Belle et ancienne borne Michelin dénichée à Presle, à 1 km du tracé de la R.N.6. (photo: MV, mars 2014).
Ancienne plaque de la "route impériale n°6" à Arcy-sur-Cure. (photo: MV, juillet 2007).
L'imposante porte de Sens à Villeneuve-sur-Yonne (Photo: MV, janv. 2010).
Anciennes signalisations à l'entrée de Villeneuve-sur-Yonne (Photo: MV, mars 2014).
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Localités traversées par la N6 (1959):
Sens (N5, N60)
Rosoy
Villeneuve-sur-Yonne
Armeau
Villevallier
Villecien
Saint-Aubin-sur-Yonne
Joigny (N443)
Charmoy
Bassou
Appoigny
Auxerre (N65, N77)
Augy
Champs-sur-Yonne
Vincelles
Cravant
Vermenton
Lucy-sur-Cure
Arcy-sur-Cure
Nailly-Saint-Moré
Voutenay-sur-Cure
Sermizelles
La Patte-d'Oie (N151)
Valloux
Avallon (N444)
Cussy-les-Forges (N454)
Sainte-Magnance
Rouvray
La Croisée (N70)
Bierre-en-Morvan
La Roche-en-Brénil
La Croix-de-Molphey
Chanteau
Saulieu (N77 bis, N80)
On peut faire de jolies promenades à Joigny. (photo: MV, mars 2014).
Bel alignement de la route royale à Bassou. (photo: MV, mars 2014).
Plaque de la "route impériale n°6" à Auxerre. (photo: MV, juillet 2007).
Forêts et vallons du Morvan
Par Henri Boland
"Le Morvan, cet extrême éperon granitique par lequel le Massif Central se soude aux Faucilles, avant-monts des Vosges et dont les croupes harmonieuses s'étendent sur une partie des départements de la Nièvre, de l'Yonne, de Saône-et-Loire et de la Côte d'Or, renferme d'admirables stations d'été. C'est la seule portion de France que le déboisement n'ait pas ravagée. D'épaisses forêts, aux essences variées, tapissent le massif tout entier d'une toison opulente et inégalée, emplissant les vallons, couvrant les pentes et les cimes d'un manteau de verdure ininterrompu. (...) Les routes, taillées dans le porphyre, établies sur le granit, sont excellentes, bien entretenues, invitantes au vélocipédiste et au chauffeur; la sécurité est absolue, on se promène à l'aise, dans tout le Morvan, comme dans un immense parc artistement tracé par la bienfaisante Nature."
(Source: En douce France, Henri Boland, Librairie Hachette et Cie, 1910)
Ancienne colonne indicatrice à la sortie sud d'Auxerre (Photo: MV, janvier 2014).
Sources et documents: Atlas des grandes routes de France, Michelin (1959); 150 km autour de Paris n°97, Michelin (1970); Auxerre-Saulieu n°28, IGN (2005); Grandes routes n°98, Michelin (1952); Routes et ponts n°96, Michelin (janvier 1945, mars 1948); Auxerre, document d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France, sous la direction de Christian Sapin, ministère de la Culture (1998); Avallon, ancien et moderne, A. Heurley, impr. L. Barré (1880); Description des villes et campagnes du département de l’Yonne, Victor Petit, éd. Fern, rééd. (1971); Guide Bleu de la France automobile, Hachette (1954); Guide littéraire de la France (Hachette, 1964); Histoire de l’Yonne, Maximilien Quantin, Res Universis (1991) rééd. Répertoire archéologique du département de l’Yonne (1868); Histoire des routes de France, du Moyen-Age à la Révolution, Georges Reverdy, Presses de l’ENPC (1997); Joigny au cœur de l’Yonne, Eliane Robineau, Madeleine Boissy, Ass. culturelle et d’études de Joigny (2002); La Bourgogne de Lamartine à nos jours, Pierre Lévêque, Editions universitaires de Dijon (2006); «La route n°6 de Joigny à Saint-Magnance: de la route royale à l’autoroute A6», par Bernard Léger, dans Voies de communication des temps gallo-romains au XXe siècle, Association bourguignonne des sociétés savantes, Amis du vieux Saulieu (2010); Les chemins de Paris à Lyon, Georges Reverdy, éd. Revue générale des routes et des aérodromes (1978); Les routes de France du XIXe siècle, Georges Reverdy, presses de l’ENPC (1993); Les routes impériales dans l’Yonne de 1830 à 1914, Centre auxerrois de l’université pour tous de Bourgogne (1983); «Les voies de communication au XVIIIe et XIXe siècles, enjeu vital pour l’économie avallonnaise», Denise Durey, dans le Bulletin de la société d’études d’Avallon (1996-1998); Saulieu et son canton, Maryse Rozerot, éd. A. Sutton (2007); «Sous le bitume de la route nationale 6, les souvenirs...» par Léonie Place, le Bien Public (16 juillet 2013); Voyage et tourisme en Bourgogne à l’époque de Jefferson, publications de l’université de Bourgogne, textes réunis par Michel Baridon et Bernard Chevignard (1988); auxerre.historique.free.fr; saint-aubin-sur-yonne.fr; yonne89.net; Wikisara, Wikipédia. Remerciements: bibliothèques et médiathèques de Sens, d’Auxerre, BPI du centre Georges-Pompidou, le Géoportail de l’IGN, l’office du tourisme de Saulieu.
L'entrée dans Avallon au XVe siècle...
Par Ernest Petit, historien local, né à Vausse (Yonne) en 1835.
"Nous sommes en 1480 et nous arrivons de Dijon par la route qui coïncidait alors avec la voie romaine. De loin, ce qui frappe d'abord nos regards, c'est la haute et gracieuse flèche de l'église Saint-Julien, semblable à celle de Saint-Bénigne de Dijon, et qui domine de beaucoup les clochers de Saint-Lazare et de la Tour d'Horloge. Après avoir traversé les faubourgs, qui ne se composaient alors que de quelques maisons éparses dans la campagne, nous nous trouvons devant la grande porte de la ville appelée la Bastille. Deux grosses tours rondes défendent l'entrée obscure et étroite, au-dessus de laquelle se balance une lanterne supportée par une chaîne de fer. Le pont-levis vient d'être refait à neuf ainsi que les barbacanes et les eschiffes. (...) Les rues qui avoisinent Saint-Julien sont celles qui méritent le plus notre attention. Partout on voit ces pignons sur rue dont les bourgeois étaient si fiers. (...) Signalons aussi cette innovation qui n'a encore été adoptée que par quelques grandes villes au commencement du XVe siècle: les rues sont pavées."
Avallon et l'Avallonnais, 2e éd. Auxerre, A. Gallot, 1890. (Source: La Bourgogne vue par les Ecrivains et les Artistes, par Ad. Van Bever, Société des Editions Louis-Michaud)
L'ancienne route royale du XVIIIe siècle, vers la Poste-aux-Alouettes (Photo: MV, juill. 2013).
L'entrée du tunnel de Nailly-Saint-Moré (Photo: MV, mars 2014).
Ancienne signalisation directionnelle à Cussy-les-Forges (Photo: MV, juill. 2007).
D'autres ressources sur la R.N.6 historique: le passionné des anciennes routes peut se procurer l'ouvrage C'était la nationale 7, la Route Bleue, la route nationale 6 de Thierry Dubois aux éditions Drivers. Bourré d'anecdotes, de photos et de dessins, le livre raconte notamment de manière vivante la N6 de Sens à Lyon. On peut aussi consulter la page Wikipédia de la route (lire), la page Wikisara (lire).
A Sainte-Magnance (Photo: MV, mars 2014).
Ancienne signalisation directionnelle à Rouvray, où l'on trouve aussi d'anciennes bornes royales préservées (Photo: MV, mars 2014).
Cette borne matérialisait l'intersection de La Croisée d'où partait la route de Dijon (ancienne R.N.70). La Bourgogne est une région féconde en anciennes indications de ce type (Photo: MV, mai 2008).
Saulieu: ancienne borne kilométrique (Photo: MV, mars 2014).
Détail de la borne d'indications de Saulieu qui marquait le croisement de la route n°6 avec la route n°80 (Photo: MV, mars 2014).

