée qui en fait le pôle attractif du sud-ouest de la région avec sa foire  aux veaux»… En 1866, lit-on dans le Guide du voyageur en France, «à  partir de Sauxillanges, en direction du nord, on rejoint, cinq kilomètres plus  loin, une route venant de Vic-le-Comte». C’est «notre» route n°496  historique qui rencontre ici la D225 qui prend, elle, sa source à Veyre. Et, en  obliquant à l’est, on rencontre bien vite le petit village de Sugères. Par ici,  il semble bien qu’il y ait eu de nombreuses discussions pour établir, au XIXe  siècle, l’antique route départementale… En 1829, une ordonnance royale décide  que le chemin de Veyre à Olliergues, «classé au rang des routes  départementales sous le n°8» sera dirigé par «les Martres, Vic-le-Comte,  Vindiollet, Pupidon, Montboissier et Auzelle». Soit un tracé bien plus au  sud que l’actuelle D996! En 1851, un décret du président de la République  (incroyable ces changements de régimes au XIXe siècle…) signale des travaux  visant à rectifier le cours d’un ruisseau (l’Ailloux) pour l’amener sous le «nouveau  pont de Sugères, route départementale n°8 de Veyre à Olliergues»…  indication claire montrant que le tracé de 1829 avait été jeté… aux oubliettes!  Après de très nombreux virages dans une campagne bien paisible et boisée, notre  route aborde l’ancienne chaussée Clermont-Ambert du XVIIIe siècle peu avant  Cunlhat aux abords du hameau de l’Alleyras-Haut. 
              
                |  |  
                | On peut admirer un magnifique dolmen peu avant Ambert  (photo: MV, octobre 2019). |  Sur  cette voie, à 3,5 km au sud-ouest, après le lieu-dit de la Gravière-Haute, le  nom «la Tournerie» garde très certainement la mémoire des virages assez secs de  l’ancienne route royale que l’on peut encore discerner sur les images satellite  de l’IGN et voir sur la carte de Cassini… Voilà maintenant le village de  Saint-Amant-Roche-Savine, à 12 km d’Ambert. La descente est rapide et sinueuse  jusqu’à la rivière Dore. On emprunte ici le tracé de l’ancienne R.N.106 (D906)  pour traverser le cours d’eau et franchir les premiers faubourgs d’Ambert.  D’après le site internet structurae.net, le pont de trois arches en anse  de panier sur la Dore date de 1768. On pénètre dans le centre par l’avenue  Maréchal-Foch. «Cette calme petite ville aux boulevards plantés de tilleuls,  écrit le Guide Vert de l’Auvergne en 1957, garde traditionnellement  une certaine activité industrielle: la renommée de ses antiques papeteries (300  moulins dans la région jusqu’au XVIIe siècle) y cède aujourd’hui le pas à la  fabrication des tresses et des lacets, des sabots, des meubles et surtout des  chapelets et autres objets de piété». Le papier d'Ambert, «réputé pour  sa qualité et sa blancheur, qu’on attribuait aux vertus des eaux, était utilisé  pour les belles impressions de Paris et de Lyon, de Hollande et d'Angleterre,  pour les éventails d'Espagne», apprend-on dans un article paru dans les Annales  de géographie en 1929... Jusque vers le XVe siècle, écrit Wikipédia,  le bourg d'Ambert était «morcelé en trois quartiers spécifiques,  correspondant à une division ternaire de la société : un quartier marchand, un  quartier ecclésiastique et monastique, et un quartier "seigneurial".  Ils sont réunis à la construction de l'enceinte fortifiée dite des 19 tours  (aujourd'hui disparue)». Ambert a durement souffert au cours des guerres de  religion: face aux troupes catholiques, elle est tenue par le capitaine  protestant Merle qui y aura préalablement fait tuer les bourgeois retenus  prisonniers. Particularité actuelle du bourg: une mairie de forme circulaire (en  fait, une ancienne halle aux grains). On quitte les lieux par le boulevard  Henri-IV et l’avenue de Lyon (D996) en direction de Saint-Martin-des-Olmes et  Saint-Anthême, une chaussée déjà visible sur la carte de Cassini (XVIIIe)  publiée sur le Géoportail de l’IGN. Sur le site internet saint-antheme.fr,  on découvre que la route royale reliant Ambert à Montbrison était construite à  la fin du XVIIIe siècle (les travaux ayant débuté en 1755, signale l’ouvrage Le  livre de raison du maître-papetier Louis Richard, 1720-1771). Mais comme  d’habitude, tout cela a duré «un certain temps»… 
              
