En descendant du parc Buffon, on passe par la rue de Paris (Photo: MV, janv. 2006).


Voici ce que note l'écrivain Hérault de Séchelles, dans Voyage à Montbard, lors d'une visite à M. de Buffon en 1785: "Quelle palpitation de joie me saisit lorsque j'aperçus de loin la tour de Montbard, les terrasses et les jardins qui l'environnent! J'observois la position des lieux, la colline sur laquelle cette tour s'élève, les montagnes et les coteaux qui la dominent, les cieux qui la couvrent. Je cherchois le château de tous mes yeux. Je n'en avois pas assez pour voir la demeure de l'homme célèbre auquel j'allois parler. On ne peut découvrir le château que lorsqu'on y est; mais, au lieu d'un château, vous vous imagineriez entrer dans quelque maison de Paris. Celle de M. de Buffon n'est annoncée par rien; elle est située dans une rue de Montbard, qui est une petite ville. Au reste, elle a une très belle apparence... (...) De la maison, nous parcourûmes les jardins, qui s'élèvent au-dessus. Ils sont composés de treize terrasses, aussi irrégulières dans leur genre que la maison, mais où l'on découvre une vue immense, de magnifiques aspects, des prairies coupées par des rivières, des vignobles, des coteaux brillans de culture, et toute la ville de Montbard..."

L'office du tourisme de la ville de Montbard est installé dans des locaux récents, juste à côté de la gare SNCF... trafic des TGV oblige... Bonne documentation et bon accueil... (le site)

Sixième étape: Tonnerre-Montbard
KM 236: MONTBARD, PATRIE DU CHER LECLERC...
La petite ville de Montbard (sous-préfecture depuis 1926, nous dit la brochure de l'office du tourisme), blottie dans une boucle de la Brenne semble aujourd'hui rêver à des temps meilleurs... Le souvenir de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon (1707-1788), naturaliste et ingénieur de génie est partout.

La Brenne coule -des jours heureux- en plein coeur de Montbard. (Photo: Marc Verney, janv. 2006)


Quelques mots sur Montbard: l'origine étymologique du nom de la cité reste encore aujourd'hui incertaine, Mont des bardes, en référence à une communauté de druides gaulois, Montis Barri, le mont qui barre la vallée de la Brenne? Quoiqu'il en soit, le site est un lieu de passage très fréquenté et un château s'y construit rapidement, histoire de bien contrôler la région. Bernard Ier est l'un des premiers seigneurs connus de Montbard. Son fils, André, fait parler de lui en étant l'un des neuf fondateurs de l'ordre du Temple. Et sa fille, Aleth, sera la mère de Saint Bernard, abbé cistercien et à l'origine de l'abbaye de Fontenay. Par la suite, Montbard devient lieu de résidence pour les ducs de Bourgogne. Philippe le Bon offre même à la ville un jacquemart (horloge animée) pris aux Flamands (les ducs feront le même coup à Dijon...).
En 1742, Georges-Louis Leclerc (pas encore annobli comte de Buffon) récupère le château en ruines. Il le fait détruire en partie, réalisant plusieurs jardins en terrasse. C'est dans un petit cabinet de travail situé au nord de l'ensemble que Buffon (aidé de Daubenton) rédigera l'Histoire naturelle. Pour les fondus de la petite histoire, Daubenton -le collaborateur- s'est vu affublé du surnom de "berger" Daubenton à la Révolution française après qu'il eut réussi à acclimater les moutons espagnols mérinos au rude climat bourguignon... Enfin, nous dit le Guide littéraire de la France (Hachette, 1964), c'est à Montbard qu'est né Benjamin Guérard (1797-1854), auteur de l'ouvrage Provinces et pays de France (1837). Montbard est aussi un carrefour routier: on y croise la nationale 80 historique Châtillon-sur-Seine-Cluny.

RN80: un travail de (Gallo) Romains!
Entre Châtillon-sur-Seine et Cluny, la route n°80 rencontre de belles cités de caractère et zigzague au milieu de paysages nobles et sereins marqués par la patine du temps... (lire)

A gauche, la statue de Buffon, en plein centre-ville de Montbard. En 2007, on a fêté le tricentenaire de la naissance du célèbre naturaliste. A droite: la ville est propriétaire des jardins du parc Buffon depuis 1885. Les travaux de rénovation ont débuté en 1991. Le bâtiment crénelé est la tour de l'Aubespin, donjon du XIVe siècle haut de 40 m (Photos: Marc Verney, janv. 2006).

Quelques mots sur la rivière Brenne: la Brenne (70 km de long) naît -à 544 m d'altitude- à Sombernon et forme le lac-réservoir de Grosbois, destiné à alimenter le canal de Bourgogne. Elle reçoit, dans la plaine des Laumes, la petite rivière l'Ozerain qui passe non loin de Flavigny et l'Oze, elle-même constituée des ruisseaux Drenne, Lavaux et Rabutin. La Brenne se jette dans l'Armançon à la hauteur de Buffon (source: Géographie de la Côte d'Or, Adolphe Joanne, Hachette, 1879).

A gauche, le vieux pont sur la Brenne. A droite: le cabinet de travail de Buffon. Une plaque, située au-dessus de la porte d'entrée rappelle que Jean-Jacques Rousseau, afin de marquer son admiration pour l'auteur de l'Histoire naturelle, est venu s'y agenouiller (Photos: Marc Verney, janv. 2006).