 

Belles routes de France...
R.N.6: LES RONDEURS DU MORVAN (I)
En 1959, la route nationale 6 ne part pas de Paris, mais de Sens pour rallier l’Italie des centaines de kilomètres plus loin. A l'époque, c'est la N5 qui relie la capitale et la sous-préfecture de l'Yonne. Mais, pour beaucoup de Parisiens et de nombreux camionneurs, la N6 est une partie du grand itinéraire défini dans les années trente et qui traverse l'Hexagone du Nord au Sud... On la confond même parfois avec la fameuse N7 qui ne sera pourtant le plus souvent rejointe qu’après Lyon!! Cette nationale historique est donc tout à la fois une route de vacances et un itinéraire économique vital pour le pays... Constamment réaménagée, la N6 (entre Paris et Lyon) sera longtemps la chaussée française idéale... du moins avant la mise en service de l'autoroute du Sud (A6) qui la supplantera peu à peu dès la fin des années soixante. Mais l’importance de la voie ne date pas d’hier… en effet, la chaussée suit partiellement le trajet de l'une des plus anciennes routes romaines: la voie d'Agrippa. Avant la Révolution, l’axe était aussi l’une des routes les plus choyées par les Etats de Bourgogne. Autant d’histoires qui font que nous allons revisiter en texte et en images –et en profondeur- tout le parcours avec une documentation totalement renouvelée. Voici la première partie du trajet: de Sens à Saulieu dans le Morvan.

La route nationale 6 historique joue à saute-mouton avec les collines du Morvan non loin du lieu-dit de La Croisée (Photo: Marc Verney, mars 2014); En cliquant sur l'image vous poursuivez la promenade sur la R.N.6 d'antan.

