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Réalisation
du document: MV, novembre 2009 (avertissement: ce dessin ne
doit pas être interprété comme une carte fidèle
mais comme un schéma d'ensemble!). |
AUX
LECTEURS: les photos et dessins de ce site sont soumis au droit d'auteur.
Pour toute autre utilisation, contacter l'auteur de Sur ma route.
Merci de votre compréhension... |
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Le canal
de la Haute-Seine, vers Nogent (photo: MV, juillet 2009). |
Documentation
écrite utilisée:, Atlas Michelin des Grandes
Routes de France (1959), Atlas routier Michelin France 2007,
Carte Michelin 150 km autour de Paris n°97 (1970),
Guide Bleu des environs de Paris (Hachette-1928), autoguide
Paris et ses environs (1971-Sélection du Reader's Digest),
le Guide du Routard Weekend autour de Paris 1992/93 (Hachette).
le Petit Futé Champagne-Ardenne (NEU, 2002). Wikipédia,
et les documents touristiques des endroits concernés. |
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De
Seine en Saine...
Au
gué, vive les crues!?! (II)
La deuxième partie de notre voyage de Seine en Saine... bref, ce trajet
du fleuve qui irrigue la Capitale à la petite rivière à truite du Jura
profond, nous emmène cette fois au large de Melun en direction de Montereau-Fault-Yonne
en passant par la région de Fontainebleau... Puis, après le confluent
Seine-Yonne, le trajet nous propose de découvrir aussi la drôle de petite
contrée qui entoure Nogent-sur-Seine: la Bassée.
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A Montereau,
la douce Seine reçoit l'apport important de la tumultueuse
Yonne sous les yeux de Napoléon Ier, juché sur son
cheval (photo: Marc Verney, mai 2006).
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On
quitte Melun (et son faux air de "petit Paris" -il y a même des
bouquinistes!) par la promenade de Vaux. Il y a comme un petit air
maritime sur la route (D39) qui nous fait prendre la direction de
Chartrettes... Bon, cela ne va pas loin... c'était peut-être cette
grosse barge, qui, en passant a remué si fort les eaux opaques que
de véritables vagues ont secoué les vieilles pierres des berges...
Après Chartrettes et un peu avant Fontaine-le-Port, rien ne
nous empêche de quitter l'itinéraire direct pour traverser la Seine
et aller visiter, en face (par la D116), le terriblement attirant
village de Samois. Celui-ci tombe littéralement dans la Seine depuis
sa petite colline, ombragée par les lisières de la forêt de Fontainebleau.
Outre une jolie promenade sur les rives du fleuve on y trouve, dans
le cimetière, la tombe de Django Reinhardt, qui vécut longtemps par
ici. Le retour se fait par le pont qui conduit à Samoreau.
D'un autre côté, ceux qui seront restés rive droite
n'auront pas non plus à se plaindre... Une petite grimpette à gauche
après la forêt de Barbeau, et hop, nous voici dans l'un des plus jolis
villages de la région: Féricy, sa vieille poste désuète et son église
entourée de verdure... Bon, c'est bien calme c'est vrai... mais les
chats sont heureux à Féricy! On retrouve la départementale 39 à Héricy,
un autre village bien tranquille, qui vit au fil de l'eau (belle église
construite entre le XIIe et le XVe siècle)... On passe de Vulaines
à Samoreau en empruntant un extrait de la départementale 210 qui,
elle, file beaucoup trop vite vers Montereau... Non, non, nous, on
reprend à droite la départementale 39 en direction de Champagne-sur-Seine
et Saint-Mammès.
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A
Moret-sur-Loing, sur la route menant à Saint-Mammès.
(photo: Marc Verney, juillet 2006). |
Rive gauche, on s'intéressera à la bourgade de Thomery (jolie
rue de bord de Seine), où l'on a pratiqué la culture de vignes (le
chasselas de Fontainebleau). De Moret-sur-Loing, tout proche, s'étend
la vallée du Loing (accompagnée de son canal qui coule jusqu'à Briare),
avec ses petits villages de pierres blanches (Montigny-sur-Loing,
Grez-sur-Loing)... Après toutes ces émotions visuelles, on peut parfaitement
se permettre de filer directement vers Montereau (soit par l'ancienne
N5,
la route blanche, ou bien en restant sur la D39, qui a le mérite
d'atteindre le coeur de la cité du confluent Seine-Yonne).
