La  route nationale 141 de 1959 (D941 aujourd’hui) quitte Limoges par l’avenue  Léon-Blum et longe le village de Panazol, en bordure du plateau limousin. Plus  loin, les photos aériennes de l’IGN des années cinquante montrent que le bitume  y était surplombé par une splendide allée d’arbres qui ont tous disparus de nos  jours. Le dernier mari d'Édith Piaf, Théo Sarapo, est d'ailleurs –hélas- mort  ici, le long des platanes de la R.N.141, le 28 août 1970 des suites d'un  accident de voiture. Après le Château-de-la-Rue, deux autres lieux-dits font  immanquablement penser aux voies anciennes: la «croix de la Lieue» et  «l’Estrade». D’ailleurs, dans l’article «Les routes médiévales, mythes et  réalités historiques», Franck Imberdis indique que «la route royale de  Clermont-Ferrand à Limoges, par Pontgibaud et Pontaumur, a été ouverte par  l’intendant d’Auvergne en 1737»; mais cette voie, qui sera véritablement  finalisée au XIXe, devait être connue depuis longtemps, puisque «son trajet  avait été suivi par Montaigne, rentrant d’Italie en 1581». Les différentes  cartes du Géoportail de l’IGN portent en tout cas ici la marque de la  chaussée: à Royères, un large virage de la nationale historique est rectifié au  cours du XXe siècle puis notre voie de Saintes à Clermont-Ferrand aborde la  Vienne, qui sera franchie à Pont-de-Noblat. Là, se trouve un ancien ouvrage du  XIIIe siècle, typique des ponts limousins construits à la même époque. On  estime, signale le site tourisme-hautevienne.com, qu'il supportait  notamment le trafic de la voie ancienne «Bourges-Bordeaux». Il est  côtoyé par le nouveau pont routier du XVIIIe siècle. Puis la route monte vers  Saint-Léonard-de-Noblat en de vastes courbes (rectification du XIXe) alors que  l’on remarque, sur la carte de l’IGN, un «chemin du Pavé» grimpant tout droit  vers la petite agglomération, jadis traversée par la «rue Aumonière»  (aujourd’hui rue Georges-Périn). L’histoire de Saint-Léonard-de-Noblat commence  véritablement au XIe siècle: la cité se bâtit autour d’une église et connaît  une large expansion grâce, écrit tourisme-noblat.org «au large  développement du culte voué à saint Léonard et des activités commerciales  allant de pair». Le bourg est entouré d’un rempart et d’un fossé sec durant  la deuxième moitié du XIIe siècle. Le tracé de cette enceinte correspond aux  actuels boulevards autour du centre-ville. 
            
              
                 
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                R.N.20: 
                  LIMOUSINES EN PYRENEES... 
                        La N20 de 1959 relie Paris à l'Espagne en passant par... 
                    Orléans, Limoges, Toulouse... une route qui coupe la France 
                    en deux du nord au sud. Une sacrée chevauchée... 
                    (lire) | 
               
             
             
            
              
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                R.N.21: 
                  UN BIEN BEAU CIRQUE!!  
                  La route nationale 21  relie Limoges aux Pyrénées en s'achevant face au cirque de Gavarnie... Voilà une route qui vous met des paysages plein les yeux (lire) | 
               
             
             
            
              
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                | Peu avant Saint-Léonard-de-Noblat (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            
              
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                | A la sortie de Sauviat, en direction de Bourganeuf (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            
              