Une route. Deux directions… Jusqu’en 2006, la route nationale 6 a relié Sens dans l’Yonne à Lyon puis, obliquant plein est, après avoir traversé Chambéry, a grimpé les pentes du col du Mont-Cenis pour s’achever à la frontière italienne. Cet itinéraire se raconte donc en deux parties: la première, jusqu’à Lyon, s’impose comme l’une des chaussées importantes -entre nord et sud- de la France; la deuxième, grâce aux travaux initiés par la maison de Savoie, les Sardes et l’Empire fut un des franchissements majeurs de l’arc alpin jusqu’en Italie... De Sens à Lyon, la R.N.6 historique tire ses racines, nous dit L’Histoire des routes de France, du Moyen-Age à la Révolution, d’une voie romaine reliant Lutèce et Lugdunum par Sens, Auxerre, Avallon et Autun. Plus tard, au fil des aléas politiques et économiques, l’itinéraire évoluera souvent… Ainsi, quand «la Guide des chemins de France» de 1552 indique un «grand chemin» par Montargis, Nevers, Roanne et Tarare (l’actuelle N7), on y remarque aussi une liaison par la Bourgogne, mais par Troyes, Châtillon-sur-Seine, Dijon, Chalon, Mâcon et Villefranche. Au XVIIIe siècle, il y a même trois itinéraires reliant Paris et Lyon: par le Bourbonnais (Nevers, Moulins), par l’Aube (Troyes, Dijon, Beaune) ou par la Bourgogne (Auxerre, Mâcon). Au fil des années, c’est la route de Bourgogne qui s’affirme comme l’axe principal entre Paris et Lyon. Le plus souvent, les voyageurs de l’époque ne font pas tout le trajet: de lents coches d’eau sur la Seine et l’Yonne les emmènent de Paris à Melun ou Auxerre, d’autres bateaux font le trajet Chalon-Lyon… Avec l’accélération des voyages, c’est à partir du XIXe siècle que la R.N.6 prendra l’importance qu’on lui a connue jusqu’à aujourd’hui. Au XXe siècle triomphant, dans les années cinquante, on peut même parler «d’axe royal» pour une route que l’on retrouve au cinéma, à la télévision et qui a été incluse dans les «grands itinéraires internationaux» depuis les années trente… Jusqu’à l’orée des années cinquante, la R.N.6 débute à Joigny. Avant, entre Sens et cette ville, on roule sur la N5bis ainsi que l’atteste, par exemple, la carte Michelin n°96 Routes et ponts de mars 1948. Par contre, sur la Michelin Grandes routes n°98 de 1952, on parle de N6. Plus au sud, la traversée de Lyon se fait par le biais du tunnel de la Croix-Rousse, inauguré le 9 avril 1952 après plus de treize ans de travaux. Dès lors, après avoir traversé le Rhône (au XIXe siècle sur le pont de la Guillotière), la route prenait la direction des Alpes par Bron, Mi-Plaine et se séparait de la route de Grenoble à Bourgoin. La traversée des Alpes fut l’œuvre de la maison de Savoie, des Sardes et des Français… Après Chambéry, on suit la nationale 6 historique dans la vallée de l’Isère, puis dans la Maurienne. Le trajet s’achevant par le col du Mont-Cenis, à plus de 2000 m d’altitude. Entre Sens, dans l'Yonne et la frontière italienne, la route nationale 6 aura parcouru près de 594 km...
La R.N.6 historique au sud de Sens (Photo: Marc Verney, mars 2014).
Nous quittons Sens par la rue du Général-de-Gaulle et nous suivons la route nationale 6 historique qui commence à remonter la vallée de l'Yonne par sa rive droite. La carte d’état-major du XIXe siècle comme celle de Cassini (XVIIIe) montrent là, comme aujourd’hui, une longue ligne droite jusqu’à Rosoy. Dans ce village, on trouve une courbe retaillée avant la Deuxième Guerre mondiale et toujours utilisée de nos jours par la départementale 606. Puis c'est une longue échappée de huit kilomètres jusqu'à Villeneuve-sur-Yonne. «La route nationale, nous indique le Guide Bleu de la France automobile 1954, traverse la ville en ligne droite; à chaque extrémité de la rue subsiste une belle porte gothique». Ce sont les portes de Sens et de Joigny, les restes d'une enceinte fortifiée bâtie par Louis VII le Jeune au XIIe siècle qui souhaitait établir ici une cité protégeant les approches du (petit) Royaume de France face au comté de Champagne. Pas facile pour les poids-lourds ces portes! On visite les lieux d'un bon pas en se souvenant que Chateaubriand y faisait fréquemment halte. Le Guide littéraire de la France (Hachette-1964) évoque même la présence, près des anciens remparts et du relais de poste, du «banc de Chateaubriand». Sur la rive gauche de l’Yonne, nous dit l’encyclopédie Wikipédia, se trouvait «une voie romaine allant de Sens (Agedincum) à Autun (Augustodunum)» Il est à noter que cette voie, aujourd’hui disparue fut utilisée jusque sous Louis XIV. La déviation de contournement autour de Villeneuve, projetée dès les années trente, fut achevée fin 1953. Amusant: à la fin des années soixante, et constatant déjà la désaffection des automobilistes qui préféraient l’autoroute, le conseil général de l’Yonne décidait, nous dit Georges Reverdy dans Les chemins de Paris à Lyon, de réaliser –aux raccordements des déviations notamment- des massifs de fleurs pour attirer le voyageur «moins pressé»…
Contournement de Villeneuve-sur-Yonne (Photo: Marc Verney,mars 2014).
On continue à remonter la sympathique vallée de l'Yonne sur une chaussée initiale de 12 m de large a priori réalisée par l’ingénieur Trudaine entre 1750 et 1767. Après avoir traversé Armeau, où la voie fut encore élargie au début du XIXe siècle, le bitume évite le village de Villevalier (déviation construite à partir de 1939). Dès lors, le voyageur soucieux de suivre la N6 historique ne doit pas emprunter la longue et récente déviation de Joigny, mais suivre Villecien par la D959. Après ce village, voilà Saint-Aubin, village dominant l’Yonne. Le site internet de l’endroit signale, sous Louis XIV, un «Chemin du Roi» allant de Joigny à Villevallier (et Sens). Ici, la route nationale 6 de 1959 «plonge» littéralement vers Joigny par le faubourg de Paris. Avant 1760 cependant, le chemin était plus proche de l’Yonne: il traversait le village d’Episy, puis pénétrait dans Joigny. Blottie contre la côte Saint-Jacques et proche de la vaste forêt d'Othe, la cité a dû sa prospérité (comme à Villeneuve-sur-Yonne) à l'exploitation du bois et aux vignes, dont le vin était acheminé par bateau jusqu'à la capitale. Dans l’ouvrage Joigny au cœur de l’Yonne, on apprend qu’il n’y a aucun document qui «permet de dire s’il existait un pont à Joigny avant le Xe siècle. La rivière pouvait cependant être franchie à gué». Au Moyen-Age, l’Yonne, encombrée d’îles et d’îlots pouvait quand même facilement faire plus de 200 m de large! Un ouvrage partiellement en pierre de 136 m de long devait exister dès le XIIe siècle. Réédifié aux XVIe et XVIIe siècles, le pont sur l’Yonne est reconstruit à neuf en 1761 (et élargi en 1860). Au XXe siècle, dans les années cinquante, Joigny séduit les automobilistes empruntant la nationale 6, la route des vacances... Les restaurants et hôtels cités dans les guides fleurissent au bord de la route (certains existent encore)... le Relais de l'Escargot, le Biarritz, L'Etape, le Paris-Nice, la Côte Saint-Jacques...
Anciennes signalisations de la R.N.6 à Saint-Aubin. Ces panneaux ont été privés du cartouche rouge (Photo: Marc Verney, décembre 2005).
Vue générale de Joigny depuis le pont sur l'Yonne (Photo: Marc Verney, mars 2014).

