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          | Aux limites de la Haute-Garonne et du Tarn (photo: MV, mai 2013). | 
         
       
      
        
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          | Au coeur d'une végétation bucolique, cette ancienne publicité située vers St-Geniez-d'Olt a de quoi surprendre (photo: MV, mai 2013). | 
         
       
       
      Sources et documents: Atlas des grandes routes de France, Michelin (1959);  carte n°80 Rodez-Nîmes, Michelin (1969); carte n°82 Pau-Toulouse,  Michelin (1968); carte n°999 France sud-Grandes routes, Michelin (1955); Annales des ponts et chaussées: 2e partie, A. Dumas (1848); Description  du département du Tarn, suivie de l'histoire de l'ancien pays d'Albigeois,  Massol, Baurens, imprimeur du roi et libraire (1818); Etudes historiques sur  la ville de Saint-Geniez-d'Olt, Jean-Louis Étienne Bousquet, Ratery (1846); Gaillac et les Gaillacois, 20 siècles d’histoire, Editions Grand Sud  (2006); Guide Bleu de la France automobile, Hachette (1954); Lettres  sur l'histoire de Rodez, Henri Affre, impr. de Broca (1874); «L’origine de  la R.N.88», Raymond Guitard, dans Les routes du sud de la France,  ouvrage issu du colloque tenu lors du 110e congrès national des sociétés  savantes à Montpellier en 1985, CTHS (1985); Recueil de documents  statistiques. Tome 1. Routes royales, routes départementales, Direction  générale des ponts et chaussées et des mines, Impr. Royale (1837); Répertoire  archéologique du département du Tarn, Hippolyte Crozes, Imprimerie  impériale (1865); Statistique du département de la Lozère, Gabriel  Joseph Jerphanion, chez Le Clère, impr.-libr. (1802); «Un quartier  insuffisamment équipé: le Faubourg Bonnefoy à Toulouse», François Abribat, Revue  géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest (1964); «Une voie ancienne de  Toulouse à Rodez», André Soutou, Pallas (1961); amicale-ruthenoise.com; archivestarn.fr; aveyron.com; aveyron-segala-tourisme.com; bozouls.fr; carmaux.fr; culture.gouv.fr; laroutedargent.com; luc-la-primaube.fr; mairie-albi.fr; mairie.olemps-mairie.fr; mairie-montastruc.fr; patrimoine.rodezagglo.fr; viaur.vivant.pagesperso-orange.fr; ville-gaillac.fr; ville-lisle-sur-tarn.fr; vins-gaillac.com; Wikipédia; Wikisara; le Géoportail de l’IGN; CartoMundi; Persée. 
       
            
      
         
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          | Intense circulation à la Primaube, non loin de Rodez (photo: MV, mai 2013). | 
         
       
      
        
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          | Ancien panneau Michelin à Baraqueville (photo: MV, mai 2013).  | 
         
       
      Localités 
          et lieux traversés par la N88 (1959): 
            Mende (N107)  
            Balsièges 
            Barjac 
            Chanac  
            Les Ajustons (N9)  
            La Mothe  
            Saint-Laurent-d'Olt 
            La Resse  
        La Borie  
            Saint-Geniez-d'Olt 
            Sainte-Eulalie-d'Olt 
            Cruéjouls 
            Gabriac 
            La Rotonde (N120)  
            Curlande 
            Lioujas 
            Rodez  
            La Mouline  
            La Boissonnade  
            La Primaube (N111)  
            Le Lac  
          Baraqueville (N111)  
            Carcenac-Peyralès 
            La Mothe  
            Naucelle-Gare 
            Tauriac 
        Baraque-Saint-Jean
 
            Pont-de-Tanus 
            Tanus 
            Les Farguettes            
            Carmaux 
            Pont-de-Blaye  
            Le Garric  
            L'Hermet 
            Albi (N99)  
            Marssac  
            Gaillac (N99, N122)  
        Lisle-sur-le-Tarn
 
            Rabastens  
      Saint-Sulpice-la-Pointe 
      Gémil 
      Montastruc-la-Conseillère 
      Castelmaurou 
      Saint-Jean 
      L'Union 
      Croix-Daurade  
      Toulouse (N20, N113, N125)  
      
        
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          | Aux alentours du Viaur, on trouve de nombreux anciens panneaux Michelin en très bon état   (photo: MV, mai 2013). | 
         
       
      
        
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          | A Gaillac
            (photo: MV, mai 2013). | 
         
       
      
