Panneau Michelin du col des Montets (photo: MV, juillet 2012).
AVERTISSEMENT: les textes, photos et dessins de ce site sont soumis au droit d'auteur. Pour toute autre utilisation, contacter l'auteur de Sur ma route. Merci de votre compréhension...
La belle couverture du dépliant publicitaire des années trente de la «route blanche», ou «la route des neiges» de Paris à Genève et au Mont-Blanc .
A la frontière franco-suisse, à Möellesulaz, rue de Genève (photo: MV, juillet 2012).
Vers Vétraz-Monthoux. Les anciens panneaux Michelin rescapés arborent tous ici la jolie croix blanche de Savoie (photo: MV, juillet 2012).
Inscription sur le parapet du pont traversant la Menoge (photo: MV, juillet 2012).

LIEUX TRAVERSES PAR LA ROUTE BLANCHE (1959):
Genève (N5)
Möellesulaz (ou Moillesulaz)
Annemasse (N206)
Arthaz
Nangy
Findrol (N203)
Contamine-sur-Arve
Bonneville
Vougy
Marnaz
Scionzier
Cluses (N202)
Balme
Magland
La Perrière
Oëx
Sallanches
Domancy
Le Fayet (N202)
Le Châtelard
Les Montées-Pélissier
Les Houches
Les Bossons
Chamonix-Mont-Blanc
Les Praz
Les Tines
Argentière
Trélechamp
Le Buet
Le Nant
Vallorcine