Après le faubourg du Pont, au XIIIe siècle, on établit, rive gauche, une première chaussée sur une quarantaine de ponceaux permettant de franchir des marécages. Plus tard, aux XVIIIe et XIXe siècles, on élargit et on pave les quais de Joigny ainsi que les faubourgs. La route contemporaine laisse sur sa gauche la voie ferrée du PLM, traverse Charmoy et évite Bassou depuis 1940. Au cours du XIXe siècle, apprend-on dans Les routes impériales dans l’Yonne de 1830 à 1914, «les diligences de Paris marquaient l’arrêt de Bassou pour prendre des caisses entières d’escargots de Bourgogne chez le père Vallée, aubergiste». Un mythe gastronomique était né! La chaussée retrouve -un temps- le cours de l'Yonne à Appoigny. Fierté de la petite cité, dont les terres furent propriété de l’Eglise de 448 à la Révolution française: être le «jardin» d'Auxerre -ville toute proche- tant ses productions maraîchères étaient réputées... On y trouve encore aujourd'hui une auberge des Rouliers. Là, la route moderne recouvre presque entièrement la voie romaine, lit-on dans l’Histoire de l’Yonne. En ces lieux, on trouvait une colonne sur le bord de la voie: la délimitation –sous la royauté- entre les généralités de Paris et de Dijon. Ensuite, pour entrer dans Auxerre au début du XVIIIe siècle, le cocher devait bien lancer ses chevaux et ceux de renforts pour monter la côte Saint-Siméon (11,4%!) après le «pont de pierre» qui enjambe le ru de Baulches. Une partie améliorée en 1757 (arasement des sommets, ponts surélevés). Là, se trouvaient une chapelle et une léproserie au XIIe siècle

"La route est belle"... Jolie phrase écrite sur la façade de ce petit café-bar à l'entrée d'Auxerre (Photo: Marc Verney, juillet 2007).
Plaque de cocher sur l'avenue Charles-de-Gaulle à Auxerre (Photo: Marc Verney, mars 2014).

Jusqu’en 1770, on entre dans Auxerre, la préfecture de l'Yonne, par la rue de Paris, située dans le quartier Saint-Germain (un contournement par les quais est réalisé en 1775 en détruisant les murailles de la ville). La cité -fort agréable- doit son existence à sa position, au croisement d'une voie romaine, la voie d'Agrippa (mer du Nord-Méditerranée) et d'une route de foires est-ouest. La pittoresque vieille ville (placée sur une butte) est située sur la rive gauche de l'Yonne. On y remarque immédiatement la silhouette de la cathédrale Saint-Etienne. Auxerre fut bien dotée en la matière: dès le VIe siècle, on comptait huit églises, preuve de la puissance des religieux. Après les attaques normandes, la cité subit la violence des guerres et se fortifie durablement. Une première union à la couronne de France ne tient pas et Auxerre embrasse le parti bourguignon sous Jean sans Peur. Le rattachement à la France est définitif à partir de 1477 et la mort de Charles le Téméraire sous les murs de Nancy. Dès la Renaissance, Auxerre s’enrichit grâce à l’exportation de ses vins (chablis, irancy…). De 1599 à 1602, lit-on dans Auxerre, la cité «achète près de 300 000 pavés. Les rues sont intégralement recouvertes». Un coche d’eau rejoignant Paris s’installe, dès 1622, face à la place Saint-Nicolas. La fin de l’Ancien régime est plus mitigée. La pauvreté s’installe. Mais, après 1750, on s’inquiète des voies de communication de la région. Beaucoup plus tard, l'inauguration de l'embranchement ferroviaire de Laroche-Migennes à Auxerre a lieu le 11 août 1855. Anecdote amusante, on signalera que le célèbre «Cadet Roussel» de la chanson, Me Roussel (1743-1807) a travaillé non loin de l'arcade de la tour de l'Horloge comme huissier!