        
          A VOIR, A FAIRE  
            Mende: la cathédrale Saint-Pierre, le pittoresque pont  médiéval Notre-Dame, visite balisée de la vieille ville… et la montée au mont  Mimat (panorama). A vingt kilomètres au sud, les magnifiques gorges du Tarn,  tout autour de la ville, l’étonnant paysage des causses. 
                Saint-Geniez-d’Olt: le couvent des Pénitents, l'église  Saint-Geniez, la statue des marmots (légende évoquant le sauvetage d'enfants  par une marmotte), le monument Talabot... Promenades le long du Lot et sur les  causses voisins. 
                Sainte-Eulalie-d’Olt: très beau village des bords du Lot.  Arrêt recommandé. 
                Bozouls: une curiosité géologique, son «trou» dans lequel se  faufile la rivière Dourdou. 
                Rodez: sa majestueuse cathédrale gothique et son clocher en  dentelle de grès rouge, le musée du peintre Pierre Soulages, natif de Rodez, le  musée Denys-Puech et ses sculptures féminines alanguies, le musée Fenaille et  ses statues-menhirs, les bâtisses médiévales du centre historique... 
                Pont-de-Tanus: vue magnifique sur le viaduc ferroviaire  surplombant le Viaur (aire de pique-nique). 
                Carmaux: les musées du Verre et de la Mine. Cap découverte,  un parc de loisirs situé dans une ancienne mine à ciel ouvert… 
                Albi: la cité se visite autour des deux grands monuments  phare, la belle cathédrale Sainte-Cécile et le palais de la Berbie qui abrite  le musée Toulouse-Lautrec. Trois circuits du patrimoine parcourent le cœur de  la ville. Une promenade par la place Savène et ses allures de petit village  dans la ville s'impose. A voir aussi, le quartier du Castelnau (XIIe, XIIIe  siècles) et ses rues étroites bordées de maisons médiévales à pans de bois et  en encorbellement. Ne pas oublier les balades le long du Tarn et les vues sur  les pont. 
                Gaillac: On trouve le musée de l’Abbaye dans les anciennes  caves et galeries médiévales de l’abbaye. Celui-ci présente l’histoire de la  ville, qui est intimement liée à celle de la vigne et du vin. La région est  parfois surnommée la petite Toscane tant ses paysages rappellent les doux  vallons italiens... 
                Lisle-sur-le-Tarn: une ancienne bastide-port et sa vaste  place aux Couverts ornée de la fontaine du Griffoul. 
                Saint-Sulpice-la-Pointe: le souterrain médiéval du Castela,  la bastide, fondée en 1247. 
                Montastruc-la-Conseillère: petite bastide, perchée sur un  promontoire. 
                Toulouse: ville incontournable… Des promenades magiques le  long de la Garonne et dans les rues piétonnes du centre ancien. Parmi les  innombrables beautés de la cité rose, la basilique Saint-Sernin, l'ensemble  conventuel des Jacobins et la majestueuse place du Capitole... Dans l'hôtel  Dumay, le musée du Vieux-Toulouse présente des objets évoquant l'histoire de la  ville de Toulouse, de l'Antiquité au XXe siècle, le couvent des Augustins bâti  au XIVe siècle dans un style gothique méridional héberge depuis 1793 le musée  des Beaux-arts de Toulouse, le musée Saint-Raymond est le musée des Antiques de  la ville, un peu plus loin du centre, le musée Aéroscopia expose des dizaines  d'avions emblématiques de l'aventure des plus lourds que l'air...            | 
         
       
      
        
          Page 
            de l'encyclopédie des routes Wikisara consacrée à la nationale 
            88 (lire) 
            La page de présentation de l'historique et de l'itinéraire 
          de la nationale 88 dans l'encyclopédie en ligne Wikipédia (lire) | 
         
       
      
      
        
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       Belles 
        routes de France... 
         
        R.N.88: 
        AUTAN EN EMPORTE LE VAN! (II)  
         La deuxième partie de notre voyage sur la R.N.88  historique Lyon-Toulouse de 1959 nous fait plonger encore plus loin dans le  sud-ouest de notre pays. Au sortir de Mende, en Lozère, la chaussée va longer le  Lot pour ensuite se diriger vers Rodez (Aveyron). Puis ce sera Carmaux et son  conséquent passé minier, voilà ensuite Albi, dans le Tarn… Notre cheminement  vers Toulouse se continuera sous des allées majestueuses de platanes en  traversant la région viticole de Gaillac et les plaines fertiles de la  Haute-Garonne, une vraie Toscane à la française … Enfin, au bout du chemin, voilà la «ville rose», Toulouse,  resplendissante de couleurs et de chaleur, campée sur les rives de la belle  Garonne, toute frissonnante sous les assauts du vent d’autan... Notre «van»  aura finalement parcouru 271 kilomètre depuis Mende. 
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             Entre Haute-Garonne et Tarn, la route n°88 se protège du soleil sous de magnifiques alignements de platanes (photo: Marc Verney, mai 2013). En cliquant sur l'image vous regagnez la page principale de ce site.             | 
         