                |  |  
                | A la sortie d'Ambert, en direction du col des Pradeaux (photo: MV, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | Magnifique panneau Michelin au col des Pradeaux   (photo: MV, octobre 2019). |  Passé  Saint-Martin-des-Olmes, la R.N.496 historique atteint le col des Pradeaux. Ici,  le tracé de la chaussée du XIXe coïncide avec celle de la D996 actuelle,  voit-on sur les cartes du Géoportail de l’IGN. Après le col (1195 m)  c’est une toute autre affaire: l’ancienne voie se glisse dans les bois vers le  lieu-dit de la Frétisse, passe par les Rabillet (Haut et Bas) et rejoint  l’actuel chemin vers le village de Béraud. La modification est validée par un  décret impérial datant de février 1855 indiquant «qu'il sera procédé à la  rectification de la route départementale n°1 de Clermont à Montbrison, entre le  village des Pradeaux et Saint-Anthême, suivant la direction générale indiquée  par l'ingénieur en chef, le 22 décembre 1853». Du coup, la nouvelle route  va suivre le ruisseau de l’Enfer et traverser le hameau de Chouzet, avant de  retrouver, un peu plus au nord, le tracé originel. Certains documents montrent,  qu'à la suite de la réception du chemin nouveau, en 1863, un contentieux a  éclaté entre les sieurs Joseph et Emile Lameloize, «entrepreneurs de  rectification de la route départementale n°1» et le département du  Puy-de-Dôme... Une dispute portant sur les montants versés aux deux hommes et  sur la qualité des travaux effectués... Un grand classique! Passé le pont sur  l’Ance, voilà le village de Saint-Anthême (ou Saint-Anthème) qui a, d’ailleurs,  à l’époque révolutionnaire, porté le nom de Pont-sur-Ance. Ici, «la première  construction fût un prieuré construit par des moines bénédictins au IXe siècle»,  indique le site municipal saint-antheme.fr. De la fin du XVIIIe à la  moitié du XIXe siècle, Saint-Anthême va connaître son plein développement en  atteignant une population de 3452 habitants en 1851, précise Wikipédia.  En ce début de XXIe siècle, l’amateur de la signalisation Michelin y est encore  comblé: le centre-bourg fourmille de vieilles plaques des années trente… 
              
                |  |  
                | L'entrée de Saint-Anthême   (photo: MV, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | Sur la place de l'église de Saint-Anthême (photo: MV, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | A la sortie de Saint-Anthême   (photo: MV, octobre 2019). |  Après  Saint-Anthême, notre D996 prend la direction de Montbrison par le col de la  Croix-de-l’Homme-Mort. On entre dans le département de la Loire. La R.N.496  historique devient ici D496, passe au large de Conol et de Verrières-en-Forez.  Après être passée sous Lézigneux, la chaussée remonte vers Moingt. L'histoire  de ce village, devenu faubourg de Montbrison, remonte aux Ier et IIe siècles  après J.C.; c'était à la fois une ville d'eau et un sanctuaire religieux, écrit  le site loiretourisme.com. Moingt l'antique (Aquae Segetae)  possède des thermes, un théâtre, un lieu de culte ainsi que des bâtiments  publics et privés. Devenue Mondonium au Moyen-Age, c'est, au XIIe  siècle, un bourg fortifié, mentionné comme castrum en 1234 dont subsiste  une tour. Elle est alors capitale du comté (Wikipédia). On découvre, sur  le site moingt-antique.fr, que la petite cité se trouvait sur le tracé  de «la voie appelée "voie Bolène", encore connue au Moyen-Age».  Selon ce site, le chemin médiéval reprend le tracé d’un chemin antique et  correspond à un tronçon de la voie visible sur la Table de Peutinger qui reliait Forum Segusiavorum (Feurs) à Ruessio (Saint Paulin, près du  Puy-en-Velay): cet itinéraire reliait donc Lyon à la Haute-Loire et au-delà à  Toulouse. Montbrison est à quelques pas. On suit l’avenue Thermale. L’histoire  de la cité commence au Moyen-Age et elle est intimement liée à celle des comtes  de Forez, signale le site ville-montbrison.fr. Vers le XIIe siècle,  voit-on sur le site patrimoine.auvergnerhonealpes.fr, le lieu devient «une  étape pour les pèlerins de Compostelle et les voyageurs qui empruntent le grand  chemin de Forez (ancienne voie Bolène)» situé au pied des murailles de la  cité. La ville se développe jusqu’au XIIIe siècle, les lieux de marchés se  multiplient, les quartiers se spécialisent dans plusieurs activités. Intervient  ensuite la guerre de Cent Ans: «la cité est mise à sac et incendiée en 1359  par les assauts anglais, puis rançonnée par des bandes de routiers en 1362»  raconte le site du patrimoine de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le comté de  Forez est réuni au XVe siècle par filiation au duché de Bourbon; Montbrison  perd alors son statut de capitale mais sera «somptueusement close et  fortifiée» d´une enceinte de quarante-six tours et sept portes par la  duchesse Marie de Berry. Des années de disettes, de conflits religieux et d’épidémies  vont alors se succéder… 
              