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                | Les panneaux Michelin conservés en pleine nature se font rares... Celui-ci est à l'embranchement de la route vers Saint-Pierre-Chérignat  (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            On  quitte ce petit bourg par l’avenue de Clermont. Au début du XIXe siècle, on  suivait plutôt ici la rue Louis-Valadas pour rejoindre le tracé actuel vers le  Raca. Et là encore, une longue ligne droite, ombragée de platanes dans les  années cinquante, file en direction de Sauviat-sur-Vige. Dans le coin, beaucoup  de terrains sont marécageux en raison d'un sous-sol granitique imperméable et  sont parsemés d'étangs; ce sont les «moulards», comme on les appelle ici. Le  fameux coureur cycliste Raymond Poulidor («l’éternel second»…), natif de la  région, fut élève à Sauviat «deux années scolaires durant», rappelle un  article du Populaire du Centre (le sportif est inhumé à  Saint-Léonard-de-Noblat). Dès lors, la «route de Limoges à Clermont-Ferrand»  prend la direction de Bourganeuf et évolue au milieu d’un paysage hésitant  entre bois et prés. Pas grand monde sur le macadam. Voilà la «France profonde»,  paisible et loin des frénésies urbaines… On entre dans la Creuse peu avant le  Nouhaud. Après le long virage du Pont-du-Beige, on traverse le lieu-dit du  «Chemin-Ferré» près du moulin de Montboucher où une nouvelle courbe a été  taillée dans la colline au cours des années 2000. En arrivant sur Bourganeuf,  notre route n°141 historique (D941) fait une nouvelle et large courbe vers le  nord avant d’arriver au quartier Bellevue. La route ancienne, tracée sur la  carte de Cassini (Géoportail de l’IGN), filait tout droit par les  Graules pour traverser le ruisseau du Verger qui a accueilli –en 1886- au  lieu-dit la Grand-Eau la première usine électrique de la cité (Bourganeuf a été  la troisième ville française à disposer de l’électricité, cette année-là).  Trois ans plus tard, l’alimentation de la ville arrivait «par la force  transportée à distance depuis la cascade des Jarrauds en 1889», raconte le site bourganeuf.fr. 
            
              
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                | D'anciennes signalisations Michelin égaient les rues de Bourganeuf  (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
             
            
              
                 
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                R.N.140: ROULEZ VERT!  
                      Jusqu'à Figeac, par Bourges, Guéret, Tulle... la route nationale 140 historique fait un sacré bout 
                  de chemin en travers de l'Hexagone! L'occasion de se promener 
                  au milieu des plus beaux paysages! (lire) | 
               
             
            On  entre dans la cité par la «route de Limoges» qui se poursuit vers le centre par  l’avenue du Professeur-Chapoux. «De la commanderie des hospitaliers de Saint  Jean de Jérusalem fondée au XIIe siècle, explique le site tourisme-creuse.com, est né le bourg neuf qui devient vite Bourganeuf. La cité doit une part de  sa célébrité au fait qu’elle accueillit en 1486, un prestigieux prisonnier en  la personne du sultan ottoman Djem, fils de Mahomet II. Surnommé Prince Zizim,  il a laissé son nom à l’une des tours, l’élément patrimonial emblématique de la  ville». L'ouvrage Histoire de la Marche et du pays de Combraille confirme  en tout cas le passage, en 1815, de notre route dans la région: «Deux  grandes routes traversaient la province: une du sud-ouest au nord-est; c'était  celle de Limoges à Moulins; et l'autre de l'est à l'ouest; c'était celle de  Limoges à Clermont et à Lyon». Douze ans plus tard, c’était encore l’un des  rares axes «accessible au roulage et au service des diligences», dit  l’ouvrage Archaïsme et modernité en Limousin au XIXe siècle. Et toujours  concernant cette dernière route, «le Conseil général de la Creuse a émis le  voeux de procéder à la correction de toutes les pentes, dont quelques-unes ont  7, 8, 9 et 10 centimètres, de la route n°141 dans le Puy-de-Dôme et entre  Bourganeuf et Limoges», rapporte l'Analyse des voeux des Conseils  généraux de 1841. L’histoire ne dit pas si les vœux ont été rapidement  exaucés… D’ailleurs en 1844, dit l'Annuaire du département de la Creuse,  il y aura toujours sur cette route, «des pentes ou des rampes à rectifier ou  à corriger»... Pour sortir de Bourganeuf, on suit sur quelques hectomètres  la «route de Guéret». En effet, en 1959, nous croisons ici la nationale 140 qui  remonte vers le nord et la préfecture de la Creuse. Moins de 10 km nous  séparent désormais de Pontarion.  
            
              
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                | Le château de Pontarion et le pont sur le Thaurion  (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            C’est  à Pontarion que notre route nationale 141 historique de 1959 traverse le  Thaurion (appelé Taurion dans la Haute-Vienne). Cette rivière a servi à  acheminer, jusqu'au début du XXe siècle -par flottage- le bois coupé sur la  Montagne limousine et dans les monts d'Ambazac vers Limoges (via la  Vienne), où il était utilisé notamment pour chauffer les fours à porcelaine.  Puis, au début des années trente, la création de barrages liés à quatre usines  hydroélectriques donne à la rivière un autre rôle économique, raconte l'article  «Les aménagements hydroélectriques du Bassin de la Vienne» de Paule Garenc.  Mais revenons à notre route… Au Moyen Age et jusqu’au XVIIIe siècle,  l’itinéraire Limoges-Clermont passe par un «raccourci» de la via Agrippa qui irrigue Felletin et Pontcharraud. On en retrouve trace dans les propos de  Montaigne, qui traverse la Montagne limousine en 1581: «Je vins landemain  coucher à Pont-Sarrant (Pontcharraud), petit village, six lieues. Ce  chemin est garni de chetifves hostelleries jusque à Limoges... (...) aîant  passé le long de Feletin (Felletin), petite ville qui samble estre bien  bastie, situé en un fons tout entoumé de haus costaus, & étoit encore demi  déserte pour la peste passé, je vins coucher à Chastein, cinq lieues, petit  méchant village», écrit-il (l’orthographe est d’époque) dans son journal de  voyage alors qu'il s'apprête à rallier Bordeaux car il a été nommé maire de  cette ville. 
            