       
      La R.N.88 historique sort de Mende par les avenues  Maréchal-Foch et des Gorges-du-Tarn. Ici, d’après les cartes publiées par l’IGN  sur le Géoportail, du XVIIIe au XXe, les cheminements sont globalement  identiques même si des travaux d’empierrements et de rectification y ont été  menés au XIXe siècle. On traverse notamment le Lot au lieu-dit le Pont-Neuf,  l’ancien ouvrage se situant à droite du franchissement contemporain. On en  apprend un peu plus sur le site de l’Inventaire général du patrimoine culturel  (culture.gouv.fr), «En 1421, y découvre-t-on, un marché est  passé entre l'Evêque, le Chapitre et la Ville d'une part et Jean Aoustet  d'autre part pour la reconstruction du Pont-Neuf près de Mende. L'ouvrage a  sans doute été reconstruit au début du XVIe siècle comme semble l'indiquer les  armoiries de François de La Rovère, évêque de Mende entre 1504 et 1524,  remployées sur la clef de l'arc de tête du pont. Le pont en place aujourd'hui a  été construit au XVIIIe siècle pour permettre le passage de la route royale».  Un peu moins de huit kilomètres après la préfecture de Lozère, voilà Balsièges,  résidence d'été des évêques de Mende. Le château qui s’y trouvait fut construit  par l'évêque Odilon de Mercoeur en 1260. Cette place forte importante  commandait le passage de la rivière. L’édifice a été rasé en 1580 par le  capitaine Merle pendant les Guerres de religion. Au XVIIIe siècle, la route  royale menant de Mende à Montpellier traversait le Lot à cet endroit pour se  diriger vers Ispagnac par le causse de Sauveterre (culture.gouv.fr). Dès  lors, la R.N.88 se dirige vers Barjac, où la route passait jadis au coeur du  bourg. Occupant un lieu stratégique au seuil du Bas-Vivarais, le village, qui  voit passer de nombreux commerçants et pèlerins au Moyen Age, est fortifié dès  le XIIe siècle. Au XVIe, le château sera possession protestante avant d’être  repris par Louis XIII et son armée, le 5 juin 1629. 
      
        
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          | La route nationale 88 historique, entre Mende et Toulouse, vue sur une carte de 1933 définissant les "routes à priorité". Un document édité à l'époque par le Laboratoire de médecine expérimentale à l'intention du corps médical.  | 
         
       
      On poursuit notre route jusqu’au hameau du Bruel, situé aux  abords de Chanac. Ce dernier bourg étant situé rive gauche, la carte de Cassini  (XVIIIe) publiée par l’IGN montre une traversée du Lot à Bruel vers Esclanèdes  sur l’autre bord, la chaussée rejoignant Chanac par la rive gauche. En aval, le  Pont-Vieux servait à une voie montant vers Marvejols. Le scénario est tout  autre sur la carte d’état-major du XIXe siècle: notre route 88 reste calée sur  la rive droite avec deux passages sur le Lot pour aller à Chanac, l’un en amont  et le deuxième étant le Pont-Vieux. Et l’on rejoint la R.N.9 historique au  lieu-dit les Ajustons en suivant la rivière, comme aujourd’hui. Après Chanac,  Cassini nous montre que la route royale passait par la montagne, du causse du  Villard au Fons et à la Mothe. La viabilité ne devait pas y être si folichonne  que ça: le Recueil de documents statistiques sur les routes royales (1837), dans son tome 1, indique que la route n°88, «du pont de Chanac à la  route royale N°9» était en «lacune», c'est-à-dire n'avait reçu aucun  entretien... Les changements interviennent après le premier tiers du XIXe  siècle: on apprend, dans les Annales des ponts et chaussées, qu’en date  du 17 avril 1848, «la portion de la route nationale n°88, de Lyon à  Toulouse, qui doit être abandonnée entre la route départementale n°2, après  Chanac, et la rencontre de la route nationale n°9, près du village de Lamothe,  est et demeure classée au rang des routes départementales de la Lozère, sous le  n°22 et la dénomination de route de Chanac à la Canourgue». Le passage par  les bords du Lot est donc acté. On y pensait d’ailleurs dès 1837 (ordonnance du  23 avril)… Aux Ajustons, tournons donc vers la gauche, sur la R.N.9 historique  (D809) pour nous rendre au village de la Mothe (11 km plus bas) où l’on suivra  à nouveau la R.N.88 historique (D988) vers Saint-Laurent-d’Olt. 
      