R.N.65: TONNERRE SUR LOIRE
Entre Bonny-sur-Loire et Neufchâteau, la route n°65 de 1959 relie Auxerre, Chablis, Tonnerre, Châtillon et Chaumont... une voie de caractère! (lire)

R.N.77: AUBE SUR LOIRE...
La route nationale Sedan-Nevers par Auxerre traverse une grande partie de l'est de la France. Ardennes, Champagne, Bourgogne... Un trio de régions pour une superbe promenade! (lire)

Voilà maintenant l’Yonne, atteinte jusqu’en 1775 par la rue du Pont (après par les quais), où se trouvent de nombreuses hôtelleries. Le pont Paul-Bert (un des grands hommes de la cité) puise ses origines dans un ouvrage édifié par les Romains. Totalement reconstruit par Saint-Louis en 1266, il comportait alors 12 arches. Puis, nous dit encore l’ouvrage Auxerre, il est fortifié au XIVe siècle avant d’être déclaré «en mauvais état» cent années plus tard… Il fut réparé à de nombreuses reprises (1402, 1570, 1621, 1625…) et en partie aux frais de l’Etat tant il avait une grande importance stratégique. Au XIXe siècle, l’implantation de la gare, de l’autre côté de l’Yonne, impose un relifting complet de l’ouvrage. On le dote de trottoirs et il est élargi afin de lui permettre de supporter le trafic, en croissance rapide. C’est l’ouvrage de neuf arches d’aujourd’hui, qui a survécu à un bombardement en 1940… à la différence des maisons voisines!

Vue générale d'Auxerre depuis le pont Paul-Bert (Photo: Marc Verney, janvier 2014).

De l’autre côté de la rivière, c’est le quartier Saint-Gervais. La R.N.6 de 1959 emprunte l'avenue Gambetta et suit la rive droite de l'Yonne jusqu'à Champs, où l'on repasse sur la rive gauche. Ce n’a pas toujours été la cas: la voie romaine d’Agrippa quittait les lieux par le sud (actuelle D239) et rejoignait le village d’Escolives-Ste-Camille, puis celui de Vincelles. Beaucoup plus tard, nous précise le livre Auxerre, histoire anecdotique de ses rues, une ancienne route de Lyon partant du faubourg Saint-Julien et passant par le lieu-dit la Cour-Barrée, Vincelles et Cravant sera abandonnée avec l’écroulement du pont de ce dernier bourg en 1726. Dès lors, la route, à sa sortie du pont sur l’Yonne, devait emprunter un chemin vers Quenne suivi d’une longue montée. On atteignait ensuite Saint-Bris-le-Vineux où l’on trouvait un relais. Une première amélioration fut de relier directement Auxerre à Saint-Bris par l’Auberge-Neuve. De Saint-Bris-le-Vineux, on pouvait rejoindre Dijon par Lichères-près-Aigremont et Noyers. Vers Lyon, une route envisagée dès 1742 contournait Irancy et ses vignobles par les hauteurs et prenait la direction de Cravant «en une succession impressionnante de rampes et de pentes» nous indique l’ouvrage Voies de communication des temps gallo-romains au XXe siècle. Un itinéraire «tue-chevaux», grincèrent les rouliers de l’époque… Des environs de Cravant (lieux-dits La Baraque et Les Tuileries), la route gagnait ensuite Vermenton par les hauts avec là encore à la clé, des côtes, des virages et des difficultés pour les chevaux.

Après, la route royale obliquait rapidement vers la gauche pour grimper une fois de plus sur le –très- désert plateau du Tonnerrois en direction de la Poste-aux-Alouettes, Lucy-le-Bois, Sauvigny-le-Bois et le Pont-de-Cerce. La ville d’Avallon, pourtant toute proche était évitée en raison de l’opposition du maire de la ville, Pierre-Etienne Champion, qui craignait, raconte le livre Voies de communication des temps gallo-romains au XXe siècle, pour «ses vignobles, atteints dans leurs meilleurs climats» par le projet… Du coup, Lucy-le-Bois obtient un relais et se développe vite, suscitant la jalousie des Avallonnais, qui avaient pourtant vu la grande voie d’Agrippa passer par chez eux (Aballo)… Comprenant son «erreur», souligne-t-on dans le Bulletin de la société d’études d’Avallon, «le maire obtient en 1751 un embranchement d’Avallon à Vassy, achevé en 1765». Mais c’est au XIXe siècle que l’itinéraire Auxerre-Avallon va profondément évoluer et offrir à l’automobiliste du XXe siècle la route que nous connaissons. Georges Reverdy, dans son ouvrage Les routes de France du XIXe siècle, évoque les récriminations des préfets, qui jugent «urgent» de rectifier une route déjà abandonnée par un grand nombre de voituriers…

Sortie de Champs-sur-Yonne sur l'ancien itinéraire (Photo: Marc Verney, mars 2014).