SOURCES ET DOCUMENTS: Atlas des grandes routes de France, Michelin (1959); carte n°23 Genève-Bern, Michelin (1971); carte n°26 Martigny-Milan, Michelin (1951); carte n°74 Lyon-Genève, Michelin (1933); Guide Vert Alpes-Savoie-Dauphiné, Michelin (1974); «Histoire du tourisme dans la vallée du Trient», Myriam Perriard-Volorio, Annales valaisannes (1996); Itinéraire descriptif et historique de la Suisse, Adolphe Joanne, L. Maison, éditeur des guides Richard (1853); Itinéraire descriptif et historique de la Suisse, Adolphe Joanne, Imprimerie générale de Ch. Lahure, Hachette (1865); «Le bassin de Bonneville (Haute-Savoie)», Paul Méjean, Revue de géographie alpine (1928); Le Mont-Blanc express, Pierre-Louis Roy, Glénat (2008); Mont-blanc: conquête de l'imaginaire, Marie-Christine Vellozzi, ‎Marie-Thérèse Vercken, La Fontaine de Siloé (2002); «Un habitat de transition: Vallorcine», Jean Robert, Revue de géographie alpine (1936); William Windham et Pierre Martel: relations de leurs deux voyages aux glaciers de Chamonix (1741-1742), impr. de Bonnant (Genève) 1879; annemasse.fr; chamonix.fr; chamonix.net; cluses.fr; haute-savoie.gouv.fr; histoiresdebaladesatiredailes.fr; histoire-passy-montblanc.fr; leshouches.com;. Remerciements: Inventaire des voies de communication historiques de la Suisse (IVS); Persée, Géoportail de l’IGN, CartoMundi, Wikisara, Wikipédia.
Cluses sur une carte postale du XIXe siècle. En cas de soucis de droits sur cette image merci de prévenir l'auteur du site.
Plaque de la "rue des Allobroges " à Sallanches (photo: MV, juillet 2012).
Entrée de la vallée de Chamonix (photo: MV, juillet 2012).
Vers Chamonix (photo: MV, juillet 2012).
A VOIR, A FAIRE
Genève: une ville impressionnante à l’histoire millénaire… Idéalement située à un coin du lac Léman, ce n’est pas qu’un paradis pour milliardaires et fonctionnaires des Nations unies… Une visite à pied de la vieille ville s’impose. Voici la promenade de la Treille, sur les anciens remparts, l’hôtel de ville et sa tour Baudet, l’ancien arsenal et ses mosaïques racontant de grandes heures de la ville, puis la maison Tavel, qui est la plus ancienne demeure de Genève (fin XIIIe) qui renferme le musée du Vieux-Genève. Non loin, voilà la cathédrale saint-Pierre et son important site archéologique. Derrière le Palais de justice et l’ancienne place du Bourg-de-Four, voilà le musée d’Art et d’Histoire, le plus visité des musées de la cité. Les touristes intéressés par le fait religieux ne manqueront pas le musée de la Réforme et le mur des Réformateurs situé dans le parc des Bastions. Nous conseillons également une promenade le long des quais, depuis les bains des Pâquis, en passant par le port des Mouettes, le pont du Mont-Blanc jusqu’à l’Horloge fleurie, le Jardin anglais et le jet d’eau, situé en face du quai Gustave-Ador. Rive droite, voici le Palais Wilson, qui a abrité la Société des Nations et le palais des Nations, actuel siège européen de l’ONU. Non loin, le Jardin botanique offre 28 ha de verdure au promeneur… Le visiteur à la recherche de dépaysement visitera Carouge, de l’autre côté de l’Arve, ancienne cité sarde, construite par le royaume de Piémont-Sardaigne pour concurrencer Genève. Enfin, à 14 km de Genève (vers Evian), en bordure de lac, voilà Hermance, charmant village dont l’adorable quai donne sur l’azur du Léman et les crêtes bleutées du Jura.
Annemasse: l’office du tourisme des Monts de Genève vous informe sur les activités à faire sur les petites montagnes qui environnent la métropole helvétique, les Voirons, le mont Salève et la montagne de Vuache. L’accès au mont Salève (1379 m) est particulièrement facile, un téléphérique dessert l’arête sommitale; il y a de nombreuses promenades à y faire. A noter que c’est le «berceau» de la varappe qui y est pratiquée dès le XIXe siècle.
Bonneville: Près du pont sur l’Arve (1862-66), on regardera la colonne érigée en 1826 en l'honneur de Charles-Félix de Savoie, à l'occasion de ses travaux d'endiguement de l'Arve. A voir, l’église néo-classique Sainte-Catherine, la maison des Têtes (1731), la rue du Carroz, le château… A côté, la Roche-sur-Foron et son vieux quartier médiéval; Faucigny et les ruines du château du même nom, des seigneurs qui se rallient à la Savoie en 1355. Randonnées sur le Môle, montagne qui attira les premiers visiteurs de Genève, au XVIIIe siècle.
Cluses: le musée de l’Horlogerie et de Décolletage. Installé dans une ancienne fabrique horlogère, ce musée propose un ensemble unique d’instruments de mesure du temps qui racontent la quête de la précision horlogère...
Oëx-Luzier: la cascade de l’Arpenaz, haute de 270 m.
Sallanches: Détruite par un incendie en 1840, la ville a été reconstruite –en style néo-classique sarde- à l’image (en réduction évidemment) de la ville de Turin. A voir, l’église Saint-Jacques, au Château Rubins, l’Observatoire des Alpes. Non loin, Combloux et son église Saint-Nicolas.
Le Fayet: Nous voici sur le territoire de la commune de Saint-Gervais, 580 m-4810 m… puisque le mont Blanc est sur cette commune… (même si l’appartenance dudit sommet est très discutée, entre Français et Italiens…). En faisant le détour par Saint-Gervais (4 km), on ira voir l’église baroque (fin XVIIe) et les alentours (anciens hôtels)… Au Fayet, voici le parc thermal et le fameux T.M.B. un tramway à crémaillère qui escalade des pentes à 9% jusqu’au Nid d’Aigle (2372 m), non loin du glacier de Bionnassay (magnifiques vues sur le massif du Mont-Blanc. Domaine skiable relié aux stations des Houches et de Megève-Combloux.
Les Houches: Le musée Montagnard, installé dans l'une des plus anciennes maisons du chef-lieu, présente une importante collection d'objets agricoles anciens utilisés aussi bien dans les fermes de village que dans les chalets d'alpage. Dans ce musée, trois pièces de l'habitat traditionnel sont reconstituées et redonnent vie au patrimoine rural local. A huit kilomètres des Houches, l’alpage de Merlet, perché à 1500m d’altitude au dessus de la vallée de Chamonix, étonne d’abord par son panorama à couper le souffle sur le massif du Mont-Blanc... Puis des promenades organisées permettent de découvrir le parc animalier. En été, randonnées, en hiver ski alpin sur un vaste domaine accessible par le téléphérique de Bellevue. A côté, le village de Servoz et les gorges de la Diosaz.
Chamonix: Une petite ville terriblement touristique en toutes saisons… La cité, qui a brûlé en 1885, ne conserve que peu de vestiges de son passé. Il faut aller au musée Alpin: son exposition permanente invite le visiteur à voyager dans l'histoire de la vallée de Chamonix grâce à ses collections évoquant les débuts de l'alpinisme et la conquête du mont Blanc. Le musée est établi dans l'ancien hôtel de luxe Chamonix Palace, ouvert en mai 1914. Une visite à la mer de Glace par le train à crémaillère du Montenvers est indispensable. Téléphériques et télécabines permettent d’accéder à l’aiguille du Midi (3777 m), au Brévent et à la Flégère. Alpinisme et randonnées en été (le Tour du Mont-Blanc est la promenade sportive en itinérance mythique des Alpes sur des sentiers de grande randonnée). Ski en hiver.
Argentière: ski sur le domaine fabuleux des Grands-Montets, randonnées estivales vers la réserve naturelle des Aiguilles-Rouges (chalet au col des Montets).