        
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          R.N.9: 
            SILLON D'AUVERGNE  
                        La RN9 de 1959 relie Moulins à l'Espagne  en passant 
              par Clermont-Ferrand, Millau, Béziers et Perpignan. Une route lascive et belle comme le vent sur le Causse. (lire) | 
         
       
      
      Un peu plus de cinq kilomètres après l’intersection, voilà  donc Saint-Laurent-d’Olt. Mais, peu avant ce village on note une importante  rectification de la route, l’ancienne chaussée (XVIIIe) «coupant» par le pont  de Doulou alors que la voie contemporaine suit au plus près le Lot vers  Malvezy. Nous voici dans l’Aveyron. La Statistique du département de la  Lozère de 1802 déplore que la chaussée de Lyon à Toulouse ne soit «pas  ouverte depuis Rodez jusqu'à Saint-Laurent-d'Olt» alors que les Etats de la  province du Languedoc «en avaient si bien senti la nécessité»...  puisqu'ils «en délibérèrent la construction, le 24 décembre 1784»...Il  faudra encore attendre plusieurs dizaines d’années pour relier convenablement  Mende et Rodez… C’est une partie très accidentée et tourmentée qui se dessine  devant le capot de notre véhicule. La route s’élève sur le nord du causse de  Séverac; il y a très peu de villages… notre voie semble sortie tout droit des  années cinquante. Après plus de quinze kilomètres de virages jamais rectifiés  voilà Saint-Geniez-d’Olt (au fait, Olt signifie tout simplement le Lot!), «petite  ville ancienne» où l’on peut voir «les vieilles maisons en bordure du  Lot que franchit un pont du XVIIIe», écrit le Guide Bleu de la France  automobile. «La ville, raconte le site aveyron.com, était  particulièrement active au XVIII° siècle avec ses tanneries, ses clouteries et  ses fabriques de draps. Les produits étaient transportés jusqu’en Amérique.  Forte de 5000 habitants, Saint-Geniez était alors la seconde agglomération du  Rouergue». Une précision bienvenue trouvée dans l’ouvrage Etudes  historiques sur la ville de Saint-Geniez-d'Olt, la route royale  Lyon-Toulouse sera, dans la région, achevée en 1833. Notre chaussée retrouve  les bord du Lot jusqu’à Sainte-Eulalie-d’Olt dont nombre de maisons ont été  bâties avec les galets de la rivière. 
      
        
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          | La route n°88 (D988) tournicote au milieu des bois non loin du Lot (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      
        
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          | Difficile de trouver une ancienne route nationale plus tranquille  (photo: Marc Verney, mai 2013)...  | 
         
       
      La route de Lyon à Toulouse s’enfonce à nouveau entre les  bois en direction de Cruéjouls. Là, la carte de Cassini (XVIIIe) publiée par  l’IGN sur le Géoportail ne laisse pas apparaître de liaison vers Bozouls  (la Rotonde). On y voit plutôt un itinéraire ancien (peut-être la voie romaine  Rodez-Javols) vers Rodez par le pont du Cayla, Lestrade, Banc, Zenières, Gages  et la Roquette. La chaussée actuelle apparaît sur la carte d’état-major du XIXe  siècle alors que la précédente voie perd tout intérêt. Notre chemin atteint  Gabriac où l’on retrouve sur les plans de Cassini une voie jusqu’à la Rotonde  et Bozouls. On se trouve aux abords du causse du Comtal, dont les «vastes  solitudes, nous dit le site bozouls.fr, domaine des genévriers et  des petits chênes tortueux, dissimulant çà et là quelques curieuses petites  cabanes "les cazelles", dont les épaisses lauzes ont longtemps abrité  des générations de bergers». Au lieu-dit la Rotonde, notre R.N.88  historique reçoit, sur sa droite, la chaussée en provenance d’Aurillac  (R.N.120). La particularité de Bozouls, c’est son «trou», un abîme  impressionnant dans lequel coule le Dourdou et autour duquel se sont glissées  quelques anciennes et charmantes maisons. Après le pont d’Alenq, sur le  Dourdou, notre voie passait, jusqu’en 2011, par Curlande avant de rejoindre  Lioujas où la chaussée porte le nom «route d’argent». Un terme qui serait lié  au commerce des matières premières, dont l’argent, sur cet axe Toulouse-Lyon (laroutedargent.com)… 
      
        
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          | Le "trou" de Bozouls (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      Après Sébazac-Concourès, une petite bizarrerie de l’histoire  des routes comme on les aime, révélée par la sympathique application «Remonter  le temps» de l’IGN… Passé le croisement avec la route de Muret-le-Château,  notre voie du XVIIIe file tout droit vers Rodez via Boscus et la  Penchoterie, puis, aux XIXe et XXe fera un large crochet (route de Lapanouse)  avant Boscus avant de re-filer aujourd’hui tout droit vers la préfecture de  l’Aveyron… On entre dans Rodez par la route d’Espalion puis l’avenue de Paris.  La ville, décrit le Guide Bleu de la France automobile, est «située à  633 mètres d’altitude, entièrement sur une colline commandant un vaste horizon,  presque entourée par la profonde vallée de l’Aveyron et par le vallon de  l’Auterne». Sa fondation, nous raconte le site amicale-ruthenoise.com,  «remonterait au Ve siècle, lorsque les Rutènes, peuple celtique d’Europe  centrale, s’arrêtèrent dans ce qui est aujourd’hui l’Aveyron pour bâtir leur  oppidum». Après les invasions barbares (Wisigoths, Francs…) le Moyen Age  voit les rivalités s’intensifier entre les comtes de Rodez, maîtres du Bourg,  et les évêques de Rodez, maîtres de la Cité… Au point que chaque communauté  disposait de son hôtel de ville, de ses consuls et d’une administration propre!  Réunie à la couronne de France dès 1271, la cité fut cependant brièvement cédée  aux Anglais de 1360 à 1368. Dès 1955, découvre-t-on sur le site patrimoine.rodezagglo.fr,  «commence la formation d’une agglomération ruthénoise, l’urbanisation,  beaucoup plus intense qu’avant 1939, rattachant à la commune centrale les  communes périphériques. Cette dynamique nouvelle se traduira dès 1964 par la  création du district du Grand Rodez». De la place d’Armes, la R.N.88  historique quitte le vieux centre-ville par l’avenue Victor-Hugo, un ancien  chemin de terre qui a été élargi au fil des siècles et qui part vers le  sud-ouest rejoindre l’axe Montpellier-Montauban. Derniers gros travaux en 1950  (Wikipédia). On tourne à gauche vers l’avenue de Toulouse (ou l’avenue  du Ségala, «raccourci» du XIXe) pour ensuite franchir l’Aveyron au niveau de la  Mouline.  
      