La rectification intervient après des années de lobbying des pro et anti-changement. En août 1839, annonce le Bulletin de la société d’études d’Avallon, une ordonnance royale de Louis-Philippe fixe le nouveau tracé sur 53 km environ par l’Auberge-Neuve, Champs, Vincelles, Cravant, Lucy-sur-Cure, Arcy-sur-Cure, Voutenay, Sermizelles, Avallon jusqu’au Pont-de-Cerce. Il fallait en outre creuser un tunnel à Saint-Moré pour passer sous la côte de Chaux. C’est le plus important chantier routier du XIXe siècle; son coût est estimé à près d’un million de francs de l’époque. Sur le nouveau tracé, la chaussée passe Augy. Le pont de Champs sur l’Yonne est bâti à partir de 1844. Voilà ensuite Vincelles; les ingénieurs y ont réalisé la voie nouvelle sur l’antique mais solide voie romaine (les contournements de ces deux derniers villages ont été ouverts avant la Deuxième Guerre mondiale)… On y remarque aussi les premiers hectomètres du canal du Nivernais. Nouveau passage sur l'Yonne à Cravant. Ce fut un port très important dès la fin du XIVe siècle. Y transitaient «le sel de Franche-Comté, les vins de Bourgogne, les blés des plaines céréalières», mais aussi le bois, qui arrive des forêts morvandelles par flottage, nous indique le site yonne89.net. Le pont médiéval, effondré depuis 1726, n’a été refait qu’à la fin du XVIIIe siècle et le bourg, assoupi, ne voit plus passer qu’un trafic local (le nouveau tracé sera un sérieux coup de fouet pour l’économie de la petite cité).

A Cravant, un coin de rue emblématique de la chaussée Paris-Lyon (Photo: Marc Verney, mars 2014).
Peu après Vermenton, cette ancienne indication des grottes d'Arcy défie le temps (Photo: Marc Verney, mars 2014).

Un peu plus loin, la R.N.6 historique arrive à Vermenton en entamant la remontée de la pittoresque vallée de la Cure. C'est, dit-on, le «pays des belles collines». Anecdote (source Wikipédia): notre voyageur préféré, Victor Hugo y fut arrêté par des gendarmes zélés... Motif: «port illégal de décorations»... ce que la maréchaussée locale ignorait, c'est que le grand écrivain avait obtenu le ruban rouge de la Légion d'Honneur dès l'âge de 23 ans... Un article du Bien Public y dénombre, entre 1950 et 1965, «pas moins de 17 cafés, 12 restos et des garages». La section de Reigny à Arcy-sur-Cure est livrée à la circulation en 1846. Non loin, le site d'Arcy-sur-Cure est un des lieux français majeurs pour l'étude de la période paléolithique. Onze grottes, creusées par les flots de la Cure se succèdent dans un massif calcaire émergé à la fin du Secondaire. La première de celles-ci, explorée il y a 150 ans a révélé de nombreuses traces de présences humaines. Quelques coups de volant plus loin, le tunnel de Saint-Moré permet à la route de «couper» un méandre de la Cure. L’ouvrage, long de 227 m et de 8 m de largeur est l’œuvre d’Eugène Belgrand, un ingénieur qui se fera connaître dans les grands projets d’urbanisme de la fin du XIXe à Paris. Il est officiellement ouvert à la circulation en 1852 nous dit l’ouvrage Voies de communication des temps gallo-romains au XXe siècle. Des aménagements successifs y auront lieu, comme la suppression du passage à niveau, tout proche, la mise aux normes internationales ou encore la destruction de la cabane du gardien…

Entre Auxerre et Avallon, le site spectaculaire des grottes d'Arcy (Photo: Marc Verney, juillet 2007).

A Voutenay et Sermizelles, les chaussées sont réalisées à partir de 1846. Le nom de ce dernier village viendrait du peuple des Sarmates, installé vers 275 par les Romains en ces lieux pour défendre la voie d'Agrippa. Une déviation, construite avant la Deuxième Guerre mondiale permet là assi d'y éviter de gênants passages à niveau. Pas très loin, c'est également l'embranchement avec la N151 historique (auj. D951), qui mène à Vézelay (visite recommandée). Un tantinet plus haut sur la route, voilà Avallon qui apparaît à notre vue après une longue suite de faux-plats. L'endroit s'est lui aussi développé grâce à la présence de la voie romaine Lyon-Boulogne-sur-Mer. Un castrum y aurait été installé et peuplé d'une garnison de vétérans chargés de maintenir la paix alentours. On note d'ailleurs, sur la Table de Peutinger, l'une des premières cartes routières à avoir existé, la mention d'une cité appelée Aballo. «On sort d'Avallon par la rue de Lyon», nous précise le Guide Bleu de la France automobile de 1954. C'est, à peu de chose près, le tracé de la voie d'Agrippa, écrit en 2008 le site internet de la cité.