Vallorcine: une succession de hameaux très retirés. Ski et randonnées. A deux pas de la frontière, une maison traditionnelle, remontant au début du XVIIIe siècle, restaurée, située dans le hameau de Barberine, abrite divers souvenirs de la vie des Vallorcins d’autrefois. On peut parcourir le «chemin des diligences», qui a relié, dès 1792 (dixit chamonix.fr), Martigny à Chamonix par le col des Montets. Il permet de parcourir les hameaux de Vallorcine qui ont su conserver authenticité et traditions.
A Chamonix. Ce monument, comme beaucoup de gens le croient, ne représente pas les vainqueurs du plus haut sommet d'Europe mais le guide Jacques Balmat indiquant le point culminant du mont Blanc à Horace-Bénédict de Saussure, scientifique genevois considéré comme le fondateur de l'alpinisme (photo: MV, juillet 2012).
AUTRES LIENS: la page Wikipédia de la R.N.506 (lire) ou la page Wikisara de la "route blanche" (lire)

En route vers le Mont-Blanc
BELLE «ROUTE BLANCHE»!
Le site internet Sur ma route est né il y a maintenant plus d’une quinzaine d’années avec la «route blanche», cet itinéraire qui emprunte majoritairement la R.N.5 historique, entre Paris et le Jura. A l’époque, les réseaux sociaux n’étaient pas aussi prégnants dans le paysage multimédia mondial et ce site a pu aller de l’avant, cahin-caha, sur les chaussées de l’est de la France, en vous racontant leur histoire, et celle des hommes qui ont pu rendre possible cette magnifique mobilité qui nous manque tant, en cette période de pandémie… Etonnament, les derniers arpents de la vraie «route blanche» ont toujours manqué à ce vénérable site Sur ma route afin d’achever correctement le voyage depuis Paris… En 1959, cet ultime trajet, «mix» de plusieurs nationales (R.N.505, R.N.203, R.N.202, R.N.506…) relie Genève à Chamonix, et s’élance à l’assaut des Alpes. A l’époque, le tunnel sous le mont Blanc n’est encore qu’un formidable chantier. L’unique échappatoire à la vallée de Chamonix est d’aller vers Argentière pour grimper au col des Montets puis atteindre la Suisse après Vallorcine, rejoindre le col de la Forclaz et Martigny, ville située à quelques kilomètres de Saint-Gingolph, terminus de la R.N.5 historique... La boucle est bouclée!

L'ancienne R.N.506 au-dessus d'Argentière, à la descente du col des Montets (photo: Marc Verney, juillet 2012). En cliquant sur l'image vous retrouvez la page index de ce site.

Notre «route blanche» s’échappe de l’itinéraire Paris-Saint-Gingolph dans Genève intra muros. Au lieu d’emprunter le quai Gustave-Ador depuis le quai du Général-Guisan, il faut s’orienter vers la rue François-Versonnex puis l’avenue Pictet-de-Rochemont en suivant les directions Annemasse et Chamonix. Cette chaussée est très ancienne, dit l’Inventaire des voies de communication historiques de la Suisse (IVS). La voie «est aménagée par les Romains à la fin du Ier siècle jusqu'à Passy (Haute-Savoie), face au Mont-Blanc, avec une intervention de Vespasien pour le bornage, elle est restaurée au début du IVe siècle», écrit l'IVS pour cet itinéraire dont on a retrouvé des traces en 1935 à Moillesulaz, côté France. Au Moyen Age, continue l'IVS, sa fréquentation est attestée par la présence d'une maladière à Chêne. Cette localité, formée de Chêne-Bougeries et de Chêne-Bourg, n'était cependant que peu développée à cette époque. Ce village prend de l'importance à la fin du XVIIe siècle. Chêne-Bourg, placé de l'autre côté de la rivière Seymaz, appartient au royaume de Sardaigne, et se trouve promu au rang de ville frontière. Un relais et marché «aux portes de Genève qui connaît une intense activité artisanale et commerciale avec de nombreuses auberges» jusqu'en 1772, date à laquelle cet essor est freiné par la création de la ville de Carouge par le royaume de Piémont-Sardaigne, poursuit l'IVS.

Les derniers kilomètres de la «route blanche», entre Genève et Chamonix dessinés sur un dépliant touristique de cet itinéraire. Le document date des années trente, époque à laquelle un gros effort promotionnel a été fait autour de cette route Paris-Genève-Chamonix
Carrefour dans le centre de Genève. A gauche, la direction d'Evian et l'ancienne R.N.5, qui Gustave-Ador, à droite, la «route blanche» touristique vers le Mont-Blanc, rue François-Versonnex (photo: MV, juillet 2012).