        
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          | A la Rotonde de Primaube, la R.N.88 historique rencontre la R.N.111 construite à partir de 1744 par les intendants royaux (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      Ce petit bourg, situé sur la commune d’Olemps, doit son nom  aux moulins installés ici sur la rivière. Au XIIIe siècle, pour traverser,  explique le site mairie.olemps-mairie.fr, «les piétons sautaient sur  un gué (des "passes") ou utilisaient un mauvais pont de bois datant  de l'époque antique. Son emplacement resta longtemps imprécis, jusqu'au jour où  un bloc de maçonnerie découvert au bord de la rivière, fut reconnu être la  culée de l'ancien pont. C'était à Pontvieil, ce qui correspondrait au point  d'aboutissement des chemins descendant de Rodez, vers Albi-Toulouse». Un  ancien pont en pierre y existait au Moyen Age (Pont Viel); des cartes postales  de la fin du XIXe siècle montrent, elles, un nouvel ouvrage réalisé sans doute  un peu à côté. Dès lors, notre route part en ligne droite vers la Primaube par  le Lachet et la Boissonnade. Ce lieu est intimement lié à l’histoire routière  de la région: En 1744, indique le site luc-la-primaube.fr, «l’intendant  général de Montauban, Charles Lescalopier, fit aménager une grande route  destinée à relier Montauban à Montpellier par Villefranche, Rieupeyroux,  Pont-de-Salars et Millau». Les travaux aboutissent en 1785. La desserte de  Rodez se faisait par l’embranchement aujourd’hui numéroté D888 (ancienne  R.N.88) et la Primaube devint un lieu d’étape de grande importance, où, à la  première aube (d’où le joli nom…), arrivaient des charrois de Rodez et  partaient du carrefour de l’Etoile d’autres véhicules pour l’ouest, l’est et le  sud. Jusqu’à Baraqueville (anciennement Baraque-de-Fraysse), gros centre de  foire à la fin du XIXe siècle, notre route n°88 «profite» des travaux de  l’intendant de Montauban. Là, dès l'arrivée du chemin de fer en 1902, le négoce  de la chaux, des engrais, de la pomme de terre, du blé permet au village de  prospérer (aveyron-segala-tourisme.com). La route Lyon-Toulouse met  ensuite le cap sur Carcenac-Peyralès. Quelques (légers) virages plus loin, voilà  le village de la Mothe. De place en place, on remarque, dans la région, des  lieux-dits appelés «la Baraque de…». Ce sont des lieux d’étape jouxtant la  grand-route; ils portent souvent le nom du propriétaire du gîte. 
      
        
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          | Entre Tanus et la Baraque-Saint-Jean se trouvent plusieurs anciens panneaux Michelin sur le bord de la R.N.88 historique (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      
        