              
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                | Virage rectifié et pont délaissé par la R.D.941 à Saint-Hilaire-le-Château  (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            De  Pontcharraud, l’«ancienne route de Clermont» rejoignait ensuite Giat,  Sauvagnat, Gelles, traversait la Sioule au «pont Armurier», passait Ceyssat et,  contournant le puy de Dôme par le sud, arrivait sur Clermont-Ferrand par la  Font-de-l’Arbre et Chamalières. Dans ces environs, le chemin est d’ailleurs  souvent appelé «Voie Romaine». Cette très ancienne infrastructure, liée ici à  la via Agrippa, a servi, dit Ambroise Tardieu en 1882 dans un article de La revue lyonnaise, «pendant toute la période féodale» et même  au-delà, «jusqu'au commencement du XIXe siècle, à l'époque de l'achèvement  de la route nationale de Clermont-Ferrand à Limoges par Pontgibaud, Pontaumur  et Saint-Avit. Les corps de troupes mis en mouvement, le transit des  marchandises passaient sur cet antique chemin, ainsi que nous le voyons dans un  grand nombre de chartes du Moyen Age; le pont qui permettait à cette voie de  traverser la rivière de la Sioule portait jadis et porte encore le nom de  "pont Armurier", qui rappelle le passage des armées en campagne».  Mais revenons à la «nouvelle route royale». On quitte Pontarion et son château  pour Aubusson, qui est distante d’une trentaine de kilomètres. Voilà d’abord  Saint-Hilaire-le-Château, puis la Pouge. De grandes courbes et lignes droites  se succèdent, la route est encadrée de bois et de champs… Ainsi va notre chemin  jusqu’au hameau des Farges, peu avant Aubusson. Ici, une rectification  d’ampleur a été effectuée au milieu du XIXe siècle autour de l’ancien tracé des  intendants. La route du XVIIIe suivait la rue des Vergnes -par la Maison-Neuve-  passait non loin de la Chassagne, dessinait une grande courbe autour de la  colline de Chabassière et un lacet final pour arriver à Aubusson et au pont des  Récollets par la rive droite de la Beauze. La nouvelle chaussée, actée par l’ordonnance  royale de mai 1846, contourne la colline de Chabassière depuis les Farges par  le sud et rejoint l’actuelle avenue de la République qui aborde directement le  pont des Récollets sur la Vienne. En face de nous se trouve donc le pont sur la  Creuse, bâti en pierre en 1655 et rebâti en 1848 (il s’appelle depuis pont  Neuf). De l’autre côté, c’est la rue des Déportés qui nous emmène jusqu’à la  Grande-Rue, aujourd’hui au cœur du centre-ville d’Aubusson et réalignée vers  1830, indique l’inventaire topographique de la ville (inventaire.nouvelle-aquitaine.fr),  rédigé en 2012 par Emmanuelle Philippe. Depuis le Moyen Age, la ville  d’Aubusson s’est développée et fortifiée dans sa vallée sous la protection du  château des vicomtes d’Aubusson, qui la dominait. La localité est réputée pour  ses tapisseries. Peut-être importée à Aubusson depuis les Flandres au XIVe  siècle, cette industrie atteint son apogée aux XVIe et XVIIe siècles, grâce à  Colbert, qui lui accorde le titre de Manufacture royale. Mais le débat reste cependant  ouvert sur l’origine… Longtemps attribuée au monde arabe, d’autres auteurs,  dont George Sand, «ont répandu l’hypothèse qu’à la fin du XVe siècle, l’exil  du prince ottoman Zizim à Bourganeuf s’était accompagné de l’installation  d’ateliers de tisserands turcs», écrit le site cite-tapisserie.fr. 
            