R.N.444: LA BELLE MORVANDELLE
Entre Troyes et Château-Chinon , la route nationale 444 de 1959 relie Chaource, Tonnerre, Avallon et Lormes... un détour de charme parmi la verdure et les collines (lire)

R.N.151: EN COEUR DE FRANCE (II)
La deuxième partie de la N151 de 1959 part de Châteauroux et se dirige en direction de Vézelay en Bourgogne en sautant la Loire. Historique! (lire)

«La route de Lyon, nous signale l’ouvrage Avallon, ancien et moderne, passe sur la chaussée de l’ancien étang des Minimes, puis, par une pente douce monte sur le plateau de Chassigny». Au lieu-dit le Pont-de-la-Cerce, la R.N.6 historique retrouve l’ancien tracé de la route royale du XVIIIe siècle… C’est aussi, à quelques kilomètres, par une étonnante coïncidence l’aboutissement provisoire –de 1964 à 1969- d’un tronçon de l’autoroute du Sud. Le bitume traverse maintenant un plateau cultivé, peu vallonné. Voici le village de Cussy-les-Forges. Une carrière de granit y aurait été exploitée, nous dit Wikipédia, à l'époque gallo-romaine pour la construction de la voie d’Agrippa. Le contournement par le nord, étudié dès les années trente, sera mis en service au milieu des années cinquante. Plus loin, le bourg de Sainte-Magnance, situé au fond d’une cuvette, a longtemps vécu de cette particularité géographique. S’y développait effectivement, nous précise la Description des villes et campagnes du département de l’Yonne, une industrie très lucrative du cheval de renfort. La plupart des habitants s’y adonnaient, y compris avec des bœufs! Et voilà la Côte d’Or! A Rouvray (on y conserve une borne royale), village contourné dès 1938, se trouvait le premier restaurant Courtepaille de France qui y a ouvert ses portes au début des années soixante.

R.N.454: L'ECHAPPEE BUCOLIQUE
La RN454 de 1959 relie Cussy-les-Forges à Recey-sur-Ource dans un inoubliable délice de balade champêtre. Et avec un incroyable terminal forestier...(lire)

Amorce du contournement de Cussy-les-Forges (Photo: Marc Verney, mars 2014).

R.N.70: AU GRAY DE LA SAONE!
Entre Bourgogne et Franche-Comté, la route n°70 traverse Dijon, capitale des grands duc d'Occident. Un voyage dans l'histoire. (lire)

Le lieu-dit La Croisée marquait l’intersection, d’où on laissait partir, à gauche, l'embranchement pour Dijon (N70, auj. D70) qui rejoint la nationale 5 à Vitteaux. C’est là qu’ouvrit, au début des années cinquante, le premier Restoroute de France, pionnier d’une chaîne qui aura des déclinaisons à Montélimar (N7), Chambray-lès-Tours (N10) ou… Nantua (N84)! Là encore, la morphologie de l’endroit a bien changé: la réalisation d’une déviation de la N6 a repoussé d’un bon kilomètre l’embranchement de Dijon. Avant les années cinquante, la route de Lyon filait tout droit vers Bierre-en-Morvan en traversant deux passages à niveau que la chaussée moderne évite désormais en passant plus à l’est. L’occasion de rouler sur du vrai bitume ancien, étroit et bien bosselé, il est vrai… Voilà maintenant La Roche-en-Brénil, puis Chanteau, où la nationale historique de 1959 a aussi bénéficié d’un chantier d’amélioration lui évitant deux autres passages à niveau.

L'ancienne R.N.6 vers Bierre-en-Morvan (Photo: Marc Verney, mars 2014).

Nous sommes indéniablement sur la partie la plus sauvage du trajet de la route nationale 6 (D906). Saulieu est l'une des grandes étapes de la route Paris-Côte d'Azur. A 258 kilomètres de Paris, la petite cité du Morvan (514 m d'altitude) est, nous dit le Guide Bleu de 1954 «une agréable station d'été et un relais gastronomique fameux». L'ouvrage y recense sept restaurants et hôtels dignes d'intérêt... Rabelais, lui, nous raconte le Guide littéraire de la France, était déjà un client fidèle des auberges de Saulieu, tout comme la marquise de Sévigné, qui, sur la route de Vichy, avoua s'y être grisée pour la première fois de sa vie... Au XVIIIe siècle, la vocation de Saulieu ville étape s’affirme: son relais de diligence comptera jusqu’à 200 chevaux… En 1926, nous annonce l’ouvrage Saulieu et son canton, lors de la mise en place des étoiles dans le guide Michelin, deux adresses de Saulieu se distinguent: l’Hôtel de la Poste et La Côte d’Or. Ce dernier endroit deviendra, sous la houlette du chef Alexandre Dumaine, entre 1931 et 1963, l’une des adresses les plus prestigieuses de la route nationale 6 historique. L'arpenteur de la N6 historique aura, de son côté, remarqué l'ancienne borne impériale située non loin de l'office de tourisme de la cité. Un dernier mot sur Saulieu: c'est le lieu de naissance du sculpteur animalier François Pompon et de Claude Courtépée, auteur d'une célèbre Description générale et particulière du duché de Bourgogne. D’ailleurs, dans cet ouvrage, il indiquera l’origine romaine du nom de Saulieu: Sedis Locus, soit le «lieu de relais». Aujourd’hui, la traversée du Morvan a retrouvé son calme. Ce qui amène de nombreux passionnés de l’automobile et des routes à y célébrer les années «bagnole», entre Rouvray, Saulieu et Arnay-le-Duc…