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          | Autre panneau Michelin sur le bord de la R.N.88 historique vers le pont-de-Tanus (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      Sur la carte de Cassini du XVIIIe publiée par le Géoportail de l’IGN, notre route s’interrompt à Naucelle. Mais, plus loin, sur le Viaur,  presque au milieu de nulle part, on remarque sur cette même carte le pont de  Cirou, qui fut peut-être le plus ancien passage sur la rivière, en service dès  le XIIIe siècle. Mais son étroitesse et ses accès difficiles, lit-on sur le  site viaur.vivant.pagesperso-orange.fr, n’en feront pas un candidat au  développement de la route Rodez-Toulouse. Une étude d’André Soutou, publiée en  1961, qui cite des documents du milieu du XVIIe siècle confirme d’ailleurs  l’existence très vraisemblable d’une voie directe de Rodez à Toulouse passant  par ce pont. En amont, voilà encore le pont de Thuriès, situé en contrebas du  village de Pampelonne. Là, par contre, se trouve une chaussée, visible sur la  carte d’état-major du XIXe siècle, et reliant la Baraque-Saint-Jean à  Pampelonne et aux Farguettes (actuelle D78). Mais, une fois encore, les pentes  rapides pour accéder à l’ouvrage, les rampes nombreuses sur le parcours ne vont  pas favoriser ce pont et cet itinéraire (plus court) qui porte pourtant encore  le nom de «route impériale d’Albi» sur la carte d’état-major du XIXe siècle de  l’IGN. Non, le grand vainqueur de la traversée du Viaur sera le pont de Tanus,  placé encore un peu plus en amont et qui permet à la R.N.88 historique de  descendre confortablement vers le Viaur en suivant le vallon du ruisseau de la  Batherie puis de remonter l’autre rive en suivant le ruisseau de la Gasquié. Et  cette portion, ne sera achevée, indique Raymond Guitard, dans son article  «L’origine de la R.N.88», que vers 1833, soit quarante années après l’ouverture  du chantier... Il est vrai qu’entre-temps, la France aura connu successivement  une révolution puis un empire qui auront tous bien «siphonné» les budgets routiers… 
      
        
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          | Au pont de Tanus (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      Il n’y a que sept kilomètres entre les Farguettes et Carmaux (à noter qu’un ancien chemin reliait Albi au pont de Tanus par Valderies et  Moularies). La route nationale 88 historique (D988) descend vers le  centre-ville de Carmaux par l’avenue de Rodez et la Côte-Sainte-Cécile. De ses  origines au Premier Empire, Carmaux est une bourgade modeste qui vit du travail  du chanvre, récolté sur les bords du Cérou. Le site internet de la ville, carmaux.fr,  évoque un développement tardif lié à l’émergence des industries d’extraction du  charbon… La famille de Solages, une des plus anciennes familles du Rouergue, va  donner un coup de fouet à la production, jusque là artisanale, de ce minerai,  présent en abondance. Au XVIIIe siècle, Gabriel de Solages crée la Compagnie de  Carmaux et décida, en 1752, de faire venir du Nord des mineurs expérimentés  pour améliorer la productivité. En 1883, il y a 2060 mineurs à Carmaux (Wikipédia).  La production, qui connaîtra des hauts et des bas, cessera définitivement dans  la région en juin 1997. Politiquement, c’est là que Jean Jaurès sera élu député  aux approches du XXe siècle, défendant avec bravoure les avancées sociales  (salaires, congés, soins) réclamées lors de violentes grèves par les mineurs de  fond. Question urbanisme, le site carmaux.fr évoque un vaste plan  d’alignement en 1832 qui donne à Carmaux sa géométrie actuelle: élargissement  des rues, création de places… En mai 1845, le site municipal indique la «construction  d'un pont sur le Cérou», sans doute destiné à remplacer un «Pont Vieux»,  dont on envisageait la rénovation au XVIIe siècle. 
      
        
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          | Albi vue depuis le Pont-Neuf (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      D’après Raymond Guitard, les travaux sur la section de  Carmaux à Albi ont commencé en 1783. Ce tronçon de 16 km passe, en 1959, par  les bourgs de Pont-de-Blaye, le Garric, l’Hermet, et, suivant l’avenue  Albert-Thomas, s’achève sur les bords du Tarn, face à la magnifique perspective  de la vieille ville d’Albi. Au Moyen Age, grâce à son Pont-Vieux, long de 151  m, érigé entre 1035 et 1042, la cité est une étape incontournable sur les chemins  commerciaux de l’époque. Cependant, écrit le site archivestarn.fr, les  parties les plus anciennes visibles aujourd'hui datent du XIIIe siècle (ce qui  n'est déjà pas mal!). Malheureusement, l’ouvrage initial est très étroit et il  faut décharger les charrettes pour le traverser. Réparé au fil des ans,  résistant aux crues, on l’affublera même de maisons censées renforcer sa  structure jusqu’au XVIIIe siècle. On réussit à l’élargir en 1820 mais ce n’est  qu’après 1867 qu’il sera remplacé par le … Pont-Neuf (logique!). On surnomme  Albi la «ville rouge» en raison de la couleur des briques de sa cathédrale et  de son riche centre historique. Il est vrai que le site a vécu de nombreuses  péripéties… Sous domination ruthène, la région ne souffre pas réellement de l’arrivée  de Rome. «Par le port d'Albi, transitent des voyageurs, colporteurs et  marchands grecs ou latins, écrit le site mairie-albi.fr, mais  aussi le cuivre, la poix, le plomb et l'argent. Cependant, l'agriculture  demeure la grande ressource locale. La plaine produit du froment, de l'orge, du  lin et du chanvre». Au XIIIe siècle, c’est le temps de «l’hérésie cathare»,  de nombreuses villes du sud sont mises à sac… La campagne militaire, féroce,  fait dire ces mots sinistres à l’envoyé du pape venu massacrer les «hérétiques»,  qui revendiquaient pourtant un mode de vie plus ascétique: «Tuez les tous,  Dieu reconnaîtra les siens»… Plus tard, «dans la seconde moitié du XIVe  siècle, poursuit le site municipal, la ville se divise en six quartiers,  ou gaches, le faubourg du Pont, lui-même entouré de murailles, formant un  quartier indépendant. Le Pont-Vieux est fortifié à la fois du côté du faubourg  et de la ville, avec un pont levis à chaque extrémité». A la Renaissance,  la culture du pastel fait de l'Albigeois un pays riche, dit de «cocagne», en  référence au mot «coque» ou «coca», désignant la boule de pastel permettant de  produire une couleur bleue indélébile très recherchée. Au XVIIIe siècle, la  destruction des remparts permet de faire passer la route royale Lyon-Toulouse à  l’emplacement des anciens fossés (lices Pompidou). De nouvelles industries  s’implantent à la fin du XIXe siècle, dont une célèbre verrerie (la VOA),  fondée en 1896 en coopérative ouvrière grâce à l'aide de Jean Jaurès. 
      
