Ancienne borne en pierre de la RN5 à Cize. On peut y lire: "La Billaude: 5 km, Morez 30km" (photo: MV, oct. 2007).


Site de la mairie de Champagnole. (lire)

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Dixième étape: Dole-Champagnole
CHAMPAGNOLE: UN MICHELIN SAUVE!!
Le panneau Michelin marquant l'entrée de Champagnole depuis le village de Cize, sur le tracé historique de la nationale 5 et qui avait été déposé a été replacé en mai 2008 non loin du passage sur l'Ain, en bordure de l'anciennne route blanche... Un beau geste de la mairie de Champagnole, qui confirme là son intérêt pour le patrimoine routier encore présent sur le territoire de sa commune! ATTENTION, bifurcation: en cliquant sur l'image ci-dessous vous continuez la découverte de l'histoire de la route blanche au fil des ans. En cliquant sur les images plus bas, vous poursuivez au-delà de Champagnole le voyage en images jusqu'à Genève...

Un magnifique emplacement pour mettre en valeur ce vieux panneau Michelin: il est sur le trajet exact de l'ancienne route blanche, peu avant le pont Neuf (sous le coteau de Belle-Frise), lorsque l'on vient du centre de Champagnole. Parmi les personnes à remercier pour cette belle opération de sauvegarde: messieurs Guy Saillard, adjoint délégué et Laurent Laithier, des services techniques de la cité de Champagnole (Photo: Marc Verney, juillet 2008).


Les pérégrinations du panneau Michelin champagnolais de la nationale 5 sont d'ailleurs l'occasion de montrer à quel point la configuration des routes peut changer au fil des siècles... A Champagnole, le tracé de la voie Paris-Genève n'a cessé d'évoluer. Au gré des besoins, la route est passée au centre même de la ville avant de s'en écarter définitivement dans les dernières années du XXe siècle. "Le franchissement de l'Ain, nous raconte un article du Progrès de 2002, est au coeur de l'histoire régionale". En effet, Champagnole, véritable ville carrefour, se dresse donc sur le passage de l'axe Paris-Genève mais aussi sur la route qui mène de Lons-le-Saunier à Pontarlier. Et à chaque fois, il faut bien traverser la jolie rivière Ain qui se faufile dans un étroit défilé rocheux en contrebas du bourg historique...

Vue sur le pont Neuf depuis le pont de l'Epée (Photo: Marc Verney, avril 2008).

C'est là, sur une centaine de mètres à peine, que l'on trouve l'endroit idéal pour ériger le premier pont permettant à Champagnole d'asseoir réellement son statut de ville-carrefour. "La date de naissance du pont de l'Epée restera à jamais nébuleuse", nous indique cependant le Progrès. Tout ce que l'on sait sur cet important ouvrage -qui change la vie de tous les habitants de la région- c'est que la date de sa construction est antérieure à l'an 1344. Ses assises, nous précise par ailleurs la brochure Champagnole autrefois, éditée par l'office du tourisme de la ville, sont d'origine romaine.
Perpétuellement réparé au fil des années, le pont de l'Epée se caractérisera cependant par son accès difficile. Côté Champagnole, comme côté Ney, les rampes d'accès, abruptes, rendent le passage des équipages laborieux.

A la moitié du XIXe siècle, le projet est de bâtir un nouveau pont tout en réalisant, des deux côtés de l'Ain, de nouveaux chemins d'accès: "Partant du sommet de la pente de l'Epée", nous indique un texte publié par les services royaux, la route "suivra la Grand-Rue, tournera sur la rive droite pour se développer sur le flanc du côteau, traversera la rivière un peu en amont des usines Muller et reviendra rejoindre la route actuelle au niveau de la poste aux chevaux". Le pont Neuf naît en 1841.
A gauche, gravée sur le parapet du pont Neuf, la mention "L'Ain". On distingue au fond, l'ancien pont de l'Epée. A droite, après Cize, en direction du Haut-Jura, l'ancien tracé de la N5 rejoint la route contemporaine (Photos: Marc Verney, avril 2008).
Ce pont sera pendant des années au service du trajet de la route nationale 5 à l'intérieur de Champagnole. Entrant dans la ville par la rue Stephen-Pichon, la route emprunte la Grand-Rue (av. de la République), descend vers le pont Neuf, tourne à angle droit autour d'un ancien relais de poste et prend la direction du village de Cize (aujourd'hui D127E) avant d'entamer la montée du Haut-Jura par la Billaude.

Au carrefour de l'avenue de la République, de l'avenue Jean-Jaurès et de la rue qui mène au pont Neuf. Ces mentions N5 n'existent plus (Photo: Marc Verney, octobre 2005).
Ce tracé restera valable jusqu'au début des années 70, date à laquelle les ingénieurs s'attachèrent à définir un nouveau trajet pour traverser Champagnole et son agglomération. Le trafic poids lourds, en constante augmentation, ne pouvait en effet se satisfaire de la route, tortueuse et étroite, entre la sortie de Champagnole et Cize. Un nouvel itinéraire, plus direct, allait utiliser, en 1973, l'avenue Jean-Jaurès pour sortir de Champagnole, et enfin franchir l'Ain sur un nouveau pont de béton de 150 m de longueur situé au-delà de l'agglomération. Il existe encore un dernier tracé pour la N5. Aujourd'hui, Champagnole n'est plus traversée par la route blanche. Une chaussée (2x1 voies) dotée d'échangeurs contourne entièrement la petite cité de caractère. L'asphalte de cette "voie rapide" a été posé aux pieds du mont Rivel et rejoint le pont de 1973 pour y retrouver, peu après, le tracé "classique".

Marc Verney (Sur ma route) août 2008