Réalisation du document: MV, janvier 2010 (avertissement: ce dessin -cliquable- ne doit pas être interprété comme une carte fidèle mais comme un schéma d'ensemble!).
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Panneau Michelin à Moloy. La nationale 396 (auj. D996 en Côte d'Or)) a un parcours fort long en 1959: elle relie Vitry-le-François à Bourg-en-Bresse en passant par Bar-s-Aube, Dijon, Seurre, Louhans... On y reviendra (photo: MV, juillet 2008).
Documentation écrite utilisée:, Atlas Michelin des Grandes Routes de France (1959), Atlas routier Michelin France 2007, Guide du Routard Bourgogne (Hachette, 2009), Guide du Routard Franche-Comté (Hachette, 2008-2009), Guide Bleu Bourgogne Lyonnais (Hachette, 1965), La Bourgogne, Albert Colombet (Delta 2000, 1982), Wikipédia, et les documents touristiques des endroits concernés.
Plaque Michelin située à Selongey, un peu au nord du parcours proposé (photo: MV, juillet 2008).
Plaque de cocher à Ougney (photo: EF, nov. 2009).
Très belle borne routière restaurée vers Gendrey (photo: MV, novembre 2009).


De Seine en Saine...
Saône, Saine: au fil des eaux (V)
Voilà la dernière étape. On va peu à peu laisser le pays des douix pour couper la plaine de la Saône à la hauteur de Pontailler et rejoindre la route blanche Paris-Genève par Pesmes, Mouchard et Arbois. Encore des eaux bouillonnantes, une mise au vert, des étoiles de velours, des vieilles pierres et une bâtisse inscrite au patrimoine de l'humanité pour finir... ce joli tour -qui prend fin à l'horizon Jura- ne manque pas de souffle!! Ni de sel, d'ailleurs...

La source de la Bèze: un lieu plein de romantisme. En cliquant sur l'image vous poursuivez sur la route blanche Paris-Genève à la hauteur de Montrond (photo: Marc Verney, novembre 2009).

En laissant derrière nous la source de la Seine en direction de la vallée de l'Ignon, on ne change pas uniquement de lieu géographique, on passe d'une mer à l'autre... En effet, n'oublions pas les mots d'Henri Vincenot (on est juste à côté de la patrie de l'écrivain) qui disait que par là se trouvait le "toit du monde occidental"... "Une goutte pour la Manche, une goutte pour l'Atlantique, une goutte pour la Méditerranée" disait-il encore de manière très imagée en parlant du partage des eaux de la région qui, effectivement, partent dans les trois directions citées... En termes plus techniques, on sort du bassin de la Seine (les eaux se jettent en Manche) pour entrer dans celui du Rhône, dont les eaux irriguent la Méditerranée.

Paysage du nord côte d'orien. "La Bourgogne n'a pas de cadre. Rien ne la contient. Elle ne s'étend pas, elle se lève, elle se dresse, et se termine sur la vie qui circule et entraîne dans le Monde". (Gaston Roupnel). Photo: EF, novembre 2009).

Les sources de l'Ignon se trouvent au fond d'un vallon boisé. La particularité des eaux est de contenir un peu de gaz carbonique. Du coup, le liquide dissout le calcaire dans le sol pour le redéposer à l'extérieur, constituant de mignons gradins de tuf... Une curiosité naturelle que l'on retrouve assez souvent entre Bourgogne et Franche-Comté! Quelques lieux plus au sud, sur l'ancienne RN71, Saint-Seine-l'Abbaye a été, depuis l'antiquité, un important carrefour commercial entre le nord de l'Europe et les comptoirs romains et grecs situés autour du delta du Rhône. Le village, situé sur les routes de l'ambre et de l'étain s'enrichit en 534 d'une abbaye bénédictine fondée par le moine Sigo. Ce patronyme évolue au cours des années: "Soigne", puis "Seigne" et est, plus tard, latinisé en "Sanctus Sequanus" en hommage à la Seine, toute proche... L'abbatiale est construite à partir du XIIIe siècle. Du monastère, il ne reste que des bâtiments du XVIIIe siècle. Une jolie vue du bourg: grimper au soleil couchant sur la route de Troyes et regarder en contrebas les derniers rayons de l'astre du jour caresser le sommet du clocher de l'abbatiale! Divin!

A Moloy, il restait encore de nombreux panneaux Michelin en juillet 2008 (photo: Marc Verney, juillet 2008).