En 1816, le territoire genevois s'étend jusqu'au Foron et c'est le hameau de Moillesulaz qui se trouve partagé par la frontière. «En 1738, il ne s'agit que d'un lieu-dit; en 1750, on y trouve quelques maisons, mais en 1780, Moillesulaz compte déjà 150 habitants, qui seront 400 en 1801», raconte l'Inventaire des voies de communication historiques de la Suisse. «Le début du XXe siècle, écrit encore l'IVS, voit les premiers lotissements de villas au nord de la route, qui compte de nombreux cafés, ainsi que l'hôtel de Savoie. A la fin des années 1940, Moillesulaz est le noyau le plus important de la commune, village-rue le long de la "rue de Genève", qui mesure alors 9 mètres de large, avec des maisons contiguës». Jusqu’à la frontière française, les ponts et chaussée suisses aménagent peu à peu cet axe, qui a longtemps fait office de frontière entre Genève et Savoie. En 1832, le Département des travaux publics y réalise le premier trottoir, qui n'est tout d'abord qu'une simple élévation de terrain, entretenue avec la «râclure» de la route; des bordures en pierre viendront plus tard. Puis, dès les années 1870, le gravier qui recouvre la chaussée est remplacé par du macadam sur les parties les plus fatiguées de la route. L’ère de l’automobile impose l'élargissement de cette voie qui doit répondre aux impératifs de la circulation grandissante avec le percement du tunnel du Mont-Blanc (inauguration en 1965). L'ancienne route de Genève à Moillesulaz cède la place à une «pénétrante» à grand trafic -nouvel itinéraire direct reliant Genève à l'Italie du Nord- avec quatre voies de circulation automobile et deux voies en site propre pour le tramway, qui circule ici depuis l'année 1860.

R.N.5: LA ROUTE BLANCHE...
La N5 Paris-Genève-St-Gingolph a quasiment disparu à la suite du vaste déclassement des routes nationales en 2006, nous voilà vers la Suisse, le long du Léman... (lire)

Voilà maintenant la frontière française; la rue de Genève, toujours très urbanisée, prend la direction d’Annemasse. La Haute-Savoie, possession sarde, est annexée une première fois en 1792 à la France (département du Mont-Blanc) puis définitivement rattachée en 1860 à la suite du Traité de Turin. Nous voici, au XIXe, d’après la carte d’état-major publiée par le Géoportail de l’IGN sur la route départementale n°4 de Genève à Chamonix. En 1959, nous roulerons sur la R.N.505 jusqu’à Findrol. La petite cité d’Annemasse, aux portes de Genève, «est d'origine celte et romaine (Namasce) et comptait entre 800 et 1000 habitants sous l'empire romain», écrit le site municipal annemasse.fr. Plus tard, sous le Consulat, Annemasse n'avait que 600 habitants et vivait principalement de l'agriculture et des marchés de Genève. Petite anecdote: en 1853, l'Itinéraire descriptif et historique de la Suisse par Adolphe Joanne écrit qu'à Annemasse on trouvait «un poste de douaniers sardes»; on y «visite les bagages, poudre à canon et tabac prohibés»! En 1880, rapporte le site municipal, «l'aménagement de la voie ferrée Bellegarde-Evian, complétée par celle conduisant à Annecy et à Saint-Gervais va permettre le premier "décollage" d'Annemasse». Des industries s'installent dans la région malgré le régime pourtant contraignant de la Grande zone franche de 1860 qui faisait de Genève la capitale économique et commerciale de toute la Haute-Savoie du Nord. L’ancien village-rue s’étend grâce à un premier plan d’urbanisme. Dès la fin de la Première Guerre mondiale, la Grande zone franche disparaît et les industries suisses s’implantent. Un nouveau plan d'urbanisme réalisé par un ingénieur français prévoit les futures voiries et l'extension du champ urbain. Cependant, la Deuxième Guerre mondiale isole Annemasse de Genève; la cité accueille de nombreux réfugiés des zones de guerre et des activités horlogères provenant du Doubs (celles-ci perdureront jusque dans les années cinquante). Mais longtemps, c’est au sud d’Annemasse, vers le pont ancien d’Etrembières, qu’est passé le trafic de la voie antique de Genève à Passy dont nous avons déjà évoqué l’existence.

Le pont sur la Menoge (photo: MV, juillet 2012).