              
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                | Entrée d'Aubusson en venant de Limoges  (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            
              
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                | Sur l'avenue de la République à Aubusson  (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            En  direction de Clermont-Ferrand, la route a également été rectifiée au cours du  XIXe siècle. L’ancienne voie royale remontait le vallon de la Queuille pour  rejoindre un plus antique cheminement venant du Marchedieu non loin de La  Seiglière. Après, cette voie filait vers Randonnat pour y retrouver l’actuelle  D941. Du XIXe siècle aux années soixante, la R.N.141 suivait la Queuille pour  s’orienter ensuite vers la Feuillie, le Crouzat et Puyboube pour ensuite continuer  sur la Villetelle. Une poignée de kilomètres plus loin, notre chaussée de  Limoges à Clermont-Ferrand passe la Tardes au Pont-du-Chet. Ici, un nouvel  ouvrage est bâti et des rectification sont effectuées des deux côtés de la  rivière, signale la Situation des travaux de 1846, qui dit que «les  ouvrages sont au trois-quarts de leur achèvement, et tout fait espérer qu’à la  fin de la campagne de 1846, la construction de ce viaduc sera très achevée».  Plus loin, après Naleichard, une large courbe a été coupée net en ce XXIe  siècle bien avancé… Voilà maintenant la Maison-Rouge, la Maison-Neuve et La  Villeneuve. Après Létrade, nous entrons dans le Puy-de-Dôme où nous passons le  Guet puis arrivons à Saint-Avit. Entre Saint-Avit et Clermont, la route «a  été commencée en 1733, par M. Trudaine, intendant d'Auvergne» dit Ambroise  Tardieu (déjà cité plus haut). Dans les archives des intendants de cette  région, il est d’ailleurs spécifié que le pont construit à Pontaumur, à une  poignée de kilomètres de là, fut élevé à la même époque en vue du tracé récent  de cette route. «Ce chemin de grande communication ne fut terminé et ouvert  définitivement qu'en 1809», précise cependant le chercheur dans son article  de 1882 paru dans La revue lyonnaise. A Saint-Avit-d’Auvergne, on retrouve  l’itinéraire arrivant de Felletin par Crocq (on remarque sur les cartes un  lieu-dit «Vieille-Route»). Celui-ci, mis en service au XVe siècle sous Louis  XI, délaissait ainsi la voie Agrippa qui manquait, jusqu’à Clermont de lieux  d’étapes, rapporte Ambroise Tardieu, dans les notes d’un article écrit sur le  voyage d’Abraham Golnitz  entre Limousin et Auvergne au XVIIe siècle. 
            
              
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                | Détail d'une ancienne publicité peinte (bien rénovée) à Saint-Avit   (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            
              
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                | Vers Pontaumur   (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            Après  les lieux-dits du Cheval-Blanc et de la Baraque, il ne reste plus que quelques  kilomètres à parcourir pour atteindre Pontaumur. Le bourg, écrit le site pontaumur.fr,  doit «son essor à sa position stratégique sur la route entre Limoges et  Clermont-Ferrand». L'évocation d'une poste aux chevaux en 1464 est,  semble-t-il, la première trace du village de «Pont au Mur», signale encore le  site municipal qui précise que cette liaison postale, créée par Louis XI,  assure «l'acheminement des ordres royaux et du courrier, puis des voyageurs  à partir de 1506». Au XVIIIe siècle, une nouvelle chaussée et la  construction du pont à trois arches conforte l'essor du village. Après  Pontaumur, on remarque une des plus importantes rectifications de cet axe  n°141. Ordonnée en 1843 (mais réalisée vers 1855, dit Wikisara), cette  modification du cheminement change complètement la circulation à la sortie de  Pontaumur: la chaussée de l’Ancien Régime suit le tracé de la D217 par  Salmondèche, Fontête, la Ganne et la Goutelle. De son côté, la voie rectifiée,  utilisée jusqu’aux années soixante, va s’écarter vers Chambon, suit la vallée  du Besanton, passe sous Montglandier et rattrape le tracé actuel avec une large  boucle peu avant Ballot. Juste avant la Goutelle, le goudron faisait, là aussi,  jusqu’au deuxième tiers du XXe siècle, de très larges boucles. Plus loin, en  arrivant à Bromont-Lamothe, on constate qu’une autre rectification a été faite  avant ce bourg; la vieille route file tout droit dans le paysage alors que la  voie actuelle contourne le lieu-dit la Croix avant d’y arriver. Une évolution  datée de 1880 signale Wikisara. La région a vécu ,en 1905, la grande  histoire de la course automobile avec la Coupe Gordon-Bennett qui se dispute  sur le circuit d’Auvergne le 5 juillet. Celui-ci –long de 137 km- partait de  Laschamps, rejoignait Rochefort, Laqueuille, Bourg-Lastic (sur la R.N.89  historique), remontait vers Herment, tournait à Pontaumur sur la R.N.141,  traversait Pontgibaud et filait ensuite vers Sayat et Clermont-Ferrand pour  retourner vers les environs du col de la Moreno (proche du village de  Laschamps) où se trouvait la ligne de départ et d'arrivée. On retrouve la  description d’époque de la partie de la R.N.141 utilisée par le circuit entre  Pontaumur et Pontgibaud faite par le journaliste Pierre Souvestre du journal L'Auto et reprise dans les pages du site forgottencircuits.pagesperso-orange.fr de  Franck Rive: «On prend deux kilomètres avant Pontaumur la route de  Pontgibaud. Cette dernière est aussi parfaite qu'on peut le souhaiter. Elle  comporte de longues côtes en pentes douces, qui montent en larges lacets aux  flancs des montagnes puis redescendent ensuite de même, avec, de temps à autre,  de belles lignes droites et des paliers». 
            