                |  |  
                | Le col des Limites après Saint-Anthême, en direction de Montbrison   (photo: MV, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | Panneau touristique vers Lézigneux. La mention "Circuit des Montagnes du Soir" appelle un commentaire: La plaine, où se trouve Montbrison est encadrée par le Forez (montagnes du soir) et les monts du Lyonnais, montagnes sur lesquelles se lève le soleil, donc, du matin (photo: MV, octobre 2019). |  A  la fin du XVIIIe siècle, Montbrison, devenu chef-lieu de département de la  Loire par le fait révolutionnaire (et ce, jusqu’en 1855), décide de détruire  ses murailles et de réaliser des boulevards de ceinture pour une meilleure  circulation et une meilleure liaison entre la ville et les faubourgs. Au début  du XIXe siècle, poursuit le site patrimoine.auvergnerhonealpes.fr, «le  maire, Claude Lachèze, demande que ces boulevards, qui ceinturent la ville,  relèvent de la direction de la grande voirie en remplacement de l´ancien grand  chemin de Forez» qui traverse encore le bourg. 
              
                |  |  
                | En direction de Montrond-les-Bains   (photo: MV, octobre 2019). |  Au  sortir de la ville, «la plus belle des routes du département», l’ancienne RD1,  file en ligne droite en direction de Montrond-les-Bains. Citée dans la statistique  départementale de 1818, son accotement a hébergé, entre 1839 et 1849, un  tramway hippomobile qui faisait la liaison entre le quartier Saint-Jean de  Montbrison et le pont de Montrond. En remontant le temps avec l’IGN, on s’est  aperçu que la chaussée actuelle n’existait pas sur la carte de Cassini  (XVIIIe). Le dessin y montre un cheminement au sud de Crémérieux (rues de  l’Industrie et du Lavoir) pointant ensuit vers Unias par la Tour (gué sur la  Mare), puis traversée de la Loire en face de Cuzieu pour enfin filer sur  Saint-Galmier. D’ailleurs, le pont Henri, à Montrond-les-Bains, sur le fleuve  ne sera construit qu’en 1828, remplaçant un bac, signale un panneau  d’information situé aux environs de l’ouvrage. «Bâti en bois sur des piles  de quatre mètres de haut, il voyait, en 1830, une quarantaine d’équipages  l’emprunter chaque jour», peut-on encore y lire. Après une crue  d’importance en 1848, il est reconstruit «avec des piles surélevées et des  arches en pierre de taille». On y prélèvera un péage jusqu’en 1883. A  Montrond-les-Bains, notre voie croise la R.N.82, la «route bleue» qui, dans les  années cinquante, emmenait les voyageurs en direction de la vallée du Rhône et  de la Côte-d’Azur. C’est vers 1435 qu’apparaît pour la première fois la forme  française du nom de Montrond: «"Mont Rond", en référence à la  butte d’origine volcanique sur laquelle une première tour de surveillance,  ancêtre du château féodal, fut élevée vraisemblablement vers la fin du XIe  siècle», précise le site montrond-les-bains.fr. Il faut en effet  garder les bords de la Loire, car ici se trouvait un passage à gué stratégique  sur la Loire entre Auvergne, Bourgogne et Velay. Beaucoup… beaucoup plus tard,  en 1879, Francis Laur, un ingénieur civil des Mines en recherche de charbon,  fait à Montrond un forage qui lui permet de trouver... de l'eau! Mais une eau  fortement minéralisée et chaude (28°). Une nouvelle vocation pour la ville  était née... 
              