On quitte Annemasse par la «route de Bonneville» (D1205 aujourd’hui). La route (déjà visible sur la carte d’état-major du XIXe de l’IGN) s’approche de l’Arve puis s’appuie sur le bord du plateau pour remonter une partie du ravin de la Menoge en contrebas de Vétraz-Monthoux. Après quelques virages, on traverse cette rivière sur un ouvrage «construit en 1770, surélevé en 1850 et réhabilité en 2004», peut-on lire sur son parapet nord. Ce passage, «longtemps traversé à gué, était étroit et abrupt, nécessitant un rude coup de collier des attelages», lit-on dans l'ouvrage Mont-blanc: conquête de l'imaginaire. Dans cette région, écrivent Marie-Christine Vellozzi et ‎Marie-Thérèse Vercken, «le royaume de Sardaigne ne disposait pas du potentiel technologique ni des moyens financiers de la Monarchie française, mais, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, il apporta de notables améliorations au réseau routier régional». Ainsi, en 1766, l'intendant du Faucigny fait mettre en état la route de La Roche à Sallanches, à l'occasion de la venue du prince héritier de Brunswick, qui se rend à Chamonix. Mais le principal problème était «celui des débordements et des érosions de l'Arve et de ses affluents qui, à chaque crue, détérioraient les chemins» apprend-on encore dans Mont-blanc: conquête de l'imaginaire. Il faut cependant savoir qu’au XVIIIe siècle, il n'y avait pas de service régulier de transport entre Genève et Sallanches. Les habitants de la région n'offrirent leurs services aux voyageurs qu'une vingtaine d'années avant la tourmente révolutionnaire française... Et les premiers promeneurs et scientifiques s’arrêtaient bien souvent au Môle (1863 m), une montagne dominant Bonneville, notre première étape sur la voie du Mont-Blanc. William Windham, écrivain-voyageur, pionnier de la découverte des voies alpestres, évoque son voyage –réalisé au milieu du XVIIIe siècle- jusque-là: «Nous ne fûmes ce jour-là qu’à "la Bonneville", éloignée de quatre lieues de Genève, selon le calcul du pays, mais nous prirent six grandes heures pour les faire. Cet endroit est situé aux pieds du mont du Môle et au bord de l’Arve, entouré de hautes montagnes, couvertes d’arbres et de belles prairies qui forment une situation très agréable. Il y a un pont de pierre assez beau, mais l’inondation de la rivière en avoit emporté une partie», dit-il. L’écrivain doit certainement évoquer l’ouvrage du XVIIe siècle, qui fut par la suite restauré en 1753. Aujourd’hui, nous franchissons l’Arve sur l’actuel pont de l’Europe, construit en quatre ans, de 1862 à 1865. On y trouve la «colonne de Charles-Félix» (44 m), en hommage au roi Charles-Félix de Savoie qui fit endiguer la vallée de l'Arve à partir de 1820 afin de préserver les villages de crues dévastatrices. Dès le XIXe siècle, les rapports de l'intendant sarde du Faucigny signalent de nettes améliorations des chemins. La route de Genève à Bonneville, dit-il, «est la plus fréquentée de toutes. C'est par cette route qu'arrivent les nombreux voyageurs qui viennent visiter les glaciers du Mont-Blanc et de la vallée de Chamonix. Elle est en assez bon état; il s'y trouve encore quelques pentes rapides qu'on va adoucir», reprend Paul Méjean dans son article «Le bassin de Bonneville (Haute-Savoie)» paru en 1928 dans la Revue de géographie alpine. Chef-lieu de la province du Faucigny, «la Bonneville», comme on disait alors, mentionnent Marie-Christine Vellozzi et ‎Marie-Thérèse Vercken, «ne retenait guère l'attention des voyageurs. cité de fonctionnaires et d'hommes de loi, dominée par son massif château, son ambiance n'avait pas changé depuis l'Ancien Régime».

Vers Magland. La plaine est encore large (photo: MV, juillet 2012).

Après Bonneville, on a longtemps utilisé l’ancienne chaussée par Marignier pour rejoindre Cluses. Le Conseil général de Haute-Savoie -en 1861- a décidé la transformation du chemin de grande communication de Bonneville à Cluses par Marnaz en route départementale (D4), transférant de fait la circulation Genève-Chamonix sur cette nouvelle chaussée réaménagée. «Ces travaux d'établissement ont été, dans le bassin de Bonneville, aussi pénibles et coûteux que peuvent l'être des travaux effectués dans la région montagneuse. Les marais sont assez nombreux aux environs de Bonneville, au bas d'Ayze, à Marignier, à Thyez, à Cluses, et les routes qui les traversent sont établies en remblais sur une grande partie du parcours, ou passent sur des digues élargies à cet effet», écrit encore Paul Méjean. Plus loin en direction du Mont-Blanc, découvre-t-on encore dans cet article, si cette route apparaît en bon état jusqu'à Sallanches au début du XIXe siècle, elle exigerait «au-delà des dépenses considérables pour être mise dans un parfait état de viabilité». Pour l’heure, nous abordons Cluses par Marnaz et Scionzier, l’ancienne R.N.506 des années cinquante emprunte le tracé des actuelles D26 et D4 qui aboutissent à Cluses en franchissant le pont Neuf (réalisation 1850) sur l’Arve (avenue du Mont-Blanc). Une déviation évitant ces deux villages sera mise en service en 1959. En amont, se trouve le pont Vieux, le franchissement historique du torrent. «Le premier pont Vieux, écrit Wikipédia, a été bâti à l'époque des Romains puis rebâti au Moyen Age. Le pont actuel a été construit en 1674 et restauré en 1833». «C’est au début du XVIIIe siècle que commence l’histoire industrielle de Cluses et de sa région, écrit le site municipal cluses.fr. Vers 1715, Claude Joseph Ballaloud introduit dans son village au dessus de Cluses le travail de production de pièces d’horlogerie en sous-traitance pour les fabriques horlogères de Genève». Les habitants y trouvent de quoi compléter un maigre revenu agricole. En 1844, un violent incendie dévaste la petite cité horlogère. «Peu de bâtiments subsistent, dit cluses.fr. Cette catastrophe donne paradoxalement naissance à un "Cluses moderne". La ville est reconstruite selon un plan et un règlement d’urbanisme visant à prévenir les risques d’incendie, intégrant les règles hygiénistes en vogue à l’époque». A la fin du XIXe siècle, alors que la région est passée sous domination française, Cluses vit une petite révolution industrielle grâce à l’énergie hydroélectrique et au développement du machinisme et des usines, et compte alors plus de 2000 habitants. Le chemin de fer arrive en 1890. Puis, au XXe siècle, le décolletage, technique d’usinage utilisé dans la production horlogère, s'impose et devient une industrie à part entière en multipliant ses débouchés: industrie automobile, aviation, armement, téléphonie, électroménager...