              
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                | Ancien virage de la RN.141 d'antan avant la Goutelle   (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            
              
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                | Belle plaque émaillée à Bromont   (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            
              
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                | Gros plan sur la plaque émaillée abîmée de Pontgibaud   (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            A  la sortie de Pontgibaud, la R.N.141 de 1959 (D943 aujourd’hui) prend la  direction de Saint-Ours et laisse partir, sur sa droite, la R.N.141B, qui  rejoint Clermont-Ferrand par le col des Goules, la Baraque et Chamalières. Ce  fut l’itinéraire principal de la «route de Limoges à Clermont-Ferrand» jusqu’à  une rectification réalisée à partir du milieu du XIXe siècle (on voit même la  mention «nouvelle route d’Aubusson et Limoges» sur la carte de Cassini publiée  par l’IGN). D’après Wikisara, c’est une ordonnance de 1842 qui fait que  l’on décide de faire passer l’itinéraire de la R.N.141 par un «itinéraire  plus long mais moins pentu, par le col de la Nugère». Notre chaussée passe  dès lors Saint-Ours, atteint le col de la Nugère en s’intercalant entre les  nombreux puys, s’oriente vers Sayat et Durtol depuis le lieu-dit le Cratère.  D’après Wikisara, le tronçon du Cratère au ravin de Chanat daterait de  1867, celui du ravin de Chanat à Durtol de 1863, «après bien des  atermoiements», et enfin la partie de Durtol à Clermont-Ferrand aurait été  bâtie à partir de 1850. Voilà Chamalières, notre ultime étape avant Clermont.  Son territoire fut «très tôt peuplé», dit le site ville-chamalieres.fr,  on y a trouvé en effet «quelques vestiges préhistoriques et celtiques. A  l’époque gallo-romaine, l'endroit faisait partie du vaste ensemble qui  constituait la ville d’Augustonemetum (futur Clermont)». Le bourg, poursuit  le site municipal, «s’est établi à partir du VIe siècle sur un carrefour de  l’antique voie romaine Agrippa et sur un site de franchissement de la Tiretaine  (site actuel du pont de la Gravière)». Située dans un vallon agréable et  fertile, la ville a jadis fait partie des possessions des comtes d’Auvergne  puis est passée de mains en mains jusqu'à la famille de la Tour, à la veille de  la révolution française. Au milieu du XIXe siècle, écrit encore ville-chamalieres.fr,  la petite cité restait isolée de Clermont et n’y était reliée que «par de  mauvais chemins». Tout allait changer à cette époque, d’abord «avec la  construction de la route de Clermont à Limoges (qui deviendra l’avenue  Joseph-Claussat), puis en 1879, celle de l’avenue de Royat, qu’utilisera une  vingtaine d’années plus tard une ligne de tramways électriques (la première en  France)». 
            