                |   | R.N.82, 
                  RACCOURCI VERS L'AZUR En 1959, l'automobiliste qui roule vers "la Côte" a le choix entre deux points de passage: Lyon ou suivre le 
                    raccourci de la Route bleue par Saint-Etienne et le 
                    redoutable col de la République... (suivre)
 |  
 
              
                |  |  
                | Le pont sur la Loire à Montrond-les-Bains (photo: MV, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | En direction de Bellegarde   (photo: MV, octobre 2019). |  On  quitte la petite cité thermale par l’avenue du Forez, numérotée D1089. De 1972  à 2006, cette partie de la R.N.496, entre Montrond et l’Arbresle a en effet  porté le n°89 jusqu’au vaste déclassement des routes nationales du début du  XXIe siècle. Après Bellegarde-en-Forez (quartier des Farges), où un relais de  poste est créé vers 1815, la chaussée, réalisée, elle, à la fin de l’Ancien  Régime, débute la remontée de la vallée de l’Anzieux. Notre chemin, la «route  de Lyon», va y longer la ligne de chemin de fer de Lyon à Montbrison, ouverte  en 1876 sur la totalité de son parcours et pourtant rapidement fermée au trafic  voyageurs entre 1938 et 1955. C’est au niveau du lieu-dit la Râte que l’on voit  partir à droite l’actuelle «route du Premier-Pont», qui met le cap sur  Chazelles (et Lyon), alors que, côté Viricelles et Saintes-Foy-l’Argentière, on  ne voit pas encore de chaussée sur la carte d’état-major (1820-1866) publiée en  ligne par l’IGN. En consultant le Bulletin des lois de la République  franç̜aise de 1863, on lit que «la partie de la route départementale du  Rhône n°1 rectifiée par le val de la Brévenne, récemment ouverte entre  Sainte-Foy-l'Argentière et la limite de la Loire vers le col de Viricelles sera  réunie à la route départementale n°3, qui prendra la dénomination de route  d'Anse à Montbrison». On arrive rapidement à Sainte-Foy-l’Argentière, où notre  chaussée (D389) croise la R.N.89 historique (D489). Le bourg tient son nom «d’une  mine de plomb argentifère qui daterait du temps des Romains», apprend-on  sur cc-montsdulyonnais.fr. Mais, poursuit ce site, le village «s’est  surtout développé dans les années 1750, lorsque le Comte de Fenoyl relança  l’exploitation de la mine de charbon, d’abord à ciel ouvert, puis avec des  puits qui descendaient jusqu’à 600 mètres de profondeur». On y trouvait  aussi une fabrique de porcelaine et une importante tuilerie, encore en activité  au XXIe siècle. 
              
                |  | R.N.89: LA GRANDE CENTRALE (I) De Lyon à Bordeaux, la nationale 89 coupe tout le centre de la France, une vraie épopée routière entre Rhône et Atlantique... (lire)
 |  
 
              
                |  |  
                | Borne de limites départementale après Bellegarde    (photo: MV, octobre 2019). |  
              
