Dans son ouvrage, Mon pays comtois (éd. France Empire), André Besson nous fournit plusieurs paragraphes sur le Mont-Roland: "A l'extrémité nord de Dole, la Nationale 5, la fameuse route blanche Paris-Genève, passe au pied d'une colline boisée que l'on appelle le Mont-Roland et au sommet de laquelle se dresse une église visible vingt lieues à la ronde. (...) Oeuvre néogothique au style si décrié par les puristes, l'église semble pourtant à sa juste place sur cette colline verte. (...) Elle forme le couronnement mystique d'un des plus beaux, d'un des plus grandioses panoramas naturels existant au pied du Jura. A l'Occident, ce sont les tours, les aiguilles légères des églises dijonnaises qui semblent veiller sur le généreux vignoble de Bourgogne. (...) A l'Orient, par temps clair, on découvre les cimes enneigées des Alpes et la masse scintillante du mont Blanc. Plus rapprochés, les sommets jurassiens dentellent l'horizon. Leurs vagues bleues et vertes déferlent jusqu'en bordure de l'immense forêt de Chaux aux frondaisons drues comme une toison".

Neuvième étape: Dijon-Dole
KM 361: LES QUATORZE CROIX DU MT-ROLAND
Allez... Sampans, aux portes de Dole, une grimpette exténuante, un calvaire pour les mollets des cyclistes... et à l'arrivée, un véritable chemin de croix qui emmène le promeneur droit sur le sanctuaire du Mont-Roland... La vue est théoriquement grandiose: d'un côté, on embrasse d'un coup d'oeil la côte des vins, Dijon, Auxonne... de l'autre tout le massif du Jura, les Alpes... Nous, on restera le nez dans la brume de janvier et on se dit qu'on reviendra ici. Euh... pour la vue.

L'arrivée au sanctuaire du Mont-Roland (Photo: Marc Verney, janvier 2006).


A gauche et à droite: vue des lieux (Photos: Marc Verney, janvier 2006).

Quelques mots sur le Mont-Roland. En janvier 1089, une bulle du pape Urbain II révèle l'existence d'un lieu de culte sur le Mont-Roland. La chapelle sera détruite en 1636 par les Suédois, alliés du prince de Condé, qui asségiaient la cité de Dole. Le lieu est rebâti entre 1644 et 1650. mais, au tout début du XVIIIe siècle, il est décidé de construire plutôt une église à trois nefs. Les travaux sont achevés en 1719. La Révolution française, nous indique la fiche d'information diffusée autour du lieu de pèlerinage, voit la vente puis la nouvelle destruction de l'édifice. Racheté en 1843 par des jésuites, le domaine du Mont-Roland voit l'érection de la chapelle actuelle en 1851, construite par un architecte bisontin, M. Ducat. Son clocher, qui domine les plaines, a été édifié de 1869 à 1870. Deux pélerinages se tiennent au Mont-Roland: le 2 août, jour anniversaire de la consécration de l'église, et le deuxième dimanche de mai ce sont les chrétiens portugais de la région qui s'y rassemblent.

A gauche , le paysage s'étend normalement jusqu'aux portes de Dijon. Là, en plein hiver, la brume nous empêche de voir plus loin que le village de Sampans. A droite, même cause, mêmes effets: le manteau brumeux étend ses vapeurs humides sur tout le paysage... Et pourtant, la ville de Dole est juste là, au pied de la butte (Photos: Marc Verney, janvier 2006).