Tout au long du chemin, les hôtels et restaurants s'affichent avec le Mont-Blanc (photo: MV, juillet 2012).

On quitte Cluses par l’étroit passage où se faufile l’Arve, entre la montagne de Chevran et les rochers de Huant. Jusqu’au Fayet, on se trouve sur le tracé de la R.N.202 historique. C’est à ce moment que le voyageur entre réellement dans le domaine montagnard. On passe Magland, puis Oëx. Là, la chaussée du début du XIXe se maintient sur la rive droite de l’Arve jusqu’à la montée vers Chamonix. A Saint-Martin, un pont la mettait en communication avec Sallanches. L’ouvrage, vraisemblablement très ancien, sera reconstruit en 1783 par Claude-Joseph Simond de Cluses. «C’est une belle arche de pierre de Magland ornée sur l’un des parapets de la Croix de Savoie et de la couronne royale avec la date 1784», écrit le site histoiresdebaladesatiredailes.fr. Des auberges et relais s’installent à Pont-Saint-Martin avant que la chaussée ne soit déplacée sur la rive gauche à la fin du XIXe siècle. On voit cette nouvelle route se dirigeant vers Sallanches sur la carte au 1:200.000 (1888) publiée par CartoMundi. La bourgade de Sallanches se forme autour d'un marché qui draine les productions agricoles des villages alentours. Au XIVe siècle, la localité est liée à celui de la province du Faucigny, dépendance depuis 1355 de la Maison de Savoie. Après la période de l’occupation française (Révolution et Premier Empire, de 1792 à 1814), la monarchie sarde y est restaurée jusqu’au rattachement définitif de la Savoie à la France en 1860. Ravagée au fil du temps par des incendies et des crues torrentielles, Sallanches est reconstruite à partir de 1840 avec l'aide de l'ingénieur François Justin qui dessine le nouveau centre en posant les bâtiments en damier autour des cours d'eau qui traversent la ville. Après la réunion du duché de Savoie à la France (1860), de nouveaux aménagements voient le jour, construction de quais, aménagement de la place principale, réseau d'eau potable, arrivée du train en 1889 (Wikipédia). Marquée par le tourisme sans cesse croissant à destination de la région du Mont-Blanc, Sallanches est décrétée «station de tourisme» en 1921.

A Sallanches, les montagnes s'imposent de plus en plus dans le paysage (photo: MV, juillet 2012).

En 1959, la R.N.202 s’oriente vers le Fayet par Domancy puis la R.N.506 «prend» le relais jusqu’au bout du trajet de la «route blanche» par le Châtelard, la Fontaine, les Montées Pélissier... Au XVIIIe siècle, aller de Sallanches à Chamonix en lourde voiture à cheval est tout bonnement impossible. Un chemin ancien à flanc de falaise, montant de Chedde à Servoz, et surplombant l’actuelle «route blanche», était tracé péniblement et atteignait le village des Chavants où l’on remarque une «allée des Diligences» (ce qui laisse à penser que cette portion était restée en service au temps des voitures à cheval). Dès le XVe siècle, l’impossibilité de rouler entre Sallanches et Chamonix inquiète les autorités locales et un projet de voie carrossable apparaît, signale Pierre-Louis Roy dans son ouvrage Le Mont-Blanc express. Mais l’absence de moyens empêche la réalisation de la chaussée. La grande difficulté du trajet, c’est le passage des gorges de l’Arve et notamment le plan des Molliers, un lieu-dit qui prendra au XVIIe le nom de «Montées Pélissier». Victor Amédée III de Sardaigne obtient en 1773 le lancement des travaux d’amélioration de ce tronçon. On vient à bout des rochers «à l’aide d’explosifs» lit-on dans l’ouvrage de Pierre-Louis Roy; du coup, précise l’auteur, «des chars à banc adaptés à la faible largeur de la voie et aux fragiles ponts sont employés pour la montée depuis Sallanches». Au début du XIXe siècle, la mise en place de diligences plus rapides depuis Genève réduit le trajet de la Suisse à Chamonix à 10 h. Le tourisme, inspiré par les premiers voyageurs du XVIIIe siècle, se développe. La visite de Napoléon III, en 1860, qui visite la Savoie, fraîchement réunie à la France, va s’avérer décisive. Effrayé par l’état lamentable du réseau routier de la région, il décrète, voit-on dans l’ouvrage Le Mont-Blanc express, la réalisation d’une route nouvelle depuis le Fayet par la rive gauche de l’Arve, la combe du Châtelard jusque vers Servoz. Un chemin roulant achevé après six ans de travaux. On retrouve cette route, de nos jours, dans le flux descendant de la multivoies R.N.205 qui draine la circulation Chamonix-le Fayet. Le flux montant roule, depuis 1981, sur le spectaculaire viaduc des Egratz qui enveloppe au plus près la montagne.

