Un document hyperdétaillé sur la zone franche franco-suisse autour de Genève (lire)

Historique des zones franches autour de la ville de Genève par le Dictionnaire historique de la Suisse (lire)

Biographie de Voltaire (lire)

Ferney-Voltaire, le site (lire)

Centre des monuments nationaux
Château de Voltaire
Allée du Château
BP5
01211 Ferney-Voltaire cedex
Téléphone: 04-50-40-53-21

Pour en savoir plus sur Voltaire
(ouvrages préconisés par la brochure diffusée sur place)
Voltaire
René Pommeau
Seuil, 1994
Voltaire chez lui, Genève et Ferney
Ouvrage collectif
Skira, 1994
Voltaire, la légende de Saint Arouet
Jean Goldzink
Découvertes n°65, Gallimard, 1989


Un extrait de Candide (Voltaire, 1759)
"Toute la petite société entra dans ce louable dessein; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était à la vérité bien laide; mais elle devint une excellente pâtissière; Paquette broda; la vieille eut soin du linge. Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendit service; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme; et Pangloss disait quelquefois à Candide: "Tous les événements sont enchaînés dans le meilleurs des mondes possibles; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grand coup de pieds dans le derrière pour l'amour de Melle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas parcouru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches".
-Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin."

Treizième étape: La Faucille-Saint-Gingolph
KM 505: FERNEY, LA FAUTE A VOLTAIRE !
Qui ne connaît pas ce refrain, extrait de la chanson de Gavroche dans les Misérables (non, euh, la comédie musicale): "Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire, le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau"... C'est dire si nous sommes en terre de culture... Plus sérieusement, l'immense Voltaire s'installa ici en 1760 et fit de Ferney le haut-lieu de la pensée culturelle européenne de ce siècle des Lumières. En effet, de cette retraite, il s'enflamma contre l'injustice de la société et prit la défense des victimes de l'intolérance politique et religieuse.

Le centre de Ferney-Voltaire (Photo: Marc Verney, juillet 2006).


Quelques mots sur le bourg: Ferney (initialement "Pernex") a pris oficiellement le nom de Ferney-Voltaire à partir de 1878 en hommage à Voltaire qui y séjourna entre 1760 et 1778 pour sa proximité de la frontière, en cas de problème avec l'administration royale, et de Genève, ville de son rival, Rousseau. À son arrivée, le hameau comptait à peine une centaine d'âmes.
Voltaire fit assainir les zones marécageuses, construire de nombreuses maisons, invitant des artisans, horlogers, tisserands, à s'y implanter. Le Guide littéraire de la France (Hachette, 1964) indique donc que "Voltaire créa le village autour du château (...) au bord de la route de Gex à Genève, le long de laquelle il fit planter des arbres." Un détail amusant, souligné également par le guide: "Dans ses innombrables lettres aux célébrités de l'époque, il célébra les montres de ses villageois et les bas de soie de leur fabrique et cette publicité "rédactionnelle" ne fut pas sans effet". Voltaire, fils de pub?
Au cimetière de Ferney, on trouve également la dernière demeure du poète Jean Cazalis (1840-1909) plus connu sous le nom de Jean Lahor. L'homme est l'auteur du Cantique des Cantiques (1885) et d'une Histoire de la littérature hindoue. Cazalis, nous précise le guide littéraire Hachette, entretenait une correspondance avec Mallarmé.

A gauche, la statue de Voltaire, dans le centre du bourg. L'homme se déclarait "aubergiste de l'Europe" car il recevait des visiteurs de tous les pays dans son château de Ferney. A droite, sortie de l'agglomération (Photos: Marc Verney, juillet 2006).
A gauche, le château de Voltaire, acheté en 1760 pour 89 000 livres au comte Budé de Boissy. A droite, la douane avec la Suisse. Sitôt passé le poste frontière helvétique, la route blanche plonge sous les pistes de l'aéroport de Genève-Cointrin (Photos: Marc Verney, avril 2006).

C'est quoi une "zone franche"? Tout autour de Genève, on mentionne l'existence de zones franches. Explication: le commerce, encore et toujours... Un premier statut de zone franche fut concédé par le roi Louis Louis XVI en 1775 à la demande des Etats du baillage de Gex appuyés auprès du gouvernement par Voltaire et le président De Brosses.
Puis le traité de Paris du 20 novembre 1815 accorda à la Confédération helvétique, contre l'abandon de droits sur Mulhouse, une petite zone franche autour de Genève comprenant le Pays de Gex; les négociations avec Turin lui procurèrent en mars 1816 une autre petite zone franche comprenant Douvaine, Annemasse et l’ensemble du Salève.

En 1860, dans le cadre de l’annexion de la Savoie à la France, la zone franche fut étendue et les douanes françaises reculées jusqu’aux Usses, au Plateau de la Borne et aux Aravis, donnant à Genève un marché potentiel de 250 000 habitants. Cette grande zone fut compromise par la Première Guerre mondiale et finalement supprimée en 1919. En revanche, les autorités suisses obtinrent en 1932 un arrêt de la Cour de justice internationale de La Haye rétablissant les petites zones de 1815 et 1816, confirmé par la sentence de Territet en 1933. Celle-ci constitue la base du régime actuel des zones.

Elle règle des aspects commerciaux entre la Suisse et les zones françaises; par exemple: les marchandises étrangères entrent dans la zone en franchise de droits de douanes, mais sont passibles de taxes fiscales; les produits agricoles des zones entrent en franchise en Suisse, librement ou avec des contingents. Mais cette sentence n’est pas appliquée. Aujourd'hui, la zone franche se matérialise par l'existence de deux douanes de zones se trouvant aux portes d'entrées du Pays-de-Gex, au col de la Faucille et à Collonges. (Sources: Etat de Genève, agence de développement touristique du Pays-de-Gex-Bellegarde)