                |  |  
                | Vers l'Arbresle    (photo: MV, octobre 2019). |  Il  reste vingt kilomètres à parcourir jusqu’à l’Arbresle. Notre R.N.496 historique  suit le val de la Brévenne depuis Viricelles et arrive à Sain-Bel.  L’exploitation des sous-sols à Sain-Bel remonte à l’Antiquité, écrit Wikipédia.  Les Gaulois en retiraient déjà le plomb et le cuivre. Au Moyen-Age, seuls les  filons de cuivre sont exploités. Vers 1840, le développement de l'exploitation  se concentre sur la zone centrale du gisement constituée de pyrite riche en  soufre et ce, jusqu’à l’arrêt définitif de la mine en 1972. Ce qui n’a pas été  sans répercussions sur la viabilité de notre R.N.496 (D3 au XIXe): «La  chaussée de la partie comprise entre l'Arbresle et Sain-Bel était  périodiquement ruinée par la circulation des locomotives routières employées au  transport des pyrites venant des mines de Sourcieux. L'ouverture de la section  de Sain-Bel à l'Arbresle du chemin de fer de Lyon à Montbrison a mis fin à ce  système de transports qui constituait une véritable calamité, tant au point de  vue de l'entretien de la chaussée qu'au point de vue de la sécurité de la  circulation», écrivent en 1874 les Rapports du président et  procès-verbaux des délibérations du Conseil général du Rhône... On arrive à  l’Arbresle par la rue Gabriel-Péri. Le lieu, à la convergence des monts du  Lyonnais et des monts de Tarare, peut s'enorgueillir d'une occupation humaine  plusieurs fois millénaire due à un emplacement privilégié. Le site est un  confluent de rivières -la Brévenne et la Turdine- isolant et protégeant une  presqu'île dominée par un rocher propice à la défense ainsi qu'à la  surveillance et au contrôle des passages. La route est donc une des clefs du  développement de la bourgade arbresloise, écrit le site mairie-larbresle.fr:  «Dès le haut Moyen-Âge, l'Arbresle constitue une halte sur le "grand  chemin Français" qui est à l'époque l'itinéraire le plus court et le plus  fréquenté reliant Paris à Lyon, et qui deviendra au fil du temps l'actuelle  route nationale 7»... 
              
                |   | R.N.7: LES MILLE BORNES La N7 est sans doute la plus connue de nos nationales 
                  historiques.  Voilà la plus sympathique des balades 
                  vers la Côte... 
                  (lire)
 |  Notre chemin actuel traverse d’ailleurs la Brévenne sur l’ancien pont de 1740 qui supportait le passage de la R.N.7 jusqu’au début  des années 80. Plus loin, la «rue de Lyon» qui emmène vers le rond-point  contemporain ne sera construite qu’au cours d’une lourde rectification de la  R.N.7, vers 1836, voit-on sur la page consacrée à la nationale 7 sur le site Sur  ma route. Ce rond-point, qui ouvre sur la «route de Lozanne», ne constitue  pas l’intersection originelle avec l’ultime tronçon de la R.N.496 (D596): il  faut, en effet, arpenter un peu plus loin le chemin de Cornu et son ouvrage  franchissant à nouveau la Brévenne pour rester fidèle aux anciens tracés! Vers  Lozanne, on ne voit rien sur les cartes d’état-major publiées par CartoMundi  (1841) ou l’IGN (1820-1866)… Dans un rapport départemental de 1846-47, il est  évoqué une «lacune» entre Anse et l’Arbresle… Tout change très  certainement dans la seconde partie du XIXe siècle puisque l’on peut lire ceci  dans le rapport 1863 de M. le sénateur chargé de l'administration du Rhône: «Dans  la section de l'Arbresle à Dorieux, la chaussée a beaucoup souffert par suite  des transports exceptionnels qu'occasionne la construction du chemin de fer de  Lyon à Roanne et elle réclame un rechargement extraordinaire»... On parle  là de la route départementale n°3 d’Anse à Montbrison, qui, entre l’Arbresle et  Lozanne, recoupait le tracé de notre R.N.496… Notre trajet sur la R.N.496  historique s’achève à Pont-de-Dorieux, à quelques encablures de Lozanne, au  croisement avec la route de la vallée d’Azergues, la célèbre «route  buissonnière», réalisée ici en 1824, indique le site lozanne.fr. Il n’y  a d’ailleurs plus que cinq kilomètres à parcourir sur la R.N.485 historique  pour atteindre la R.N.6 aux environs de Limonest… 
              
                |   | R.N.6: 
                  LA ROUTE DES ALPES Entre Chalon et Mâcon, la route nationale 6 longe 
                    la belle rivière Saône. C'est aussi une des plus 
                    belles régions vigneronnes de notre pays. A déguster 
                    modérément!! (lire)
 |  
 
              
                |   | LE COUP DE LA "ROUTE BUISSONNIERE" Route 
                      alternative et vraiment mignonne pour rejoindre Lyon, 
                      la "route buissonnière" sillonne depuis Nemours des régions 
                      un peu oubliées et pleines de charme... (lire)
 |  Marc Verney, Sur ma route, janvier 2020Retour à l'index général (cliquez 
            ici)
 |