Début de la montée vers Chamonix (photo: MV, juillet 2012).
Sur le viaduc des Egratz (photo: MV, juillet 2012).
Vers Les Houches (photo: MV, juillet 2012).

Nous voici maintenant dans la vallée de Chamonix, auprès du village des Houches. «Le fond de la vallée, en forme de berceau, est couvert de prairies, au milieu desquelles passe la route, bordée de petites palissades», lit-on en 1865 dans l'ouvrage Itinéraire descriptif et historique de la Suisse. Mais c’est surtout vers les sommets que tous les regards se tournent… «Au pied de l’aiguille du Goûter, écrit le Guide Vert, l’agglomération des Houches se dissémine au fond du bassin le plus ouvert et le plus ensoleillé de la vallée de Chamonix». Le ski y devient une activité importante avec, notamment, l’ouverture du téléphérique de Bellevue en 1936. La piste «Verte» des Houches (qui porte d’ailleurs mal son nom… pour l’avoir pratiquée), est le véritable «patrimoine» hivernal de la vallée, dit le site leshouches.com; c’est en effet là que se déroulent les épreuves de coupe du monde de ski alpin. Peu après les Montquarts, l’ancienne R.N.506 (D243 aujourd’hui) repassait l’Arve sur le pont de Piralotaz (d’abord en bois puis en pierre à la fin du XIXe siècle) pour atteindre Chamonix par les Pècles. Le village n’est longtemps peuplé que par les paysans et les moines du monastère de Saint-Michel de la Cluse, dans le Piémont. Au milieu du XVIIIe siècle, le 21 juin 1741, deux anglais, William Windham et Richard Pocock, «découvrent» la Mer de Glace et inventent le tourisme alpin, écrit le site chamonix.fr. «Leur récit publié en Suisse puis à Londres dans différents journaux littéraires, fait le tour de l'Europe. La "mode" des voyages aux "glacières" est lancée», raconte encore le site municipal. En 1770, les touristes étant de plus en plus nombreux, la première auberge de la vallée ouvre ses portes, c'est l'hôtel d'Angleterre. Plus tard, le 8 août 1786, Jacques Balmat, chasseur de chamois et cristallier, et le docteur Michel-Gabriel Paccard, foulent pour la première fois le sommet du mont Blanc. L’alpinisme naissait avec cet exploit qui allait entraîner, en 1821, la création dans la vallée de la célèbre Compagnie des guides, la toute première au monde. Après la Révolution française et l'Empire, la vallée de Chamonix est sous la souveraineté du royaume de Savoie-Sardaigne de 1814 à 1860. Les premiers hôtels de luxe, qui accueillent une clientèle bien souvent anglo-saxonne, voient le jour durant cette période. Le rattachement de la Savoie à la France ne change rien à l’engouement international pour les cimes alpestres… Au contraire, la nouvelle route voulue par Napoléon III et le chemin de fer, en 1901, vont précipiter vers Chamonix des foules encore plus nombreuses, avides d’espace et de grand air… En 1924, le bourg, devenu Chamonix-Mont-Blanc, accueille les premiers Jeux olympiques d’hiver de l’histoire. «Près de 15.000 personnes assistent aux épreuves», voit-on dans Wikipédia. C’est dans l’Entre-deux-guerres que sont mis en service les grands téléphériques de l'aiguille du Midi, de Planpraz et du Brévent. «Les domaines skiables s'agrandissent au Brévent, à la Flégère en 1956, au Tour, puis les Grands-Montets sont créés en 1964», signale chamonix.fr. L'ouverture du tunnel du Mont-Blanc en 1965 favorise certes le tourisme franco-italien, mais le transport international routier va bientôt devenir un facteur de nuisance considérable pour les habitants, indique enfin le site municipal. Notre route contourne aujourd’hui le centre-ville depuis juillet 1964 (Wikisara) et les grands travaux d’aménagement des accès au tunnel du Mont-Blanc.