Montereau-Fault-Yonne doit son nom à un monastère dédié à Saint
Martin. La Bourgogne, toute proche regarde la ville avec "circonspection":
c'est là, sur le pont, qu'en 1419, on assassina Jean sans Peur, un
des grands ducs bourguignons. Plus récemment, la ville a été le théâtre
de l'une des ultimes victoires de Napoléon Ier: le 18 février 1814,
lorsque les troupes françaises débusquent les Wurtembourgeois des
hauteurs dominant la ville. Les deux ponts qui enjambent successivement
la Seine et l'Yonne (et qu'emprunte l'ancienne N5 bis de 1959) ont
été totalement reconstruits au XVIIIe siècle et restaurés en 1871.
Bien évidemment, au beau milieu, l'inévitable statue équestre de l'Empereur...
On quitte la petite ville alourdis de quelques porcelaines
(spécialité locale) par l'ancienne nationale 51 de 1959 en direction
de Nogent-sur-Seine. Aujourd'hui, vous ne retrouverez plus ni ce numéro
ni aucun autre s'y référant: les services départementaux ont baptisé
cet axe D411. On entre là dans le cours supérieur de la Seine. Le
fleuve fier qui traverse Paris est ici une rivière bucolique qui serpente
entre les villages de cette petite région appelée la Bassée. La Seine
s'y égare souvent dans de faux bras baptisés "noues". Les eaux s'immobilisent
quelque peu, au milieu des nénuphars et des poules de rivière.
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Pas
le nom le plus joyeux pour ce petit bourg de la région
de la Bassée. (photo: Marc Verney, juillet 2009). |
Après Marolles-sur-Seine (sa petite église au bord du canal),
La Tombe, Balloy, Vimpelles, Bray-sur-Seine est notre première étape
dans la région. Tout au long des routes, il y a d'étonnantes passerelles
en béton (parfois en très mauvais état). Le truc bizarre, c'est qu'elles
n'enjambent que les pissenlits... Après quelques recherches, ces étranges
constructions serviraient lors des inondations volontaires de ces
prés. La zone a été en effet désignée pour "éponger" les surplus d'eaux
qui pourraient affecter la région parisienne; les Parisiens ont gardé
la mémoire des fortes crues de 1910... et préfèrent que cela se passe
dans les champs, loin de chez eux... Pas sûr que cela plaise terriblement
aux habitants du coin...
A Bray-sur-Seine, qui fut l'entrepôt de la région, le pont
de 22 arches, bâti en 1498, est le principal point de passage entre
Sens et Provins. On n'oubliera pas, si on a le temps, d'aller contempler,
un peu au nord de Bray, les ruines de l'abbaye de Preuilly, jadis
l'une des plus riches de la Brie. On quitte Bray par la route de Nogent;
voilà Jaulnes, et ses écluses de régulation toutes récentes, Grisy-sur-Seine
et ses jolies demeures... On se surprend à zigzaguer au hasard des
petites routes bordées par les fameuses petites passerelles de béton:
Noyen-sur-Seine, Hermé, Toury... Hélas, pas d'eau à l'époque de notre
passage, il n'y aura pas de gué "à l'africaine", les campagnes, cramées
par un soleil estival semblent plutôt en demande de liquide, d'ailleurs...
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Cette
partie de la Seine-et-Marne est riche en anciennes signalisations
de ce type. Nous voici ici un peu au nord de l'itinéraire,
à Donnemarie-Dontilly (photo: Marc Verney, juillet 2008). |
En revenant sur l'ancienne nationale 51 (D411), on peut s'arrêter
au château de la Motte-Tilly, fièrement installé non loin de la chaussée.
Il y a eu là plusieurs édifices: une rustique "motte" féodale, un
vaste château-fort protégeant un gué sur la Seine, situé à quelques
centaines de mètres en contre-bas, et puis un nouveau château, qui
succède à la forteresse, édifié à partir de 1754 sur des plans de
l'architecte François Nicolas Lancret. Ouverte au public depuis 1978,
cette vaste demeure est actuellement gérée par le Centre des monuments
nationaux.
On arrive à Nogent-sur-Seine (Aube), terme de notre deuxième
étape, par la départementale 951 (RN51 historique). La ville est traversée
par le fleuve. On considère que c'est le point extrême de la navigabilité
de la Seine. Des canaux parcourent également la cité: ceux-ci alimentent
les moulins de Nogent, un vaste bâtiment industrriel qui domine les
eaux de sa masse imposante. C'est là que fut aussi bâti une vaste
centrale nucléaire à la fin des années 80 (c'est la plus proche de
Paris!). Plusieurs passages de L'Education sentimentale, de Gustave
Flaubert s'y déroulent. L'écrivain, enfant et adolescent y passait
ses vacances... (à suivre)
Marc Verney (Sur ma route), novembre 2009
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