Juste à côté des sources de l'Ignon
, le village de Poncey possède un intéressant petit patrimoine: deux jolis lavoirs à arcades et l'église Saint-Barthélémy, construite en forme de croix grecque. A Pellerey, il faut suivre la départementale 6 jusqu'à Lamargelle (vestiges d'un donjon) et la D901 jusqu'à Moloy (fresques du XVe dans l'église). On y croise l'ancienne N396, une petite nationale au grand parcours: en 1959, elle joignait en effet Vitry-le-François à Bourg-en-Bresse! Continuer en direction d'Is-sur-Tille. A côté de l'itinéraire voilà Saulx-le-Duc, ou se dressait un château puissant, détruit sur ordre d'Henri IV. Se rendre à Diénay, puis arriver à Is-sur-Tille. Là, on pourra y voir quelques belles maisons Renaissance; l'une aurait donné asile à Henri IV au soir de la bataille de Fontaine-Française (5 juin 1595). La petite cité aura décidément été marquée par les guerres: c'est ici, en 1917, que l'armée américaine installe l'un de ses plus importants camps en France (Camp Williams). Les vingt-deux entrepôts, les trente-deux kilomètres de quais virent passer près de deux millions de soldats US et environ quatre mùillions de tonnes d'équipements divers...

RN74: de l'eau dans le vin...
En 1959, la route nationale 74 relie l'Allemagne à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) en passant notamment par Sarreguemines, Nancy, Langres, Dijon, Beaune... (lire)

Il faut quitter Is-sur-Tille par la D959 (ancienne N459). Après Marcilly-sur-Tille, voilà Til-Châtel, située à cheval sur le route Langres-Dijon (ancienne N74). Le bourg possède d'anciennes demeures (XIVe-XVIe siècles) et une belle église romane du milieu du XIIe siècle. Une longue ligne droite de plus de trois km mène à Lux (château des XVIIe et XVIIIe siècles), puis voilà, sur la gauche, la forêt de Velours. Un bien chouette nom pour 2000 ha de bois parsemés d'étoiles (le croisement des chemins desservant les parcelles)... A l'Etoile-de-la-Duchesse, une petite clairière regroupe quelques fermettes bâties en 1820 sur le modèle de la bergerie de Marie-Antoinette à Versailles... On y a aussi tourné plusieurs scènes du film L'insoutenable légèreté de l'être de Philip Kaufmann. Ah... Inoubliable Juliette Binoche!!!

La source de la Bèze, qui s'écoule au coeur d'un village fortifié au XIIIe siècle (il reste deux tours), est un des endroits les plus romantiques qui soient. L'eau sort puissamment (1200 à 1500 litres/seconde) d'une colline boisée après avoir cheminé sous terre (grotte et rivière -visite marrante en barque au printemps et en été). De l'abbaye de Bèze, il ne reste guère que le bâtiment de l'école monastique... Onze kilomètres au nord, voici Fontaine-Française (Française... parce que c'était une enclave de la couronne de France au sein du duché de Bourgogne). Le château, qui a vu passer Voltaire, Rousseau, Mmme de Staël, Mme Récamier a été construit en 1754. Beau parc à la française. Par la D27 et le village de Fontenelle on rejoint Beaumont-sur-Vingeanne et sa belle maison édifiée au XVIIIe siècle par le chapelain de Louis XV.

Sur les bords du canal de la Marne à la Saône (photo: Marc Verney, novembre 2009).

Nous voici aussi sur les bords du canal de la Marne à la Saône que l'on peut suivre par Cheuge (pont-levis du XIXe et lieu de tournage de La Veuve Couderc) jusqu'à Talmay, le village héberge un donjon du XIIIe et un château classique du XVIIIe siècle, avec parc et jardins à la française. Six kilomètres plus au sud, on passe la majestueuse Saône à Pontailler pour prendre la direction de la Franche-Comté par l'ancienne N459. On arrive à Pesmes, un des 148 "plus beaux villages de France". Cette ancienne place forte, qui domine l'Ognon d'une bonne cinquantaine de mètres, située sur la voie Gray-Dole a eu une histoire mouvementée avant de devenir française en 1678. De ce passé tourmenté, restent les vestiges du château, l'église Saint-Hilaire de vieilles demeures et maisons vigneronnes...


Il s'agit maintenant de prendre la direction de la vaste forêt de Chaux par Thervey (non loin de l'abbaye d'Acey), Ougney, Taxenne, Gendrey. On coupe le Doubs à Dampierre pour entrer dans la forêt après Rans, sur la D31. Une longue ligne droite nous emmène à Arc-et-Senans où l'on pourra admirer les fabuleuses salines, construites par Claude-Nicolas Ledoux et mises en service en 1779. Les bâtiments sont l'un des rares exemples d'une architecture générée par les théories des Lumières. A voir absolument, le portail d'entrée (nombreuses références à la franc-maçonnerie), la cour, la maison du directeur... Notre promenade nous fait désormais rejoindre la route blanche par Mouchard, Arbois (étape conseillée) et Montrond. De là suivre la N5 jusqu'à Champagnole. Enfin, pour rejoindre les bords de la Saine, suivre la D127 jusqu'à Syam.

On approche des belles salines d'Arc-et-Senans (photo: Marc Verney, novembre 2009).

Marc Verney, Sur ma route, janvier 2010



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Champagnole-La Faucille
Dans le Haut-Jura... la route impériale virevolte entre les monts... C'est beau à chaque tournant! Le col de La Faucille (1323 m) se camoufle entre les sapins... (lire)