Le téléphérique de Bellevue, aux Houches, réalisé en 1936 (photo: MV, juillet 2012).
Le site impressionnant de Chamonix-Mont-Blanc (photo: MV, juillet 2012).

On quitte Chamonix par la «route des Praz». En 1969, cette route est abandonnée au profit d’un nouveau chemin -par le pont des Bourses sur l’Arveyron- réalisé en «recalibrant des chemins vicinaux», nous indique Wikisara. Vers Argentière et Vallorcine, la route carrossable a été réalisée de 1882 à 1886. Cette voie est en fait un deuxième accès vers la vallée de Chamonix depuis la Suisse et qui a aussi connu une grand succès touristique. A huit kilomètres de Chamonix en suivant toujours la vallée de l’Arve, voilà Argentière, autre village bien connu de la vallée. Les hôtels anciens des Glaciers et de Bellevue y «témoignent d'une activité touristique active dès les premières années du XXe siècle», signale Wikipédia. Relié à la station depuis les années soixante, le mythique domaine des Grands-Montets émoustille les skieurs amoureux de la glisse sans limites… Une curiosité attire notre regard: le tunnel du col des Montets (1883 m de longueur), creusé en 1907 pour le passage de la ligne de chemin de fer Saint-Gervais à Vallorcine, peut également accueillir du trafic automobile (cas unique en France) lors de la fermeture du col des Montets en hiver. Mais nous allons, de notre côté, emprunter la chaussée du col des Montets (1461 m) qui se caractérise par quatre forts virages en épingle à cheveu dès son entame. Autrefois, les voyageurs et paysans du coin empruntaient l’itinéraire caillouteux du col de Balme (2202 m) qui redescend, côté suisse, vers Trient. C’est en 1825, écrit Myriam Perriard-Volorio dans l’article «Histoire du tourisme dans la vallée du Trient» (doc.rero.ch) qu’un «projet de route à char, déposé par Ignace Venetz, passant par la Tête-Noire et le col des Montets» est considéré par les Valaisans. Le première réalisation fut de creuser un tunnel au travers des rochers de la Tête-Noire de 1827 à 1836, écrit Myriam Perriard-Volorio: le nouveau chemin est plus large et garni d’une balustrade. Dans les environs, se trouve une auberge, qui sera transformée en hôtel en 1851. L’endroit deviendra ensuite un important relais lorsque la chaussée sera empruntée par les voitures à cheval en 1875. C’est en effet à cette date que la route du col de la Forclaz devient carrossable de la frontière franco-suisse (Le Châtelard) à Martigny. Le tronçon Le Châtelard-Argentière via Vallorcine est, lui, déclaré viabilisé en 1887. En 1912, écrit encore Myriam Perriard-Volorio, «la route s’ouvre à la circulation automobile, d’abord seulement durant la journée et à une vitesse de 18 km/h».

A Argentière, la montagne n'est pas un vain mot (photo: MV, juillet 2012).
Vers le col des Montets (photo: MV, juillet 2012).

Le col des Montets franchi, écrit Jean Robert dans l'article «Un habitat de transition: Vallorcine», «nous retrouvons peu après bois et prairies; la vie semble renaître et de nouveau les petites taches multicolores des champs en damier entourent des bâtiments au pied des versants striés de couloirs d'avalanches. Nous sommes dans la commune de Vallorcine». C’est le dernier bourg avant le terme de notre voyage sur la «route blanche». Ici, l’influence savoyarde ne fait guère de doute: c’est dès le XIIIe siècle que les prieurs de Chamonix reconnaissent les droits et les devoirs des populations de la «vallée des ours». Mais la difficulté des communications côté Argentière fait que c’est vers le Valais que les relations les plus fréquentes s’établissent. Les premiers habitants étaient même originaires des montagnes suisses, un groupe de montagnards burgondes durs à la tache, les Walser. Preuve de la durabilité de cette relation privilégiée: «Pendant de longs siècles, dit Jean Robert, la majeure partie des paysans vallorcins partent en migration temporaire et à époque fixe pour cultiver les vignobles qu'ils possèdent dans la vallée du Rhône». Le temps a passé, les paysans se sont transformés en guides et moniteurs de ski… Aujourd’hui, le village s’installe dans une nouvelle vie, rythmée par le va-et-vient des randonneurs, skieurs, alpinistes… amoureux de ce véritable «bout du monde» un peu éloigné de la turbulente Chamonix…

Le col de la Forclaz, côté suisse. La photo a été prise par Roland Zumbühl en mai 2005 pour PicSwiss. Elle est signalée libre de droits sous les licences GNU Free Documentation License et CC-BY-SA-3.0.

Marc Verney, Sur ma route, mai 2021
Retour à l'index général (cliquez ici)