        
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          | De beaux alignements de platanes perdurent par ici. Tant mieux (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      Au sortir d’Albi, notre route (D988) traverse les places du  Vigan et Jean-Jaurès, puis suit les avenues Gambetta et Maréchal-Foch. On  traverse la place de Verdun pour gagner Fonlabour et Marssac-sur-Tarn. Ce  chemin n’est pas le seul: la carte de Cassini du XVIIIe en montre un autre, plus  proche de la rivière, passant par la Maladrerie et Terssac (D13). Quoi qu’il en  soit, Raymond Guitard, dans son article «L’origine de la R.N.88» indique que la  route «moderne» entre Toulouse et Albi est achevée en 1776. Et, à onze  kilomètres d’Albi, c’est le pont de Marssac-sur-le-Tarn qui est un des  chefs-d’œuvre de cette chaussée. On mettra 24 ans à le construire, entre 1750  et 1774, nous dit le Répertoire archéologique du département du Tarn… «Construit  par les Etats du Languedoc, précise l’ouvrage, en pierre de taille fondé  sur le roc», il fait 86,30 m de long et comporte trois arches en plein  cintre. De là, deux longues lignes droites fragmentées par une seule courbe  vers le hameau de Cornebouc permettent d’atteindre facilement Gaillac. On y  entre par l’avenue Charles-de-Gaulle. C'est au Moyen Age que l'endroit va se  développer: dès le Xe siècle, une communauté monastique va s’organiser autour  de l’église abbatiale au bord du Tarn et sur la colline du château de l’Hom. «Le  lieu, révèle le site ville-gaillac.fr, s’enrichit de donations et de la  perception de nombreux droits; elle accueille les pèlerins de Compostelle  jusqu’à la création de l’hôpital Saint-Jacques sur les quais, à l’initiative  d’un laïc au XIIIe siècle. L’abbaye est à l’origine du développement du  vignoble, déjà exporté dans toute l’Europe depuis l’époque gallo-romaine».  La deuxième partie du XVIe siècle sera –hélas- le temps de nouveaux conflits  religieux… Catholiques et protestants vont «joyeusement» s’étriper jusqu’à la  publication de l’Edit de Nantes. Gaillac et sa région produisent des vins  depuis plus de 2000 ans; située au départ du Tarn navigable, la ville a su  exporter ses productions dans tout l’Hexagone. Une marque, «les Vins du Coq»,  créée dès le XIVe siècle, sera utilisée jusqu’au XVIIIe siècle (vins-gaillac.com).  On quitte Gaillac par l’avenue de Saint-Exupéry et la route de Toulouse. De  part et d’autre de la voie, les vignobles s’étendent vers le Tarn. Notre  chaussée est achevée jusqu’à la Pointe-Saint-Sulpice en 1743 («L’origine de la  R.N.88»), mais sans pont sur le Tarn. 
      
        
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          R.N.122: 
            LA GAILLARDE DU CANTAL  
            Depuis Gaillac, la R.N.122 historique, route de Toulouse à Clermont, remonte jusqu'au coeur du Massif Central. Beaux villages, beaux paysages... la belle France, quoi!! (lire) | 
         
       
       
      
        