Marc Verney, Sur ma route, mai 2014

A VOIR, A FAIRE

Villeneuve-sur-Yonne:
que ce soit en venant du nord ou du sud, on ne voit qu'elles: les portes (de Sens ou de Joigny) faisaient partie du système défensif de Villeneuve-sur-Yonne. Leur construction a débuté au XIIIe siècle; il ne faut pas hésiter à y entrer: vous y découvrirez des musées! Celui évoquant l'histoire de la ville se trouve à la porte de Joigny. Bâtie au XIIIe siècle sous le règne de Philippe Auguste, l'église Notre-Dame de l'Assomption, de style gothique, possède une façade Renaissance et de beaux vitraux, dont certains datent du XIIIe.
Joigny: de très nombreuses maisons à pan de bois dans le quartier situé entre Saint-Thibault et Saint-Jean (dont les maisons dites du Pilori, de l'Arbre de Jessé ou du Bailli); l'église Saint-Thibault (achevée juste avant l'incendie de 1530); l'église Saint-Jean (XVIe) et sa belle voûte en berceau, oeuvre de Jean Chéreau, que l'on a déjà vu à l'oeuvre à Villeneuve-sur-Yonne; le château des Gondi, les comtes de Joigny (édifié de 1569 à 1608); la porte du Bois, la seule des quatre portes du XIIIe siècle ayant résisté au temps. Les Joviniens passaient par là pour aller chercher en forêt d'Othe du bois d'oeuvre et de chauffage. Du pont sur l'Yonne, jolie vue sur l'ensemble de la ville.
Auxerre: le centre historique est classé comme secteur sauvegardé dans sa quasi-totalité (67 hectares). On y trouve de très nombreuses maisons du Moyen-Age. Il ne faut pas manquer de contempler la belle tour de l'Horloge du XVe siècle située au centre piétonnier du vieil Auxerre. Le musée Saint-Germain, qui se trouve dans une ancienne abbaye, abrite les collections préhistoriques, gallo-romaines et médiévales de la ville d’Auxerre. La construction de la cathédrale Saint-Etienne débuta en 1215 sous l'épiscopat de Guillaume de Seignelay. L'édifice se repose sur un vaste édifice roman dont subsiste toujours aujourd'hui la crypte du XIe siècle. On peut se rendre dans le charmant quartier de la Marine qui perpétue la mémoire des coches d’eau qui quittaient Auxerre pour Paris.
Escolive-Saint-Camille: on peut jeter un œil sur son site archéologique où les fouilles, conduites depuis une cinquantaine d’années, ont révélé une occupation des lieux depuis le Néolithique.
Irancy: non loin de l’ancienne route royale, il ne faut pas hésiter à rendre visite aux vignerons de ce joli village, blotti au pied de ses vignes.
Cravant: lieu d’une terrible bataille, en 1423, entre Français et Ecossais, d’un côté, et troupes anglo-bourguignonnes de l’autre. Jolie promenade à faire dans le bourg médiéval.
Vermenton: deux kilomètres après ce bourg, sur l’ancienne nationale, voilà l’abbaye de Reigny, fondée le 30 novembre 1134 sous l'autorité de Bernard de Clairvaux.
Arcy-sur-Cure: vaste ensemble de cavernes creusée par la rivière Cure où l’on trouve stalactites, stalagmites, deux petits lacs et des peintures rupestres. A moins d’un kilomètre de là, se trouve le manoir de Chastenay. Un peu plus loin, on pourra voir le camp romain fortifié de Cora (muraille) qui défendait la voie d’Agrippa.
Avallon: quelques rues anciennes bien restaurées avec de belles maisons anciennes, la tour de l’Horloge, la collégiale Saint-Lazare… On peut faire aussi un petit tour sur les anciens remparts, dominant la bucolique vallée du Cousin (pique-nique conseillé aux beau jours!). On trouve également à Avallon, un émouvant musée du Costume. A quelques kilomètres, ne pas manquer la visite de la basilique et du village de Vézelay, sur sa charmante colline.
Saulieu: haut-lieu de la R.N.6 historique la petite ville se laisse littéralement déguster au fil de ses voies… Les anciennes et prestigieuses adresses fleurissent à tous les coins de rue… Quelques unes semblent cependant bien défraîchies de nos jours! Saulieu fête la R.N.6 chaque année en mai. Des passionnés des routes anciennes y sont à l'oeuvre: ne pas manquer la publicité Caltex restaurée à l'entrée du bourg et toutes les anciennes bornes disposées autour de l'office du tourisme…
R.N.77bis: LA TRAVERSEE DU MORVAN
La RN77bis de 1959 relie Nevers à Sombernon en passant par le Morvan. Une route de jolies courbes à suivre ici (lire)

R.N.80: UN TRAVAIL DE (GALLO) ROMAINS!
Entre Châtillon-sur-Seine et Cluny, la route n°80 rencontre de belles cités de caractère et zigzague au milieu de paysages nobles et sereins marqués par la patine du temps... (lire)

AUTOUR DE LA R.N.6 HISTORIQUE...

AUXERRE-SAULIEU
Du côté d’Auxerre, la N6 historique entre dans la partie vallonnée de l’Yonne. Les reliefs, tailladés par de charmants cours d’eau, se courbent sous le regard. Une certaine douceur de vivre! (lire)

MEURSAULT-SAULIEU-AVALLON
Voilà un coin qui nous plait bien! Du paysage bucolique a n'en plus finir et des petites routes qui tournicotent sans arrêt. Des virages et des vieux panneaux entre Beaune et Saulieu (lire)

SAULIEU: DU VIEUX-NOUVEAU...
De drôles de pancartes envahissent les rues de villages bourguignons voisins de la N6. Thierry Dubois, amateur d'anciennes routes, s'explique pour Sur ma route (lire)