              
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                | Tracé de la R.N.141 entre Limoges et Clermont-Ferrand vue sur une carte de 1933 (Routes à priorité, éditée par le laboratoire de médecine expérimentale pour le corps médical). | 
               
             
            
              
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                | Vers Clermont-Ferrand, on retrouve la marque M, comme Métropole   sur nos anciennes routes nationales (photo: Marc Verney, avril 2021). | 
               
             
            L’arrivée  finale sur Clermont se fait par les avenues Joseph-Claussat et  Franklin-Roosevelt puis par la rue Blatin. Nous voici place de Jaude, au cœur  de la capitale auvergnate après avoir parcouru ,sur la R.N.141 historique, 184  kilomètres depuis Limoges. La ville actuelle de Clermont-Ferrand est née de  l’union des deux villes, Clermont et Montferrand, une décision prise par Louis  XIII, et confirmée sous Louis XV, écrit le site des archives départementales du  Puy-de-Dôme. Pour sa part, Montferrand «doit sa fondation aux crises  successives qui opposèrent les comtes d'Auvergne à l'évêque qui régnait sur la  ville de Clermont». Les diverses tentatives pour s'emparer de Clermont  ayant échoué, le comte Guillaume VI décide alors de rivaliser en construisant  une rivale sur une butte voisine propice aux fortifications. Clermont, elle,  relatent les archives départementales, «remonte à l’antiquité et prend le  caractère d’une ville épiscopale». La plus ancienne mention de l’existence  de Clermont figure dans les écrits de Strabon, au Ier siècle. La ville,  dénommée Nemossos, est qualifiée de «métropole» des Arvernes. Au cours  du Ier siècle, elle prend la dénomination d’Augustonemetum et connaît  une phase d’extension jusqu’au milieu du IIIe siècle. La ville médiévale,  enserrée dans une enceintes aux cinq portes, est beaucoup moins développée (3  ha et 700 habitants) que la cité gallo-romaine, qui a une population comprise  entre 15.000 et 30.000 habitants… A cette époque, l’itinéraire antique vers  Saintes et l’Atlantique passe par Limoges, écrit Georges Reverdy dans l’Histoire  des routes de France, du Moyen-Age à la Révolution. Si la place de Jaude,  lieu de rendez-vous préféré des Clermontois voit le jour à partir de 1663,  c'est au XVIIIe siècle que se tiennent d'imposants travaux d'urbanisme, «dont  la transformation de l'emprise des remparts et des fossés en voies publiques»,  explique le site clermont-ferrand.fr. A la Révolution, sont percées de  nouvelles avenues, ce qui aboutit au dégagement de la partie centrale de la  ville. Plus récemment, difficile de ne pas dissocier la ville des industries  Michelin... au XIXe siècle, il existe à Clermont-Ferrand une fabrique de  machines agricoles et de produits en caoutchouc. Au bord de la faillite en  1886, elle est rachetée par Edouard et André Michelin, les petits-fils du  fondateur. Ceux-ci relancent l’activité avec l’invention -en 1891- du  pneumatique démontable pour les bicyclettes, un système adapté à l'automobile  en 1894. Puis viendront les cartes pour cycles et automobiles, la relance de  Citroën, la signalisation routière… Bref, beaucoup d’éléments qui motivent la  réalisation de ce site internet! Nous aurons parcouru environ 360 kilomètres  depuis Saintes. 
            Marc Verney, Sur ma route, février 2022 
             
            
              
                | ABECEDAIRE R.N.141! La route nationale 141A reliait Clermont-Ferrand aux Quatre-Routes. Elle était décrite, en 1933, comme l'annexe vers la R.N.89 par le col de la Moreno. C'est la voie d'accès au puy de Dôme. De son côté, la R.N.141B reliait Pontgibaud à La Baraque. On l'a décrite comme étant l'annexe du col des Goules. Itinéraire direct vers Clermont depuis Pontgibaud, c'était l'ancien tracé de la route n°141 avant la rectification de septembre 1842 par le Cratère. La RN141C reliait Durtol à Ceyrat. C'est aujourd'hui la D944 (ou M944). Curiosité notable, la R.N.141D formait une petite boucle de 700 mètres qui ne desservait que la gare de Saint-Léonard-de-Noblat. Pour sa part, la R.N.141E dédoublait la route n°141 à l'entrée est de Saintes dans la traversée des voies ferrées (Wikisara). | 
               
             
             
            
              
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                R.N.9: 
                  SILLON D'AUVERGNE  
                        La RN9 de 1959 relie Moulins à l'Espagne  en passant 
                    par Clermont-Ferrand, Millau, Béziers et Perpignan. Une route lascive et belle comme le vent sur le causse. (lire) | 
               
             
             
            
            
              
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                R.N.89: LA GRANDE CENTRALE (II)  
                      De Lyon à Bordeaux, la nationale 89 coupe tout le centre de la France, une vraie épopée routière entre Rhône et Atlantique... (lire) | 
               
             
            
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