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          | Ancienne plaque indicatrice du Touring Club de France (TCF) à Gaillac (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      Une longue ligne droite bordée de magnifiques platanes  (comme souvent dans la région) s’étend devant notre capot, vers Lisle-sur-Tarn  et Rabastens. Impossible de perdre le cap… D’ailleurs, un dicton de la région  dit que «se perdre entre Gaillac et Rabastens» révèle un taux d’alcoolémie  conséquent… Entre-temps il y a Lisle-sur-Tarn (également dénommée Isle-d’Albi  au XIXe siècle). On y pénètre par la D14b, l’ancienne voie qui file droit au  centre-ville, vers la place Paul-Saissac (place aux Couverts). La ville est une  bastide, créée dans le premier tiers du XIIIe siècle par le comte de Toulouse,  Raimond VII après la croisade des Albigeois. Une des rares bastides à posséder  un port, Lisle s’enrichit avec le commerce, «acheminement de voyageurs,  transport et vente des produits locaux» (vins, céréales, pastel), nous  signale le site ville-lisle-sur-tarn.fr. On remarque un contournement du  bourg dès 1965 sur la carte routière moderne publiée par CartoMundi. De  là, il faut rouler 8,5 km jusqu’à Rabastens. Dans cette cité, la route de Lyon  à Toulouse passe par l’avenue de l’Hermitage, la rue Gabrielle-O’Byrne puis  fait un coude en direction de la promenade des Lices. Avant de repartir par la  rue des Cordeliers et l’avenue de Toulouse. «La ville, constate la Description  du département du Tarn, suivie de l'histoire de l'ancien pays d'Albigeois, comme  toutes celles qu'on construisait anciennement, n'est pas bien percée. Mais,  remarque encore cet ouvrage de 1818, les dehors de Rabastens, le faubourg et  la promenade qui l'en sépare sont fort agréables». La ville fut une halte  sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle: plusieurs bâtiments  aujourd’hui disparus accueillaient les pèlerins, écrit la brochure touristique  de la cité. Il y a huit kilomètres jusqu’à la Pointe-Saint-Sulpice, dernière  difficulté sur la route de Lyon à Toulouse. En effet, c’est là que se trouve le  confluent du Tarn et de l’Agout. On ne peut atteindre la «ville rose» qu’en  franchissant une fois de plus le Tarn. Or, il n’y a là au XVIIIe siècle qu’un  bac à traille qui ralentit fortement l’écoulement du trafic. C’est le comte de  Solages, très intéressé par l’exportation rapide de sa production de charbon à  Carmaux, qui va relever le défi au début du XIXe siècle. Les premières études  sont menées en 1819, indique Raymond Guitard. Et on est quasiment en plein  partenariat public-privé… Solages amène des fonds qui sont complétés par l’Etat  et le département du Tarn. L’investissement dans l’infrastructure étant remboursé  sur cinquante ans par un péage… Tout est achevé en 1824. Toulouse est désormais  reliée à Albi par une chaussée moderne, qui avait été réalisée entre la  Pointe-Saint-Sulpice et la région toulousaine en 1737. 
      
        
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          | Derniers arpents de verdure vers Garidech avant Toulouse (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      
        
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          | Plaque de cocher à Garidech (photo: Marc Verney, mai 2013).  | 
         
       
      On continue en ligne droite vers Toulouse. La route  (désormais D888 puisque nous sommes en Haute-Garonne)  s’infléchit aux pieds de la butte sur laquelle se trouve le  château Palmola, puis file plein sud vers Gémil. Nous ne sommes qu’à 1,5 km de  Montastruc-la-Conseillère. Cette petite cité fut autrefois cernée de remparts.  Jusqu'au XIIIe siècle, elle servait, nous dit le site mairie-montastruc.fr,  à protéger Toulouse et sa région des bandes qui descendaient de l'Albigeois.  Puis la route n°88 entre dans Garidech. De nombreuses terres de ce bourg furent  longtemps possédées par l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem  puis, après 1530, par l'ordre de Malte. La chaussée passe la vallée du Girou.  Voilà les villages de Castelmaurou, Saint-Jean et l’Union (où l’on trouvait des  auberges, comme celle de la Belle Hôtesse). Il reste à parcourir une petite  dizaine de kilomètres jusqu’au centre de Toulouse. L’agglomération toulousaine  est atteinte en traversant la Croix-Daurade, jadis quartier de maraîchers.  Puis, la D188 parcourt le quartier du Faubourg-Bonnefoy, qui s’est fortement  urbanisé après la création de la gare de Toulouse, en 1856. Dans un article de  François Abribat publié en 1964 dans la Revue géographique des Pyrénées et du  Sud-Ouest, on lit que la rue du Faubourg, «axe du quartier», tire «son  aspect original de la fonction commerciale: c'est une suite presque  ininterrompue de magasins. La plupart sont aménagés dans de vieilles maisons  d'habitation qui n'étaient pas toutes conçues pour l'installation d'une  boutique». Du coup, «beaucoup de vitrines sont étroites et peu  attirantes». Puis, après être passée sous la voie du chemin de fer, la  route aboutit dans le quartier de Matabiau. Il a suffit pour cela de traverser  le canal du Midi, qui se faufile depuis 1672 au cœur de la métropole toulousaine.  En 1821 le trait d’eau devient la limite de la cité. Et c’est donc ici que se  finit notre voyage sur la R.N.88 historique…  
      Marc Verney, Sur ma route, juin 2017 
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